Diakalidia Dagnoko interpellé par la Police du 1er arrondissement de Sikasso :Le faux marabout a escroqué cinq femmes avant de les épouser

De plus en plus on assiste à toutes sortes de dépravation de nos moeurs. Certains poussent l'audace jusqu'à transgresser des prescriptions religieuses. C'est le cas de Diakalidia Dagnoko, domicilié à Sikasso Wayerma Rue 252 Porte 150 et qui, non seulement détourne ses victimes et les marie, mais également les spolie de tous leurs biens. Aujourd'hui, le commissariat de police du 1er arrondissement de Sikasso est débordé de plaignants qui viennent déposer contre le vrai faux marabout.

d'après Ibrahima Diango Cissé, inspecteur de classe exceptionnelle en charge de l'enquête, tout est parti  d'une plainte déposée par la directrice générale de l'Institut de formation de maîtres (IFM) de Sikasso contre Diakalidia Dagnoko pour abus de confiance et escroquerie sur la personne de l'élève maîtresse Maïmouna Boubacar Diarra, en classe de 1ère année, option Math-physique-chimie (MPC). Lorsque l'équipe dirigée par le commissaire Jean Marie Drago est allée pour faire son interpellation, ses talibés, notamment Seydou Traoré et Brahima âgés respectivement de 30 et 27 ans, opposèrent une farouche résistance.

d'ailleurs, Seydou Traoré a agressé le commissaire Drago avec une arme blanche. Rapidement maîtrisés, ils ont tous été conduits au commissariat pour les besoins de l'enquête ouverte à l'encontre de leur gourou. Celle au nom de laquelle la plainte a été introduite contre le faux marabout était également présente et a aussi, naturellement, été conduite au  poste.

Selon l'inspecteur Ibrahima Diango Cissé, le prétendu marabout avait soumis l'élève maîtresse, Maïmouna Boubacar Diarra, à un terrible lavage de cerveau en lui faisant croire qu'elle mourrait si elle racontait cette aventure ou tentait de s'enfuir. Naïvement, Maïmouna a cru en ces sottises. C'est pourquoi, à l'arrestation de Diakalidia Dagnoko, sa victime a sérieusement supplié les policiers pour sa relaxe. Mieux, Mïmouna a appelé ses parents pour avoir leurs bénédictions, convaincue qu'elle allait mourir ou qu'elle serait victime d'un mauvais sort que le marabout et ses djins lui jeteraient. Le mode opératoire du faux marabout est très banal mais d'une efficacité redoutable.

En effet, généralement, il traîne ses victimes dans un bois situé sur la route de Koutiala dans lequel se cachent ses complices. Une de ses victimes nous a confié ceci : "Lorsque Diakalidia Dagnoko commence à égrener le chapelet et faire la litanie, des voix se font entendre sans qu'on ne puisse savoir de qui elles proviennent".                   

Pour ses victimes qui souffrent d'une quelconque maladie, après cette mise en scène digne d'un conte de fée, le marabout leur prédit un prompt rétablissement doublé d'une fortune qui pointe, selon lui, à l'horizon. Mais pour cela, ajoute t-il, il faut faire une série de sacrifices. C'est là qu'il soutire beaucoup d'argent à ses victimes qui, pour la plupart, sont des femmes.

L'enquête ouverte a permis de constater que le faux marabout ne se contentait pas seulement de spolier ses victimes de leurs biens, il les influençait aussi pour faire d’elles des épouses..

d'ailleurs, chez lui, les policiers ont dénombré cinq épouses mais, âgé de seulement 35 ans, Dagnoko n'en a reconnu que quatre. Il soutient avoir divorcé d'avec la cinquième même s'ils ont eu ensemble cinq rejetons.                                             

Rokia Dembélé est une des quatre ou cinq épouses du marabout. Elève à l'IFM de Sikasso, elle a été renvoyée pour insuffisance de travail. C'est Rokia qui a servi de courroie de transmission entre son bandit et escroc de mari et Maïmouna, l’une de ses nombreuses victimes dont la liste est si longue que les policiers se demandent s'il ne faut pas arrêter d'enregistrer les plaintes. Avec 400.000 FCFA détournés, Maïmouna semble être la moin perdante.

En effet, Assanatou Traoré s'est fait carotter 1.000.000 de FCFA tandis que Safiatou Traoré, une handicapée physique à qui le marabout avait prédit l'usage complet de ses jambes en lui remettant un bâton magique cousu de cauris, a investi la bagatelle de 1.500.000 FCFA.

Mah Sanogo s’est laissée délester de 1.000.000 de FCFA mais a refusé de déposer à la police. Un certain Salif s'était vu confisquer sa Mercedes mais, grâce à la baraka, il a réussi à la récupérer.                               Les victimes continuent d'affluer de jour comme de nuit pour porter plainte contre le vrai faux marabout.

Le commissaire Jean Marie Drago, l'inspecteur Ibrahima Diango Cissé et les adjudants Alou Diallo, Dabéré Mounkoro et Boubacar Dia sont à pied d'œuvre pour enregistrer toutes les plaintes et transmettre les dossiers au procureur pour que justice soit rendue.

Diakaridia YOSSI

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