Burkina Faso : l’or, moteur économique et enjeu de souveraineté face à une production record

Avec une production record de près de 61 tonnes d’or en 2024, le Burkina Faso confirme son rôle majeur dans le secteur aurifère ouest-africain. Cette croissance fulgurante, qui fait de l’or le principal moteur de l’économie nationale, soulève des enjeux de redistribution, d’impact environnemental et de souveraineté financière.

19 Sep 2025 - 16:21
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Burkina Faso : l’or, moteur économique et enjeu de souveraineté face à une production record

Le Burkina Faso s’affirme comme un acteur incontournable de l’or en Afrique de l’Ouest. En 2024, le pays a produit près de 61 tonnes de métal précieux, soit une multiplication par dix de sa production depuis 2008, où elle s’élevait à seulement 5,6 tonnes. Cette expansion résulte notamment de la mise en exploitation de 13 mines actives sur les 22 permis industriels existants.

L’or représente désormais plus de 84 % de la valeur des exportations du pays, renforçant son rôle central dans l’économie nationale. Selon le ministère des Mines, cette production a généré près de 567 milliards de FCFA (1,02 milliard de dollars) de recettes directes pour l’État, tout en alimentant des projets communautaires et des mécanismes de redistribution locale.

La majeure partie de l’or burkinabè est exportée vers les Émirats arabes unis et la Suisse, qui absorbent près de 90 % des livraisons. Cette concentration géographique souligne les défis liés à la diversification des partenaires commerciaux et à la volatilité des marchés internationaux. Parallèlement, le pays a commencé à constituer une réserve nationale via la Société nationale des substances précieuses (SONASP), qui a acquis plus de 13 tonnes d’or en 2024, une démarche visant à renforcer la souveraineté financière face aux fluctuations monétaires et aux incertitudes géopolitiques.

À l’échelle régionale, le Burkina Faso n’est pas un cas isolé. Le Ghana, premier producteur africain, a produit plus de 130 tonnes en 2023 et favorise le raffinage local pour réduire la dépendance aux exportations brutes. Le Mali, malgré l’instabilité politique, a extrait 72 tonnes la même année et prévoit de revoir ses conventions minières pour accroître les revenus étatiques.

Enfin, le pays se prépare à aborder les questions post-extraction. La 7ᵉ édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO), qui se tiendra à Ouagadougou du 25 au 27 septembre 2025, abordera la réhabilitation des mines et la reconversion des zones concernées, un enjeu crucial pour les communautés, souvent abandonnées après l’épuisement des sites.

Source: https://rtenafrique.tv/

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