Remaniement ministériel en vue – Des ministres, maillons faibles sur le départ

0







Ils sont : la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique , Mme Siby Ginette Bellegarde ; le ministre de la Santé , Oumar Ibrahim ; la ministre chargée des Relations avec les Institutions et porte parole du gouvernement, Mme Fatoumata Guindo, la ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo ; N’Diaye Bah, ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Selon certains analystes, ces ministres là constituent le maillon faible de la chaîne gouvernementale. Ils estiment que les quatre ministres doivent être éjectés de l’attelage gouvernemental par le président de la République sur proposition du premier Ministre. Pour des raisons objectives, ils doivent rendre le tablier. Il s’agira, dans cette nouvelle optique, de faire place à d’autres cadres plus " propres ", des hommes et des femmes de qualité qui ne sont pas trempés dans de sales affaires, des gens  plus efficaces et compétents. A ces ministres s’ajoutent plusieurs autres. 

Un large remaniement ministériel est plus que d’actualité à la lumière du contexte politique, économique, social et culturel de notre pays très tendu ces trois dernières années. Sur le plan politique, la scène a besoin de se clarifier. Elle se clarifie d’ailleurs peu à peu. Et pour cause : les états-majors sont dans la dynamique des préparatifs des échéances électorales de 2012. Le récent lancement des activités du PDES a fini de convaincre les autres partis politiques qui soutiennent ATT qu’il faut nécessairement revoir leur forme de soutien. Sur le plan économique, le tableau n’est pas reluisant. La dette intérieure reste encore élevée. Même si des efforts ont été faits. Beaucoup reste encore à faire. La pauvreté est quasi générale. Les revenus des ménages demeurent très faibles. Ce qui ne permet pas aux chefs de famille de faire face aux dépenses quotidiennes.

 

Les prix des denrées alimentaires n’ont cessé de croître ces trois dernières années. Rares sont les familles maliennes qui mangent à leur faim, au moins trois fois par jour. Pendant ce temps, ce sont plus de huit milliards de FCFA qui seront consacrés aux festivités du cinquantenaire du Mali. Quel paradoxe ! Les autorités, à tous les niveaux (Bamako, les régions, les préfectures, les sous préfectures), sont à pied d’œuvre pour donner un cachet particulier à la fête, pendant que le peuple rumine sa colère. Les maliens assistent médusés aux grands travaux en cours. Des échangeurs multiples, des monuments à coût de milliards de FCFA, des travaux de réfections des principales artères des différentes villes, des travaux d’assainissement, des aménagements de jardins publics, la liste n’est pas exhaustive. Pendant ce temps, l’écrasante majorité peine.


Sur le front social, il y a une certaine accalmie, en attendant. Le rejet projet du Code des personnes et de
la Famille par la communauté musulmane, les différentes manifestations contre la flambée des prix des denrées de première nécessité, la grève des enseignants du supérieur et ceux des écoles fondamentales et secondaires a aussi convaincu les uns et les autres que le climat social au cours de ces dernières années n’était pas apaisé. Malgré la signature d’un protocole d’accord entre les différents syndicats et le département de l’enseignement supérieur, tout porte à croire que les mois à venir ne seront pas faciles, puisque les autorités n’ont pas bougé d’un iota par rapport à certains points de revendications des enseignants. Vigilance donc. On ne peut pas évoquer le contexte social sans faire référence à  la situation des travailleurs de Huicoma qui ont carrément déménagé dans la cour de la Bourse du Travail. Même si les différentes parties se sont engagées à résoudre les différentes préoccupations des travailleurs, des goulots d’étranglement existent.

 

Des ministres sur le qui-vive

 

Ils sont : la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique , Mme Siby Ginette Bellegarde ; le ministre de la Santé , Oumar Ibrahim ; la ministre chargée des Relations avec les Institutions et porte parole du gouvernement, Mme Fatoumata Guindo, la ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo ; N’Diaye Bah, ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Selon certains analystes, ces ministres là constituent le maillon faible de la chaîne gouvernementale. Ils estiment que les quatre ministres doivent être éjectés de l’attelage gouvernemental par le président de la République sur proposition du premier Ministre. Pour des raisons objectives, ils doivent rendre le tablier. Il s’agira, dans cette nouvelle optique, de faire place à d’autres cadres plus " propres ", des hommes et des femmes de qualité qui ne sont pas trempés dans de sales affaires, des gens  plus efficaces et compétents. A ces ministres s’ajoutent plusieurs autres.

