Burkina/RCI: tensions diplomatiques en vue après la mort d’Alino Faso
Le cyberactiviste burkinabè Alain Christophe Traoré, connu sous le pseudonyme Alino Faso, a été retrouvé mort par pendaison dans sa cellule à l’École de gendarmerie d’Abidjan, selon une annonce du procureur de la République ivoirienne.

Le gouvernement burkinabè a condamné lundi la mort en détention de l’activiste Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, survenue jeudi dernier dans une école de gendarmerie en Côte d’Ivoire, assimilant cette disparition d’« assassinat crapuleux » dans une série de réactions officielles particulièrement virulentes.
Une première réaction diplomatique
Dans une première réaction, le ministre des Affaires étrangères, Jean Marie Traoré, avait exprimé quelques minutes plus tôt son « profond mécontentement quant à la manière dont le décès de son ressortissant a été communiqué », dénonçant une procédure empreinte de « mépris envers la famille du défunt et le peuple burkinabè ».
Le chef de la diplomatie burkinabè avait précisé que ni l’ambassade ni le consulat du Burkina Faso en Côte d’Ivoire, encore moins le ministère des Affaires étrangères à Ouagadougou, n’avaient été officiellement informés du décès, survenu dans des circonstances encore non élucidées.
« Il y a eu un profond manque de respect et de considération, non seulement envers les autorités burkinabè, mais surtout envers la famille du défunt, qui a appris la terrible nouvelle via les réseaux sociaux », avait regretté Jean Marie Traoré.
L’information n’a été rendue publique que 72 heures plus tard, à travers un bref communiqué, suscitant « colère et incompréhension au Burkina Faso ».
Un communiqué gouvernemental encore plus ferme
Dans la foulée, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, a publié un communiqué officiel plus exhaustif, exprimant la « consternation » et l’« indignation » des autorités de Ouagadougou face aux « circonstances obscures » du décès de leur compatriote.
Selon le document officiel parvenu à APA, Alino Faso serait mort « le jeudi 24 juillet 2025 » à « l’école de gendarmerie », d’après un communiqué du procureur de la République de Côte d’Ivoire largement relayé sur les réseaux sociaux.
Le gouvernement déplore n’avoir reçu « aucune notification officielle » des autorités ivoiriennes concernant cette mort en détention, précisant que « ni la famille de Alain Traoré, ni son avocat, ni l’ambassade du Burkina Faso en Côte d’Ivoire n’ont été avisés » de ce qui est présenté comme un suicide.
Convocation diplomatique
Face à cette situation, le chef de la diplomatie burkinabè avait convoqué, le 28 juillet, la Chargée d’Affaires de l’ambassade ivoirienne à Ouagadougou, qui a « confirmé l’effectivité du décès », précise le communiqué gouvernemental. Il avait fermement condamné une communication jugée « indigne des relations fraternelles entre les deux pays ».
Rejet catégorique de la thèse du suicide
Les autorités burkinabè rejettent « avec force et vigueur la thèse du suicide actuellement avancée par les autorités judiciaires ivoiriennes », s’interrogeant sur « les motivations réelles » de sa détention dans une caserne de gendarmerie « plus de six mois après son interpellation et sans procès ».
Alino Faso était détenu en Côte d’Ivoire depuis janvier 2025 pour des accusations d’espionnage. Son décès, officiellement attribué à un suicide le 24 juillet dans sa cellule, suscite de nombreuses interrogations.
Le gouvernement s’étonne que le drame se soit produit dans une école de gendarmerie, alors que le porte-parole du gouvernement ivoirien avait nié lors d’un point de presse du 15 janvier 2025 « les pratiques d’enlèvement forcé, d’exécution sommaire et de torture en Côte d’Ivoire ».
Exigences de rapatriement et de vérité
« Alain Christophe Traoré, bien qu’ayant été déchu de la nationalité ivoirienne, reste un citoyen burkinabè. Nous réclamons le rapatriement de sa dépouille afin qu’il repose en terre natale », avait déclaré le ministre des Affaires étrangères.
Le Burkina Faso exige que « toute la lumière soit faite sur les circonstances de cette mort ». Le gouvernement exige « le rapatriement sans délai du corps » de leur compatriote « pour des obsèques dignes et honorables » et appelle l’État de Côte d’Ivoire « à une transparence totale dans la gestion de cette affaire ».
Le porte-parole gouvernemental a salué « la mémoire d’un homme de bonne volonté qui a vécu utile pour son prochain », tout en avertissant que « la mort de Alino Faso ne restera pas impunie ».
Cette double réaction officielle dans un laps de temps très court témoigne de la gravité de la situation et risque de tendre davantage les relations entre les deux pays ouest-africains, le Burkina Faso promettant de suivre ce dossier « jusqu’à la manifestation totale de la vérité ».
HO/te/Sf/APA
Source: https://fr.apanews.net/
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