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ohnnie Carson, le plus haut responsable de l'Afrique au département d'Etat américain[/caption]
Le rétablissement de l’autorité de l’État malien semble être la condition sine qua non des États-Unis pour qu’ils soutiennent une éventuelle intervention militaire ouest-africaine au Mali afin de déloger des islamistes armés comme Al-Qaïda. En effet, le département d’État US a prévenu, dans un communiqué, que la crise au Mali se réglera par “une approche globale sur plusieurs fronts : rétablir l’autorité de l'État malien sur tout le territoire et affronter la menace posée par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et ses affiliés”.
Par ailleurs, dans un entretien accordé à l'AFP, le secrétaire d'État adjoint américain pour l'Afrique, Johnnie Carson, a également plaidé pour “le retour d'un gouvernement démocratiquement élu” d'ici à avril 2013 au Mali, ainsi que pour un règlement du “sort des Touaregs et de la crise humanitaire”. Il a ajouté que “la question du terrorisme dans le Nord” trouvera “une réponse militaire”. Ceci étant, la secrétaire d’État, Hillary Clinton, n’a pas caché son inquiétude en répétant vendredi qu’“Aqmi et d'autres groupes terroristes tentaient d'étendre leur emprise depuis leur bastion du nord du Mali”. De son côté, Johnnie Carson a souligné que l’expulsion de ces extrémistes armés passe par “une opération militaire conduite par des Africains, par la Cédéao, mais qui doit être bien préparée, bien organisée et bien financée”. Si le diplomate américain n’a pas dévoilé “la nature de la contribution” éventuelle de son pays, des spécialistes interrogés par l'AFP doutent d’“une intervention militaire américaine directe”.
Ainsi, Richard Downie, du Center for Strategic International Studies (CSIS) de Washington, pense que les États-Unis fourniront “un soutien logistique, du renseignement, peut-être des drones”. “Avant de penser à une opération sécuritaire dans le Nord, il faut régler les problèmes politiques à Bamako”, avertit-il. Gilles Yabi, de l’International Crisis Group (ICG), met aussi en garde car, selon lui, “ce ne sera pas une simple opération de maintien de la paix, mais une véritable intervention militaire sur un terrain très difficile et contre des groupes très mobiles”. “La crise malienne est à multiples facettes (...) et requiert une stratégie à la fois politique, diplomatique et militaire”, analyse-t-il. À ses yeux, “le Mali ne se résume pas à de la lutte contre le terrorisme, mais il s’agit aussi de l’effondrement d'institutions étatiques, comme l'armée, et de la coexistence de diverses communautés dans le Nord”, en allusion à la minorité touareg. Pour rappel, la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) avait lancé l'offensive dans le Nord en janvier. D'abord allié aux islamistes, le MNLA avait ensuite été évincé.
AFP/Dimanche, 14 Octobre 2012 09:50