Plan Sonko: "La réussite repose sur une mobilisation efficace et élargie des ressources internes"
Ibrahima Bakhoum et Cheikh Thiam, deux journalistes politiques et économiques sénégalais, expliquent à L’Afrique en marche la genèse, les enjeux, les obstacles et la stratégie du plan de redressement financier, économique et social du Sénégal annoncé par le Premier ministre Ousmane Sonko.

La semaine dernière, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a annoncé un important plan de redressement financier, économique et social du Sénégal.
"Du point de vue de la communication politique, l'une des premières choses faites que l’actuel gouvernement a faites c'était de dire: nous avons trouvé un pays endetté où on a caché des chiffres, notamment ceux de la dette réelle du pays qui est largement bien plus grande que ce qui était annoncé par l’ancien pouvoir, et on a manipulé les Sénégalais, qui n'ont pas été suffisamment informés de ce qui se passait dans le pays, de ce que l’actuelle équipe a qualifié de catastrophe économique", affirme à Radio Sputnik Afrique Ibrahima Bakhoum, journaliste et analyste politique sénégalais. "Donc, il faut remonter la pente. Mais remonter la pente veut dire quoi exactement? Il faudrait décliner ça en mesures concrètes applicable dans le cadre d’un échéancier clair et bien déterminé", ajoute-t-il.
Pour sa part, Cheikh Thiam, économiste et journaliste sénégalais, ancien directeur général du journal Le Soleil, explique que "le plan de redressement exposé par le Premier ministre Ousmane Sonko prévoit de mobiliser 4.600 milliards de FCFA pour financer la relance économique et sociale du Sénégal, sans recourir à un endettement extérieur supplémentaire. Cette stratégie repose sur trois leviers".
Et de détailler: "D’abord, l’optimisation de la dépense publique, qui devrait générer 2.111 milliards FCFA d’économies grâce à la réduction de la taille de l’État, à la digitalisation des marchés publics et à la rationalisation des subventions. Ensuite, la mobilisation des ressources domestiques, estimée à 1.091 milliards FCFA, par l’exploitation de niches fiscales (numérique, environnement), l’optimisation des revenus fonciers, et de nouvelles redevances. Enfin, un financement complémentaire endogène de 1.352 milliards FCFA, via des appels publics à l’épargne, la finance islamique, le recyclage d’actifs et la renégociation de contrats stratégiques".
Enfin il estime que "cette approche privilégie l’épargne nationale et réduit la dépendance à l’endettement extérieur et aux bailleurs étrangers, tout en cherchant à stimuler la confiance des investisseurs locaux. Le modèle de financement du plan de redressement est endogène et donc viable. La réussite repose sur une mobilisation efficace et élargie des ressources internes à travers une nouvelle politique fiscale. Si les objectifs sont atteints, le plan sera financé par les Sénégalais eux-mêmes, renforçant la souveraineté économique et le contrôle interne des ressources".
Source: https://fr.sputniknews.africa/
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