Après la suspension de Soumeylou Boubèye Maïga et autres

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Après la radiation de Soumeylou Boubèye Maïga et de ses supporters, ce sont l’ancien ministre de l’Economie et du Plan, El Madani Diallo, le Pr. Aboul Karim Traoré dit Diop,l’architecte Moustaph Soumaré qui sont sur la sellette. L’instance dirigeante de l’ADEMA, qui a obtenu mandat de la Conférence nationale du week-end dernier, d’exclure du parti tout militant ou dirigeant qui prendrait des écarts avec les décisions et les textes, a mal apprécié la participation de ces personnalités ADEMA à la création du FDR. Aussi, leur cas sera t-il étudié ce mercredi en réunion ordinaire. Ils sont donc menacés de radiation.rn

Tenue le samedi et dimanche 25 février, la Conférence nationale de l’ADEMA, le huitième du genre, a pris une kyrielle de résolutions. La plus importante est, sans nul doute, l’exclusion du Premier vice-président, Soumeylou Boubèye Maïga et de ses partisans du parti. Ainsi à Bamako, Koutiala, Gao, Ségou, Sikasso… les supporters de Boubèye ont été radiés du PASJ. Une «mesure douloureuse» à en croire le président Dioncounda Traoré qui n’y voit aucune espèce de méchanceté ni de haine. Pour lui, c’est une manière de faire respecter la discipline et le fait majoritaire au sein du parti.

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La même instance a donné mandat au Comité Exécutif de sanctionner tout militant ou responsable qui prendrait des écarts avec les textes des rouges et blancs et surtout avec les décisions issues de la septième et présente Conférence nationale.

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Dioncounda Traoré et ses camarades, qui disaient n’avoir pas de preuves irréfutables contre le trio El Madani Diallo, Moustaph Soumaré et le Pr. Abdoul Karim Traoré Diop, ont eu finalement le cœur net qu’ils ne sont guère dans la logique de l’ADEMA. En effet, nombreux sont les membres du Comité Exécutif qui disent étonnés de voir sur le petit écran et dans le compte rendu de la presse relatif à la naissance du Front pour la Démocratie et la République (FDR) que l’ancien ministre El Madani Diallo et surtout secrétaire chargé des questions économiques de l’instance dirigeante de l’ADEMA a pris une part active à la création de ce Front. Idem pour l’ancien député des abeilles à Markala,  le Pr. Abdoul Karim Traoré dit Diop qui a même apposé sa signature sur le Protocole d’Accord, au nom de son association politique, l’Association pour la Démocratie et la Justice (ADJ) dont les responsables avaient lancé, en juin 2007, le «Manifeste pour la Démocratie». Idem pour l’ancien député ADEMA de la commune III et ami personnel du président Konaré, Moustaph Soumaré, deuxième personnalité de l’ADJ.

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Fort donc du mandat de la Conférence nationale, le Comité Exécutif qui siègera demain, mercredi 28 février, à Bamako-Coura se penchera sur le sort de ces trois responsables politiques. D’ores et déjà, certains responsables ADEMA mettent en avant leur exclusion. Si la radiation de ce trio se concrétisait, Dioncounda Traoré et ses camarades conduiront l’ADEMA au cimetière, pour reprendre l’expression très humoristique de notre confrère les Echos.

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Ces exclusions, au lieu de faire régner la discipline au sein du parti, pourrait créer l’effet inverse, c’est-à-dire la zizanie dans les rangs de l’ADEMA. Cette situation que vit les abeilles est consécutive à un manque de tolérance politique et véléités ségrégationistes.

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Défaut de tolérance politique parce que les abeilles refusent la différence, refusent l’expression des ambitions politiques, refusent le principe de compétition démocratique à l’interne préférant sacrifier leurs propres fils au profit de celui du voisin (ATT). Laurent Fabius n’a-t-il pas combattu la position officielle de son parti, le PS, pour le référendum sur la Constitution européenne ? A-t-il été exclu ? Après tout, n’a t-il pas postulé à l’investiture du parti pour l’élection présidentielle ? Balladur ne s’est-il pas présenté contre Chirac ? Sarkozy n’a-t-il pas combattu la candidature du même Chirac ? Pour autant, du côté de la droite comme de la gauche, il n’y a eu aucune exclusion. 

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En outre, il y a également une forte odeur de ségrégation dans l’exclusion de Boubèye puisque la plupart de ceux qui ont pris cette mesure avait ouvertement trahi le candidat ADEMA à la présidentielle de 2002, en l’occurrence Soumaïla Cissé. Si les textes avaient été appliqués, nombreux parmi eux ne seraient pas là. A commencer par le deuxième vice-président, Ibrahima N’Diaye et la 6ème vice-présidente, Mme Conté Fatoumata Doumbia (en plus des terrains que les maires traficotent, cette dernière est accusée de détournement de deniers publics, le rapport de la CASCA en fait foi). Si Boubèye et d’autres n’avaient pas gardé le temple, ceux qui étaient partis au MIRIA et au RPM avant de revenir à l’ADEMA ne seraient pas non plus là.

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Il y a bien de la ségrégation à travers cette mesure dite disciplinaire dans la mesure où Boubèye, qui a tout donné au parti et à la République, au risque de son équilibre familial, de sa réputation et surtout de sa vie, a été récompensé en monnaie de singe par quelques abeilles, entourés de frelons. L’ingratitude existe depuis que le monde est monde. Surtout en politique. Maintenant, il revient à Boubèye de poursuivre son chemin sans regarder derrière, de pardonner à ses camarades sans oublier, de continuer sa quête permanente de démocratie sans tomber dans les pièges et les crocs-à-jambe qui jalonneront désormais son parcours glorieux et digne. Comme aime bien le dire IBK, que Dieu aide la vérité !

rnChahana TAKIOU

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