Formation du nouveau gouvernement : Des combines de Koulouba aux discussions relatives à la création de nouveaux portefeuilles

24 Août 2012 - 11:04
24 Août 2012 - 11:04
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[caption id="attachment_86486" align="alignleft" width="310"] Dioncounda TRAORE et cheick modibo Diarra[/caption] Décidément, la formation du nouveau gouvernement suscite toutes sortes de commentaires. Selon certains bords politiques, la nomination de ses membres, exigée par la CEDEAO, n’a pas été faite en toute transparente. Au lieu de chercher à résoudre la crise malienne, certains en profitent  plutôt. N’est-ce pas d’ailleurs cela qui, lors de la formation de ce gouvernement, a entraîné les éléments proches du Président Dioncounda Traoré, les fidèles du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et les partisans de l’incontournable Capitaine Sanogo au-devant de la scène sociopolitique, mais aussi à « se tailler la part du lion » au sein dudit gouvernement ? Du coup, cette situation a « donné du poil de la bête » à des groupements politiques et des associations de la société civile. «Quand la nuit est au plus profond, c’est que l’aube n’est pas loin», disent les Chinois. Un adage qui devrait faire revenir le sourire sur tous les visages tendus crispés à propos du sort du Mali. C’est que la crise que vit le Mali va de mal en pis et se complexifiant chaque jour davantage. Pourtant, ce ne sont ni les efforts, ni  les idées,  ni la volonté qui manquent pour endiguer cette crise.  Du reste, la formation de ce gouvernement d’union nationale devrait en être la preuve. Hélas,  certains bords politiques (regroupement IBK 2012, URD, MP22, entre autres…) trouvent que la « montagne » de Koulouba a finalement « accouché une souris», c’est-à-dire   « une équipe de copains et de copines ». En clair, ces cadres  politiques soutiennent que l’unanimité est loin d’être faite au sein de la majorité de tous ceux qui ont fourni des CV (curriculum vitae). Mais est-ce vraiment l’objectif visé par la formation de ce gouvernement ? Peu de gens le pensent en tout cas car au lieu de chercher à faire l’unanimité autour de cette formation gouvernementale, le Premier ministre a plutôt procédé autrement. Loin d’apporter des réponses à diverses questions et permettre de lire un peu mieux sa stratégie, ce gouvernement n’a pas eu non plus le mérite d’éclairer un peu plus les jeux des uns et des autres.  Aux yeux des contestataires politiques, ce gouvernement « d’union nationale » dont le Mali a de nos jours  le plus besoin va déjà au-devant d’un fiasco. Selon eux, la crise institutionnelle qui prévalait au Mali est en majorité partie de là : un gouvernement Cheick Modibo Diarra I qui, disait-on, était composé « d’amis et de proche parents qui ferment les yeux sur les réalités du pays sous le prétexte de respecter des échéances électorales ». De l’avis d’une partie de la classe politique donc,  la mauvaise foi a encore été la chose la mieux partagée lors de la mise en place de ce gouvernement d’union nationale : que ce soit le Président par intérim, le Premier ministre ou les ex-putschistes,  chacun voit aujourd’hui « la paille » dans l’œil de son voisin  tout en évitant soigneusement de voir « la poutre » dans le sien propre. Déjà, au sein du FDR, du regroupement « IBK Mali 2012 », de  l’URD et du MP22 (entre autres) qui assurent qu’il n’y a rien à négocier pour obtenir un portefeuille, les contestations sont telles qu’on n’a pas l’impression de parler du même problème et de proposer le même remède pour un gouvernement d’union nationale. Par conséquent, les démarches à entreprendre sont d’emblée mortes -nées. Au gouvernement Cheick Modibo I devraient donc succéder  des gens considérés comme représentatifs des différents courants politiques et composantes sociales du pays. D’où la question : en quoi ce nouveau gouvernement est-il inclusif ?  