Trading au Mali : Un filon, des risques
Le chômage et les faibles revenus donnent aux jeunes Maliens des idées. Aujourd’hui, ils sont nombreux à trouver au trading une opportunité, un débouché.

Le trading en français signifie "commerce". Elle désigne les activités d’achat et de vente d’actifs financiers : actions, devises, crypto-monnaies, matières premières (pétrole, or…), etc. Le trading consiste à acheter un actif puis à le revendre en réalisant un profit. Ces achats-ventes sont dématérialisés.
La maîtrise du trading nécessite une formation. "Au Mali, on peut trouver le numéro des formateurs sur Tiktok ou Instagram. Il y en a du tout : des formations gratuites comme payantes", explique Alioune B. Poudiougou. Dans un futur proche, il compte se lancer. "Il permet de s’enrichir rapidement si tu connais les bases", dit-il.
Mohamed Chérif Haïdara met pourtant un bémol. Trader depuis 7 ans, il y voit beaucoup d’avantages. "C’est une activité purement indépendante. Tu n’as de compte à rendre à personne. C’est une activité qui s’est affranchie des barrières géographiques. Cependant, c’est une erreur de penser qu’on dévient riche automatiquement en faisant du trading. Seulement 3 % à 5 % de traders gagnent réellement de l’argent. Beaucoup oublient que le trading est un métier essentiellement basé sur la psychologie", dit-il.
Mohamed Chérif Haïdara conseille plutôt aux jeunes de faire du trading une seconde source de revenus et non leur activité principale. "Qu'ils sachent que le trading n'est pas un métier pour quelqu'un qui n'arrive pas à subvenir à ses propres besoins et qu'on ne prend pas de crédit pour faire du trading", ajoute-t-il.
"Le trading est passionnant quand on maîtrise les codes. C’est l’art de soutirer de l’argent quand tu veux, comme tu veux et où tu veux et sa c’est la liberté financière. C’est l’un des moyens le plus difficiles de faire de l’argent facile. Il ne récompense que les courageux, les persévérants surtout les disciplinés", précise Birama Mamadou Sissoko, jeune trader malien avec 3 ans d’expériences.
Pour M. Sissoko, "c’est un job qui pourrait rémunérer 100 fois plus que d’autres et ne nécessité ni diplôme ni expérience. Il faut juste de la motivation. Travailler sous les ordres d’un patron pendant 30 ans et qui peut vous licencier du jour au lendemain, moi je ne veux pas de cette vie ! Je veux, jeune, avoir la liberté et la liberté financière".
Pour lui, 95 % des nouveaux traders perdent de l’argent et abandonnent dès la première année. Les 5 % restants sont ceux qui vont jusqu’au bout, qui sont acharnés et portés par la volonté de conquérir les marchés. "Je n’ai pas encore de bons résultats. J’ai perdu tant d’argent que j’ai arrêté de compter", témoigne Birama Mamadou Sissoko.
Maria Djiré
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