Algérie–France : Alger durcit le ton et rompt des accords clés
En dénonçant, le 7 août 2025, deux accords bilatéraux majeurs avec la France, Alger confirme un virage diplomatique offensif qui ne se limite plus à Paris. Cette posture de rupture s’inscrit dans un climat régional où l’Algérie multiplie les tensions, notamment avec ses voisins du Sahel et de la Libye.

La décision algérienne de mettre fin aux exemptions de visa pour les détenteurs français de passeports diplomatiques et de service, ainsi qu’aux facilités immobilières accordées à l’ambassade de France, marque un nouveau palier dans la dégradation des relations franco-algériennes. Présentée comme une mesure de « stricte réciprocité » à la suspension, par Paris, des visas diplomatiques pour les officiels algériens, cette rupture unilatérale illustre surtout une stratégie de confrontation généralisée, bien au-delà du seul cadre parisien.
Ces dernières années, Alger a progressivement substitué à une diplomatie d’équilibre une politique de fermeté systématique, qui tend à fermer les canaux de dialogue plutôt qu’à les réactiver. L’offensive verbale et réglementaire actuelle contre la France s’inscrit dans la même logique que les frictions répétées avec ses voisins sahéliens, notamment le Mali et le Niger, où l’Algérie peine à maintenir une influence positive face à des régimes militaires suspicieux. En Libye, la position jugée ambiguë d’Alger sur les factions en conflit a également alimenté les tensions, réduisant sa crédibilité comme médiateur régional.
En multipliant les signaux hostiles — suspension d’accords, mise en cause des partenaires, durcissement des conditions diplomatiques — Alger donne l’image d’un État davantage préoccupé par l’affirmation d’un rapport de force que par la construction de solutions concertées. Cette ligne dure risque d’accentuer son isolement, y compris dans un environnement régional où la coopération sécuritaire est pourtant indispensable, face à la militarisation accrue du Sahel, aux flux migratoires incontrôlés et à l’instabilité libyenne persistante.
Si l’Algérie justifie ces gestes comme un rétablissement d’égalité dans ses relations, elle valide en réalité le recours aux mêmes leviers coercitifs qu’elle dénonçait auparavant. Ce choix pourrait fragiliser ses partenariats stratégiques, tout en réduisant sa marge de manœuvre diplomatique dans un contexte géopolitique déjà défavorable et qui plus, est forte affaiblie voire isolée.
MK/Sf/ac/APA
Apanews
Quelle est votre réaction ?






