22 septembre 1960 – 22 septembre 2007 : Le Mali indépendant a 47 ans !

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           Quarante sept ans dans la vie d’une nation, cela est très important pour un  peuple qui se bat pour l’amélioration de ses conditions de vie. C’est aujourd”hui samedi que le Mali fête les 47 ans de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Entre temps beaucoup d’eau a coulé sous le pont Mali, plusieurs régimes se sont succédés. Au sortir des élections générales de 2007, et en ce mois béni du ramadan, les Maliennes et les Maliens assistent, médusés à la résurgence de la rébellion dans le Nord M ali. De l’époque du premier président du Mali, feu Modibo Keïta à l’actuel locataire de Koulouba Amadou Toumani Touré en passant par le Général Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré, nos dirigeants n’ont trouvé une solution radicale.rn

            L’armée est présente sur le  terrain dans le cadre de la défense de l’unité et de l’intégrité du territoire. Cette année la commémoration du 47ème anniversaire sera marquée par des prises d’armes. Ce soir le Chef de l’Etat s’adressa à la Nation. A toutes et tous la rédaction du bihebdomadaire «Le Pouce» souhaite un bon anniversaire et prie pour plus d’unité, de cohésion de solidarité d’entraide et surtout le retour de la paix dans le septentrion du  Mali.

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            C’est le 22 septembre 1960 que le Mali a accédé à la souveraineté politique. Cette date est très significative pour le Mali et les Maliens car elle symbolise la libération de tout  un peuple de la domination coloniale. De septembre 1960 à ce  jour, plusieurs régimes politiques se sont succédés, tous ayant la même ambition majeure, celle de consolider et de développer la souveraineté nationale, cela passe par des efforts soutenus de formation, d’information, d’éducation et de sensibilisation des populations. Ainsi, du 22 Septembre 1960 au 22 septembre 2007, le Mali a connu le régime dit socialiste africain  sous la conduite du président Modibo Keïta.

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            Puis un coup d’Etat militaire mis fin à ce régime. Et les populations, dans leur majorité écrasante, avaient applaudi le Comité Militaire de Libération Nationale (CNLN) sous  la houlette de Moussa Traoré. Ainsi commençait l’ère du régime militaire.

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Du 19 novembre 1968 au 26  Mars 1991, des porteurs d’uniforme avec l’appui de certains intellectuels ont conduit les destinées du pays. C’est à la faveur du soulèvement populaire sur fond de réclamation de l’ouverture démocratique que le général Moussa Traoré a été arrêté.

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Ce qui marquera le début de l’ouverture démocratique. Et des interrogations demeurent sur la gestion des affaires publiques, le développement, l’éducation , la sécurité des personnes et des biens, la santé qui, pourtant sont des domaines dans lesquels des progrès remarquables ont été enregistrés d’un régime à un autre. Voilà ainsi campé le décor. Ainsi, il ressort que chacun de ces régimes a laissé des empreintes en terme de progrès tout court. Dans cette évolution, il s’agit d’une dynamique positive mais jonchée, à des intervalles irréguliers, de difficultés.

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Dans un tel contexte, peut-on faire une comparaison entre les trois régimes que le Mali a connus ? On peut surtout se permettre de rappeler quelques aspects pertinents de chacun d’eux en terme d’actes positifs ou d’entraves au développement socio-économique harmonieux et durable, un combat commun de tous les régimes, mais aussi de l’ensemble des Maliens.

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            1960 – 1968: Cette période correspond à celle de la gestion du pouvoir par Modibo Keïta. C’était le règne de l’Union Soudanaise Rassemblement Démocratique Africain (USRDA). Elle correspond à la mise en place des premières unités de production industrielle. Ainsi, a-t-on assisté à la création de plusieurs sociétés et entreprises d’Etat qui ont constitué des jalons importants du développement économique pour les régimes  politiques qui ont suivi. Le règne de l’US RDA correspond également à la mise en place des fondements de la diplomatie malienne.

