La France gèle son aide budgétaire et sa coopération militaire avec la Centrafrique

Paris, qui maintient en revanche son assistance humanitaire, juge Bangui « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie
La France, ancienne puissance coloniale, continue en revanche de contribuer à hauteur d’une centaine de militaires à la mission européenne EUTM-RCA, qui en mobilise près de 200 pour former les FACA. Sont également maintenus la dizaine de militaires participant à la mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique, la Minusca, qui y dispose de 12 000 casques bleus.
Des centaines de paramilitaires russes
L’aide budgétaire française, de l’ordre de 10 millions d’euros, est par ailleurs « suspendue jusqu’à nouvel ordre », a précisé de son côté le ministère français des affaires étrangères. Paris maintient en revanche des projets bénéficiant directement à la population centrafricaine ainsi que son aide humanitaire, soit environ 6 millions d’euros, a-t-il ajouté.
La France, intervenue de 2013 à 2016 dans le cadre de l’opération « Sangaris » pour faire cesser les violences, a remis 1 400 fusils d’assaut aux FACA en décembre 2018, après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU. Quelques mois auparavant, la Russie avait opéré une entrée remarquée dans cet ancien « pré carré » français en livrant des armes aux FACA, début 2018, et en y installant un important contingent d’« instructeurs ». Une arrivée accompagnée d’une virulente campagne de désinformation antifrançaise.
En décembre 2020, la Russie a dépêché d’urgence des centaines de paramilitaires au secours de l’armée démunie du président Faustin-Archange Touadéra, menacé par une rébellion. De nombreux témoins et des ONG assurent que ces paramilitaires sont des combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner, ce que Moscou dément.
La Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres du monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka. Dans ce pays où l’Etat ne contrôle qu’une maigre partie du territoire, les groupes armés s’affrontent pour le contrôle des ressources (diamant, or, bétail…). SOURCE: https://www.lemonde.fr/afrique
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