Les deux premiers ont défrayé la chronique ces mois-ci (l’éternel mouvement des enseignants du supérieur, l’affaire du Fonds Mondial). La troisième se caractérise par son inefficacité, son mutisme face aux grandes préoccupations du moment alors qu’elle est la porte parole du gouvernement, c’est-à-dire le canal par lequel passent les messages du gouvernement. La quatrième est fatiguée. Elle est malade. En plus, sa gestion n’est pas sans reproche. On se rappelle du scandale du marché des équipements audiovisuels pour l’ORTM. Ayant senti une odeur de magouille, les limiers de l’Autorité de Régulation des marchés publics ont annulé la procédure suite à la plainte d’un des postulants. La suite on la connaît. Le cinquième, est logiquement out. En ce sens qu’il a quitté son parti d’origine : le CNID au nom et à la faveur duquel il doit sa présence au sein du gouvernement actuel.

 

Les ministres cités cas par cas

 

En ce qui concerne la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique , Mme Siby Ginette Bellegarde, sa gestion de la crise au niveau des écoles supérieures a été très décriée à un haut niveau. Un conseiller du PM, sous le couvert de l’anonymat, nous a confié que la crise a perduré  parce qu’elle n’a pas su créer un cadre approprié de concertation et d’échanges entre elle et les différents syndicats de l’enseignement supérieur. Notre interlocuteur ne doute pas de la capacité intellectuelle de la ministre. Il n’entache pas non plus son intégrité morale, mais elle se révèle très nulle à ses yeux dans la conduite des négociations. Les leaders syndicaux, durant tout le temps qu’a duré la crise, ne lui faisaient pas confiance. La preuve palpable de son échec est la prise en main du dossier des enseignants du supérieur par le Premier ministre ; " elle a échoué, c’est pourquoi le Premier Ministre a pris le relais. Il a conduit les négociations à termes, avec quelques difficultés bien évidemment. Modibo Sidibé a été épaulé par le président de la République , qui, à la dernière minute, a décidé de prendre les choses en main ", a révélé un leader syndical.


Il y avait des décisions très lourdes de conséquence à prendre. Lesquelles pouvaient compromettre l’avenir du pays. C’est pourquoi, en tant que garant de
la Nation , il a été sollicité. La suite, on la connaît : la crise a connu une issue heureuse. Selon les avis de certains observateurs, le fait que le PM et le président de la République se soient intéressés à la question sonne comme un désaveu pour la ministre. Laquelle demeure une cadre valable qui a passé toute sa carrière dans le milieu scolaire. Mais elle manque de poigne, de punch. Or dans des situations pareilles, en plus de la compétence intellectuelle et de la maîtrise des tenants et aboutissants de la question, il faut une capacité de négociation et de prise de décision.


Du côté du ministère de
la Santé , le  trop lourd silence  d’Oumar Ibrahim en ce qui concerne les détournements au Fonds Mondial se révèle de jour en jour difficile à comprendre. Les avis des observateurs sont partagés. Beaucoup se demandent comment des démembrements de son département peuvent commettre de tels actes sans qu’il ne soit au courant. La récente sortie de Sombé Théra, le juge anti-corruption a fini de convaincre les uns et les autres, même les plus sceptiques, qu’il y a malversation au ministère de la santé, à propos des ressources mises à la disposition de notre pays par le Fonds Mondial, dans le cadre de la lutte contre le paludisme et la tuberculose. Il doit quitter le gouvernement pour mieux préparer sa défense au cas où il sera interpellé dans les jours à venir. Parce que selon les explications de Sombé Théra, le dossier suit son cours normal et d’autres personnes seront entendues. Cela sous l’œil vigilant des experts du bureau de l’inspection générale du Fonds Mondial, une entité indépendante regroupant en son sein des experts ayant des compétences avérées en matière d’audit et de vérification. On se rappelle que ce bureau, selon le juge anti-corruption, a mené des investigations sur tout le processus de gestion des fonds. Le bureau, après avoir travaillé avec le département de la santé, s’est rendu compte de la gravité et de l’ampleur des faits. C’est pourquoi, il a confié le reste du travail à l’entité d’enquête du Fonds Mondial composée de magistrats et de policiers chevronnés. A l’issue de leurs missions, ils ont déposé un rapport au niveau du juge d’instruction en charge du dossier au Pool Economique. Ce rapport, faut-il le rappeler, est très détaillé et 55 000 documents y sont annexés. Il signale précisément des cas de malversation.