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            En effet, après le combat auprès de la communauté internationale pour la reconnaissance de la souveraineté du Mali, le régime socialiste a beaucoup travaillé dan le sens de la mise en place des représentations diplomatiques dans plusieurs pays. Cette étape fut un passage obligé vers la recherche de financements du développement. Ainsi, plusieurs infrastructures, notamment scolaires furent créées entre temps. Dans le cadre du développement, il a été  initié des plans quinquennaux de développement économique inspiré du socialisme, en particulier les coopératives de ravitaillement des populations en denrées alimentaires de  premières nécessité sur la base de la présentation des carnets de famille à partir desquels ou déterminait la ration de chaque famille. C’était aussi  l’époque de la milice ou police politique qui, il faut le souligner, a fait beaucoup d’exactions. C’est d’ailleurs cela qui est à l’origine des mécontentements qui finirent par se généraliser. Ce qui conduira au coup d’Etat militaire en 1968 par les membres du comité militaire de libération nationale (CMLN) sous la conduite de Moussa Traoré, lieutenant à l’époque, et  instructeur à l’école de formation des miliciens. Une  page venait ainsi d’être tournée dans l’histoire du Mali.

A-t-on véritablement libéré les Maliens ?

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            Ce qui est sans équivoque, c’est au moment de ce coup d’Etat, majoritairement les populations ont applaudi, parce qu’effectivement elles ne pouvaient plus vivre dans les conditions socio économiques du moment. Et pendant plusieurs années la situation s’améliorait, les populations avaient de plus en plus de liberté et leurs conditions de vie et de travail s’amélioraient.

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            En effet, sous la deuxième république, beaucoup  d’efforts ont été faits au départ en faveur du développement de la base économique, notamment l’industrialisation, de l’éducation et l’option a changé. Elle était devenue de type libérale. Malgré cela, avec la création du parti unique, l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM) il a été question d’économie nationale indépendante et planifiée. Cette option était, elle la mieux indiquée en son temps.

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            En tout cas, dans le  domaine de l’agriculture, les résultats enregistrés ont beaucoup favorisé le développement économique. On se souvient de la création des Associations et tons villageois, en vue de l’intensification de la production agricole. La diplomatie n’a pas été en reste avec les progrès enregistrés, puisque la deuxième république a consolidé les acquis dans ce domaine. Mais, à  l’instar de la première République, la deuxième, par les actes qu’elle a posés, s’est progressivement rendue impopulaire.

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            La deuxième république a aussi pêché sur l’autel de l’emploi pour les jeunes, les retards de salaires de plusieurs mois en passant par les abus de pouvoir et d’autorité, les trafics d’influence, la corruption et la délinquance financière. Le régime de Moussa Traoré n’a pu finalement combler les attentes de la population. L’instruction civique, si capitale a été délaissée. On assista à la dépravation continue des mœurs. Les gens ne mangeaient plus à leur faim. Ce fut une situation explosive. Puis, arriva l’inévitable, à l’issue du soulèvement populaire consécutivement aux effets dévastateurs des programmes d’ajustement structurel comme les compressions de personnels des sociétés et entreprises d’Etat. Le concours d’intégration à la fonction publique, les revendications insatisfaites de la centrale syndicale l’UNTM et les grèves de l’AEEM ont finalement conduit à la révolution du 26 Mars 1991. C’est l’ère démocratique.

