Conférence régionale des sections Rpm de Kayes : « La tempête IBK » souffle plus fort

19 Mar 2012 - 00:12
19 Mar 2012 - 07:39
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En prélude aux travaux de la Conférence régionale  de son parti, Rpm, Ibrahim Boubacar Kéita a rendu visite ce weekend à ses sympathisants et notabilités de Kolokani, Diéma, Nioro, avant de se rendre à Kayes. Partout, l’ardeur et la détermination des populations à tout mettre en œuvre pour faire élire IBK n’a pas eu d’égal, du moins pour le moment, c'est-à-dire depuis le début de la précampagne en cours. Nous avons été les témoins privilégiés des différentes marques d’estime pour le candidat. [caption id="attachment_34565" align="alignleft" width="400" caption="El Hadji Ibrahim Boubacar Keita, Président du Rassemblement Pour le Mali (RPM)"][/caption] Bonnet rouge, boubou bleu ciel, le regard mal dissimulé derrière des lunettes sombres. Ibrahim Boubacar Kéita a un style propre à lui et qui lui va si bien. Son cortège s’est d’abord immobilisé à l’entrée de la ville de Kolokani où l’attendaient des centaines de jeunes et vieux déterminés à lui manifester leur soutien. Salutations d’usage ? Non l’habituel bain de foule que redoutent désormais ses agents de sécurité. Tous, jeunes et vieux, filles ou vieilles, veulent lui serer la main. Tout ému, IBK balance sa tête en signe de respect et veut s’engouffrer dans sa voiture toute rutilante. Une  cylindrée de dernière génération. Comme pour dire qu’IBK a bien les moyens de sa campagne. « Il n’a pas besoin de gros moyens comme les autres adversaires d’ailleurs » commente une militante venue à l’accueil. Pour elle, il suffit que IBK aille à la rencontre des Maliens où qu’ils se trouvent. «Le Malien n’est pas dupe par nature. Tout le monde comprend qu’il n’y a que lui qui peut sortir le Mali du gouffre dans lequel il est ainsi plongé» poursuit obstinément notre interlocutrice. Nous abrégeons la conversation et le cortège long de plusieurs kilomètres s’achemina dans la grande cour de l’Inrsp de Kolokani. Noir de monde, cet espace s’est avéré étroit pour contenir la marrée humaine qui avait fait le déplacement. Pourtant, ici, le parti ne respire que faiblement avec seulement deux conseillers municipaux. Logiquement, Kolokani n’est pas le fief ni d’IBK, ni du Rpm. Et pour cause. Nous sommes sur les périmètres de deux « gros» candidats : Soumaïla Cissé dont l’épouse est originaire de ce village, et Dioncounda Traoré né dans la même localité. Nous avons interrogé quelques personnalités du Village sur le paradoxe que représentait une telle mobilisation. Nous croyions qu’il fallait chercher loin. Non ! D’abord, selon le secrétaire général de la sous-section Rpm, Ousmane Kouyaté, c’est grâce à IBK que Kolokani a eu et le goudron et le lycée, et le centre de santé pendant qu’il était Premier ministre. «Nous sommes dans un village bamanan. Nous savons être reconnaissants. Donc c’est au nom de cette reconnaissance que les populations sont sorties aussi massivement pour accueillir IBK et lui manifester leur soutien». Mais c’est chez le chef de village, Ousmane Traoré, que nous aurons les vraies réponses. Ousmane Traoré, le chef, ne cache pas ses intentions : «Les choses devaient se passer normalement. C’est IBK qui devrait être le futur président de la République du Mali. Mais nous prions simplement que Dieu lui donne la force d’aller jusqu’au bout » a souhaité le sage, abondant dans le même sens que ses conseillers qui avaient auparavant pris la parole. A travers les propos entendus et sous-entendus, on peut aisément conclure que même si Kolokani n’est pas entièrement acquis, «la tempête IBK » fera certainement des dégâts chez ceux qui s’estiment hasardeusement être rois à Kolokani. La preuve, arrivés au domicile de l’imam Habib Haïdara, IBK et sa délégation ont entendu dire par cette forte personnalité qu’il a déjà jeté son dévolu sur IBK et que rien n’altérera sa conviction. «Je le connais comme étant un homme de parole, un homme qui respecte l’islam et les principes de justice sociale. C’est ce genre d’homme dont le Mali a besoin pour relever les défis qui se dressent arrogamment devant notre pays ». C’est sur ces mots qu’il a dirigé une «Fatiya» avant que la délégation ne prenne congé de lui. Après Kolokani, où les populations ont d’un regard impuissant vu le cortège partir, IBK s’est rendu dans l’un de ses plus grands fiefs électoraux : Diéma. Quand il arrivait dans cette autre ville, partait un autre  candidat qui a laissé trainé des bruits risibles. Sa délégation a ruiné un pauvre tenancier d’une dibiterie qui ne savait plus où donner de la tête. Plus de deux moutons dévorés sans avoir payé le moindre franc. C’est dans ce brouhaha que nous nous sommes retrouvés dans un bain de foule impressionnant. Ici, on n’a pas besoin d’être politologue pour connaître le degré d’implantation du Rpm. Le seul député suffit à IBK pour croire qu’il n’aura pas moins de 60% de l’électorat local. En plus, Yacouba Traoré et ses centaines de clubs implantés jusque dans les derniers hameaux de culture, constituent une réelle force politique qui redonne espoir à IBK. Aussi, Abass Coulibaly de Synergie diaspora a martelé que tous les militants, à travers les cinq continents, sont prêts pour le rendez-vous du 29 avril 2012. Dans son discours de bienvenue, le chef de village de Diéma, Niangui Konté, a rappelé les multiples efforts fournis par l’hôte du jour pendant le temps qu’il a passé à la primature. M. Konté a réaffirmé le soutien de toutes les populations à la candidature d’IBK. Mamadou Touré dit Mamou, secrétaire général du Rpm, en a profité pour exhorter ses militants et sympathisants à aller retirer leurs cartes d’électeurs et de se tenir prêts pour le sacre 2012. A Nioro du Sahel, l’attendaient une foule nombreuse et impatiente. A l’entrée de la ville, un accueil populaire a été réservé à la délégation. Des centaines de motocyclistes et de véhicules de toutes les catégories ont accompagné le Président Ibrahim Boubacar Kéita et sa délégation jusqu’à la maison des jeunes. Comme dans les précédentes localités, la mobilisation était impressionnante au point qu’on risquait de se croire en période de campagne. IBK lui-même s’en est rendu compte et a rappelé dans chaque localité qu’il n’est pas en campagne et que ses visites se situaient dans le simple cadre du principe sacro saint de la courtoisie. Egalement à ses militants et sympathisants, IBK avait un message fort à lancer quant à la situation critique du Nord de notre pays. «Reconnaissons que le président de la République a fait tout ce qu’il pouvait. Mais les ennemis de notre Nation ne sont pas des petits enfants. Notre pays est victime d’un complot que nous déjouerons à tout prix. Pour éviter le pire à notre République, je vous invite à soutenir ATT dans ces moments difficiles ». Ce message, IBK l’a ressassé à suffisance dans tous ses discours partout où il est passé. Dans nos prochaines éditions, nous reviendrons sur les confidences faites par le Cherif de Nioro à Ibrahim Boubacar Kéita qu’il appelle affectueusement «mon ami». A suivre. Envoyé spécial dans la région de Kayes Abdoulaye Niangaly

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