 

Il n’est pas inutile de rappeler que toute cette affaire a commencé en octobre 2009, lorsque le département de la santé, à la suite de certaines investigations a décelé plusieurs malversations dans la gestion des fonds mis à sa disposition. Il s’agit plus précisément de falsification de chèques portant sur plusieurs centaines de millions de nos francs. C’est suite à cela que le ministère a introduit une plainte en bonne et due forme au niveau du parquet du pool économique. A ce niveau, les enquêtes menées ont conclu à des fautes graves. Compte tenu de la situation, des arrestations ont suivi. A ce stade, tout semblait indiquer que les malversations ne se limitaient pas seulement au seul chèque bancaire. L’information judicaire a continué. Le contrôle général a fait des investigations, la CASCA a suivi. Et le pool économique, suite à des dénonciations, a pris le relais. En plus de ces différentes structures de contrôle, les responsables du Fonds Mondial ont continué à creuser le mystère afin de savoir dans les plus petits détails ce qui s’est réellement passé avec l’argent mis à la disposition du Mali à travers le département de la santé. D’où le rapport de l’Inspection Générale du Fonds Mondial et celui de son entité d’enquête composée, faut-il le signaler, de magistrats et policiers.

En ce qui concerne la ministre chargée des Relations avec les Institutions et porte parole du gouvernement, elle a montré toutes ses limites. Elle ne communique jamais. Elle a même de la peine à s’exprimer en public. Aucune préoccupation d’intérêt national n’a fait l’objet d’explication de sa part. On le sait, les débats, après le vote par les élus du projet de Code des Personnes et de la Famille , ont été intenses. Elle a été encore une fois transparente. En plus, en ce qui concerne la dernière actualité, le scandale au niveau de la gestion calamiteuse des sous du Fonds Mondial, elle n’est jamais montée au créneau pour expliquer aux maliennes et aux maliens la position des plus hautes autorités par rapport à ces différentes questions. Apparemment, elle n’a pas toutes les cartes entre ses mains. Ainsi, comme elle ne fait pas l’affaire,  il faudrait qu’elle soit remplacée par un cadre valable et responsable. Dieu sait qu’il n’en manque pas dans ce pays.  


Pour sa part, la ministre de
la Communication et des Nouvelles Technologies est fatiguée. Elle est malade. En plus, sa gestion n’est pas sans reproche. On se rappelle du scandale du marché des équipements audiovisuels pour l’ORTM. Ce marché, faut-il le rappeler, a été annulé par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics. Un scandale dans lequel son ségal est impliqué jusqu’au cou.

 

Comme si cela ne suffisait pas, la ministre joue à la division de la presse privée. Elle veut museler et monopoliser cette dernière pour des raisons politiques. Elle s’immisce dans beaucoup d’affaires de la presse privée. En plus, tout le monde médiatique le connaît à cause de son traitement partial des affaires de la presse. Elle  privilégie et favorise la presse d’Etat quand il s’agit d’accorder des avantages à la presse dans son ensemble.


Le cas de l’étonnant N’Diaye Bah, ministre de l’Artisanat et du Tourisme est sans appel. Il est différent de celui des autres. Il a tourné dos à Me Mountaga Tall à qui il doit sa présence au sein du gouvernement. La logique voudrait qu’ayant quitté ce parti, il quitte aussi le gouvernement. Comme il a regagné le rang des amis d’ATT, il doit démissionner et réintégrer le gouvernement après. Cette fois-ci au nom du PDES dont il est l’une des personnalités les plus influentes.

 

Le hic par rapport à un éventuel renvoi de ces ministres est leur supposé rapport avec le président de la République. Selon nos sources, ATT aurait des relations particulières, personnelles, sociales avec certains des ministres cités plus haut ou leurs proches. C’est le cas du secrétaire général du ministère de la communication et des nouvelles technologies, celui-là même dont le nom est le plus cité dans l’affaire du sulfureux marché des matériels audiovisuels pour le compte de l’ORTM. Il serait de la région de Mopti. Sa famille et celle du président de la République seraient proches. En ce qui concerne son ministre, selon nos sources, c’est compte tenu de ses rapports particuliers avec ATT qu’elle a abandonné un poste " juteux " à l’extérieur du pays.


Le ministre de
la Santé , Oumar Ibrahim, la ministre chargée des Relations avec les Institutions et porte parole du gouvernement, Mme Fatoumata Guindo ainsi que N’Diaye Bah sont au gouvernement grâce aux soutiens de leurs formations politiques respectives aux actions du président de la République . Au sein de leur parti politique respectif, l’on reconnaît qu’ils sont suspects pour des raisons diverses. ATT, on le sait, a beaucoup de respect pour la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique , Mme Siby Ginette Bellegarde, mais il a aussi reconnu les limites de cette enseignante chevronnée. Il est dans l’obligation de la mettre à la porte. De toutes les façons, aucune des considérations personnelles ne doit être au dessus des préoccupations d’intérêt national. Quant un ministre ne fait pas l’affaire, quand il montre ses limites dans la gestion des tâches qui lui ont été confiées, il doit faire place à un autre.

Moussa Mamadou Bagayoko

 

 

Commentaires via Facebook :