Le défi de se relever et de gagner après avoir perdu

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C’est avec un score sans précédent que le peuple malien  exposé à une insécurité qui menaçait l’existence de l’Etat légué par le père fondateur Modibo Kéita, a élu le candidat qui bandait le plus ses muscles, lors de l’élection présidentielle de Juillet-aout 2013.

Le Mali sortait d’une double agressions politique et sécuritaire : le putsch porté par le capitaine Amadou Haya Sanogo, et l’occupation djihadiste facilitée par la rébellion du nord et marquée par des exécutions de militaires maliens, des amputations, des flagellations et la lapidation des civils, bref, la négation des libertés publiques.

Le candidat Ibrahim Boubacar Kéita avait fait croire qu’il n’était pas homme à négocier avec une rébellion armée, bonne à mater. Ancien ministre des Affaires étrangères, anciens Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale, le président du RPM ne pouvait s’accommoder de la mal gouvernance et une gestion familiale du pouvoir. Que non ! Son choix est donc synonyme de « le Mali d’abord… l’honneur du Mali, le bonheur des Maliens ». Quel programme serait mieux alléchant pour des électeurs désemparés et qui y voient l’espoir ? A l’épreuve du temps qui est meilleur juge, les évidences se précisent.

Première évidence, l’élection d’Ibk a eu l’effet d’un rendez-vous manqué, un marché de dupe car le colis ne contenant pas la marchandise souhaitée. Le caractère factice du contrat a été démasqué. Les avertissements du candidat qui a fini par retirer sa candidature, Tiebilé Dramé, président du Parena, n’ont pas été entendus et il devra le payer après l’élection d’Ibk. Le négociateur de l’accord de Ouaga sera exclu du processus d’Alger, totalement écarté par le président nouvellement élu, qui se fait ainsi un boulevard dans son refus d’ouvrir le dialogue politique. Le pourrissement de la situation sécuritaire échappera à tout contrôle avec la visite à Kidal du Premier ministre de l’époque Moussa Mara.

La mal gouvernance, la gestion patrimoniale du pouvoir, les dépenses extrabudgétaires, les marchés douteux des équipements et matériels militaires, les transactions opaques du patrimoine foncier, les marchés d’engrais frelatés et des 1000 tracteurs du président, ont achevé de mettre à genou un régime déjà chancelant par le déplacement des positions des groupes armés vers le sud et l’élargissement de la carte de l’insécurité au Mali, qui s’est étendu aux régions de Ségou, Sikasso et Mopti. Les Maliens finissent par désespérer en se mettant à l’évidence de l’incapacité du régime en place à faire face et relever les vrais enjeux politique et sécuritaire dont nous sommes en présence.

En revanche, des partis politiques de l’opposition, à l’instar du Parena qui s’est toujours signalé par la production de mémorandum assorti de propositions dont la pertinence en discute à la régularité, veillent à l’émergence d’une nation aux ressources bien gérées et à l’honneur sauve. Redonner l’espoir aux Maliens, par des propositions crédibles et réalisables, après les dénonciations. Convaincre sur la réalité que la capacité existe dans notre pays et qu’on peut se relever et gagner après avoir perdu. C’est tout le sens du « Jigiya, Tinyèn ni Layidu Kènè » (l’espace de vérité, de promesse et de l’espoir) qu’organise le parti du bélier blanc ce samedi 20 février au Palais de la culture. Nul ne peut contester que l’espoir reste un support sur lequel repose l’avenir de notre cher pays en proie à de nombreuses incertitudes. Soutenir l’espoir c’est peut être permettre au Mali de remonter la pente.

B. Daou

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