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L’ère démocratique

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            Depuis la révolution du 26 Mars 1991, le Mali a ouvert une nouvelle page de son histoire. Après une transition démocratique dirigée par le Comité de Réconciliation Nationale (CRN) pris le CTSP, Comité de Transition pour le Salut du Peuple, conduit par Amadou Toumani Touré ATT, il y a eu l’affirmation et l’élargissement des libertés individuelles et collectives, du libéralisme économique. Tous les textes ont, par la suite, été modifiées avant l’organisation d’élections démocratiques, libres transparentes. Et depuis, c’est le multipartisme intégral au Mali. C’est pour cela que le peuple s’est battu. Une lutte acharnée réprimée dans le sang. Il aura fallu la synergie d’actions des différentes composantes du mouvement démocratique que sont les associations organisations démocratiques pour mettre fin au régime de Moussa Traoré, jugé dictatorial. Nous sommes à près d’un quart de siècle de l’ouverture démocratique et tout n’est pas rose mais des résultats impressionnants ont été enregistrés le long de cette période dans tous les domaines d’activités.

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            En effet, pendant les dix ans de l’ADEMA, de 1992 à 2002, il y a eu plusieurs reformes des textes fondamentaux. L’organisation  délections démocratiques s’est poursuivie. L’option démocratique au plan politique et libérale à celui économique, ont permis d’engranger des progrès socio économiques importants. Comme la réalisation d’infrastructures, d’ouvrages divers, favorisant du coup le désenclavement, les affaires. Ce fut structurellement  et dans le fond, la rupture, tout comme ce fut le cas au lendemain du coup d’Etat militaire, la démocratie néanmoins, a ses hauts et ses bas. Il a beaucoup été question de la corruption et de la délinquance financière, de la mauvaise gestion des affaires publiques.

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Malgré les efforts consentis, l’école malienne est toujours malade, le chômage demeure. Les partis politiques n’ont pu venir à bout de ses incohérences. Les premières années de la démocratie ont été celles de grands soulèvements d’une partie de la classe politique. Il a été question de dérapage par rapport aux idéaux du 26 Mars 1991. Pour d’autres, les programmes d’ajustement structurel ne contribuent qu’à compromettre notre souveraineté nationale. Pendant les dix ans, des efforts continus ont été faits pour améliorer les conditions de vie et de travail des populations. La réalisation des infrastructures de la CAN 2002, l’augmentation progressive des salaires des fonctionnaires sont autant d’actions qui viennent consolider les infrastructures scolaires et universitaires. La santé des populations et les réformes de l’éducation ont retenu l’attention. Au terme des deux mandats de Alpha Oumar Konaré, son bilan est jugé mitigé.

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2002: le retour de ATT aux affaires

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            Les contradictions internes des partis ont atteint des proportions telles que la classe politique dans sa richesse et sa diversité n’a pu présenter de candidat à l’élection présidentielle de 2002. Alors, appel fut lancé au  général Amadou Toumani Touré qui a comblé les attentes des millions de Maliens et de Maliennes. Il fut élu au deuxième tour et mit tout en œuvre pour que le Mali vive  l’expérience d’une gestion consensuelle du pouvoir. Le pouvoir ATT, qui a géré les affaires publiques avec toutes les grandes sensibilités de la société, a laissé son empreinte dans de nombreux domaines d’activité.

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On ne peut affirmer qu’il a rompu avec la gestion de l’ADEMA, mais il va beaucoup modifier, en perfectionnant plusieurs de ses aspects. Les logements sociaux les augmentations de salaires, l’élargissement de la couverture sanitaire, le développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, la création d’emploi sont autant de motifs de satisfaction. Ce sont aussi ces facteurs qui ont favorisé la réélection d’ATT en 2007. Aussi commence un nouveau bail d’ATT qui s’annonce plus difficile, car les attentes sont encore grandes mais l’espoir est permis quant aux  perspectives d’avenir. Les autorités et le peuple tout entier continuent à affirmer la souveraineté du Mali, même s’il faut encore être vigilant par rapport à certains facteurs qui pourraient être de nature à la compromettre.

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            Le combat pour la réduction de la pauvreté doit se poursuivre, de même que la consolidation de notre démocratie, acquise au prix du sang. Ensemble nous nous devons d’avoir une pensée envers les pères fondateurs du Mali et de garder en tête que le Mali est un et indivisible.

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La Rédaction

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21 septembre 2007

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