Ils sont très remontés contre les prises de positions des premiers responsables de leur parti par rapport à la crise que traverse le Mali. Le président de la coordination SADI du cercle de Kati, Sibiri Bamba et le président des jeunes de cette coordination, Sidiki Bengaly, dans une déclaration à la presse, hier mercredi 12 septembre, dénoncent " les positions de leurs leaders selon lesquelles c'est l'Adéma, l'URD et d'autres qui sont responsables de la situation que travers actuellement le pays. Nous sommes tous comptables du régime déchu ", assurent-ils.
Pour Sibiri Bamba, leur désaccord s'est exacerbé à partir du moment où, lors du meeting du Haut conseil islamique le 12 août 2012 au Stade du 26 mars, les responsables du FDR tels que Iba N'Diaye, Younoussi Touré ont été hués. "
Nous ne pouvons pas comprendre qu'un meeting pour la prière pour la paix dans notre pays soit transformé en meeting politique où nos responsables ont poussé des Maliens à huer d'autres responsables politiques. Cela nous a beaucoup déçu ", a-t-il expliqué.
Il a souligné que ceux qui ont été ainsi hués ont pourtant fait beaucoup de choses pour le pays. Sibiri Bamba et Sidiki Bengaly ont expliqué que l'éducation qu'ils ont reçue ne leur permet pas de cautionner de telles pratiques qui consistent à mettre tout sur la tête de ses adversaires politiques en les dénigrant et en les traitant de tous les péchés d'Israël.
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Nous sommes tous comptables de la gouvernance sous le régime déchu d'ATT. Nous ne sommes pas d'accord que nos premiers responsables déclarent à tout va que c'est l'Adéma, c'est l'URD ou autres seuls qui ont conduit le pays dans cette situation. Je précise qu'en Afrique, un chef d'Etat est comme un roi. Ce qu'il décide, c'est cela qui s'applique. On a beau lui suggérer autre chose… ", a analysé M. Bamba.
Pour le président de la coordination SADI de Kati, tous les partis sont responsables d'une manière ou d'une autre de la situation qui a conduit le Mali dans cette crise. Ils doivent se donner les mains, taire les divergences pour sauver le pays. Au lieu de poursuivre des déclarations tapageuses, des accusations infructueuses. Les deux responsables du parti SADI ont expliqué que lors de récentes tournées dans le cercle, plusieurs militants ont fait part de leur désapprobation par rapport à ce discours tenu par les premiers responsables du parti.
Sibiri Bamba et Sidiki Bengaly estiment par ailleurs qu'eux-mêmes et leurs bases ne soufflent pas dans la même trompette que la direction du parti par rapport à l'intervention des troupes étrangères au Mali. "
Le Mali est membre fondateur de la CEDEAO et a participé à plusieurs missions de paix. Si aujourd'hui, notre pays a besoin d'être appuyé pour récupérer une partie de son territoire occupée, nous ne savons pas au nom de quoi nos chefs du MP-22 et de la COPAM s'y opposent… On ne peut pas vouloir une chose et son contraire ".
A la question de savoir s'ils se sentent toujours militants du parti SADI malgré de tels désaccords, les deux interlocuteurs répondent : "
Nous nous considérons toujours comme militants de SADI. Mais, avant tout, nous sommes des Maliens ".
Bruno D SEGBEDJ