Gouvernement :ATT refuse la démission de Modibo Sidibé

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Depuis juin dernier, le peuple malien s’attend à un changement de l’équipe gouvernementale conduite par l’imperturbable Premier ministre Modibo Sidibé. Chaque mois, voire chaque semaine, des rumeurs circulent au sujet de son éventuel départ. Mais jusqu’à ce jour, il est aux commandes.

 

Agacé par le vacarme autour de son maintien à la Primature, Modibo Sidibé, qui pensait que cette situation était orchestrée par des milieux politiques, voire par le chef de l’Etat lui-même, aurait présenté la semaine dernière sa lettre de démission à Koulouba. ATT lui aurait gentiment dit «tu restes… C’est moi qui déciderait du moment de ton départ».

 

 Ce qui pourrait justifier les folles rumeurs qui se sont emparées de Bamako cette semaine. Nous avons reçu plusieurs coups de fil pour confirmer ou infirmer le départ de Modibo Sidibé. Nous avons également beaucoup téléphoné pour recouper l’information. La vérité est têtue: Modibo est toujours en place, bien assis dans son fauteuil primatorial. 

 

Ce qui est sûr, ce qu’un remaniement ministériel s’impose, avec ou sans Modibo Sidibé comme chef du gouvernement. Apparemment, ATT en quête d’un Premier ministre depuis fort longtemps, n’a manifestement pas encore trouvé mieux que le fils du Capitaine Sidibé. Alors, si tel est le cas, qu’il le maintienne et qu’il change les membres du gouvernement peu actifs. Le pays est bloqué et tout le monde attend du changement. Car le gouvernement travaille au ralenti, évacuant seulement les «affaires courantes». Les Etats-majors politiques attendent également impatiemment la formation d’une nouvelle équipe, afin d’en faire sortir certains et d’y faire entrer d’autres.

 

Les réformes politiques annoncées depuis l’année dernières par ATT imposent aussi un nouveau gouvernement, qui pourra défendre devant l’Assemblée nationale les modifications constitutionnelles, ainsi que la loi électorale, la charte des partis, le statut de l’opposition, la loi relative aux délits de presse et autres textes organiques.

 

ATT avait annoncé un referendum avant décembre 2010. Il n’en fut rien, parce que la structure gouvernementale actuelle ne répond pas aux exigences des réformes et à la tenue d’un référendum. Si ATT continue de faire durer le suspens, il compromettra à la fois les réformes institutionnelles attendues et l’organisation d’élections libres et transparentes en 2012. Le RAVEC suscite beaucoup plus d’inquiétudes que d’espoirs. Et c’est dès aujourd’hui que les élections se prépareront, avec un gouvernement rigoureux, dédié à la tâche, pour éviter de dévoyer le vote des électeurs et permettre, par la même occasion, au héros du 26 mars de terminer son double quinquennat en beauté. La balle est toujours dans le camp d’ATT. 

A suivre.

Chahana Takiou

 

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