Selon des informations émanant de la classe politique, son ossature est à l’image du Premier ministre. Et comme pour démontrer qu’il est resté acteur et non spectateur lors de la formation de la nouvelle équipe, le Chef du gouvernement se serait lui-même rendu au siège de l’Office de ORTM pour remettre la liste du nouveau gouvernement. Certaines sources émanant de la classe politique révèlent qu’entre Koulouba et l’ORTM, ladite liste a subi un changement. Et notre interlocuteur, d’expliquer que c’est d’ailleurs pourquoi,  au moment de la répartition des portefeuilles,  le regroupement « IBK-Mali 2012 » a « raté » les ministères de l’Agriculture et de l’Education de base. Mais contre toute attente, le Secrétaire général du parti de Cheick Modibo Diarra (Rassemblement pour le développement du Mali) est nommé au poste de ministre de l’Agriculture. Cette décision du Premier ministre a été perçue par certains acteurs politiques comme une manière de pénaliser le RPM qui avait préféré remettre ses CV entre les mains mêmes du Président Dioncounda Traoré. Cependant, indiquent nos sources, contre toute attente, il y a eu une permutation : au lieu du département de l’Energie et de l’Eau, Makan Tounkara est prend plutôt la tête du ministère de l’Elevage et de la Pêche. Quant à Alpha Bocar Nafo, il prend les rênes du ministère de l’Energie et de l’Eau en lieu et place de celui de l’Elevage et de la Pêche. Avec ces permutations, le Premier ministre renforce sa position avec, à l’appui, celles d’éléments proches du Président Dioncounda Traoré et des partisans de du Capitaine Sanogo. La preuve, dans la nouvelle équipe, il conserve 18  portefeuilles  ministériels. Mieux, le Secrétaire général de son parti (RPDM), Yaranga Coulibaly, prend en charge le ministère de l’agriculture. Pour le Premier ministre, cette stratégie viserait à bien se positionner pour les prochaines élections, surtout législatives, au niveau de sa région de Ségou qui est une zone agricole, et où l’électorat est en majorité composé de paysans.  Comme si cela ne suffit pas, le Premier ministre s’y trouverait renforcé par la CSM. Quant au parti « Yèlèma » de Moussa Mara, il prend les commandes du ministère de la Santé à travers Makadji, et le CNID de Me Tall occupe le département des Mines avec la nomination de Nafo. Ce qui permettra au CNID d’envisager avec sérénité les élections. A tout cela, il faut ajouter la « gifle » infligée à l’URD qui se voit aux commandes du ministère délégué auprès de l’Administration territoriale et de la Décentralisation avec Me Demba Traoré. En effet, entre ceux qui ne veulent pas entendre parler de ce gouvernement d’union nationale et ceux qui  trouvent qu’il répond aux attentes, aucune conciliation ne semble possible. Déjà, certains contestataires réclament l’adhésion de nouveaux membres dans le gouvernement. Aux dernières nouvelles, l’un des bords politiques se serait « taillé »  de nouveaux portefeuilles. Ce sont d’ailleurs les tracasseries relatives à cette cause qui auraient empêché la tenue du Conseil des ministres du mercredi dernier.  A la Primature, le problème, ce n’est pas qu’il y ait des opinions divergentes sur la manière de résoudre la crise, mais le très peu de place donné à la possibilité pour les uns et les autres de les exprimer et surtout, de tenter de les faire converger. On a finalement l’impression qu’on s’arrange pour que la crise perdure car  certains en tireraient des bénéfices substantiels et d’autres en soigneraient  leur égo. Sinon, comment comprendre que le Premier ministre,  en acheminant la liste du nouveau gouvernement entre le Palais de Koulouba et l’ORTM, parvienne à y apporter un changement ? C’est à n’y rien comprendre. Par ailleurs, au lieu de chercher à résoudre la crise, certains en profitent tandis que d’autres qui réclament la recherche d’une «solution malienne» tout en mettant un soin méticuleux à éviter le front où ils devraient pourtant pouvoir faire valoir leur intégrité et leur nationalisme. Mais au lieu de cela, ils ont fait autrement. Et pendant tout ce même temps, les populations du Nord souffrent toujours le martyr. Jean Pierre James

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