L’Association démocratie et justice (ADJ) dans sa campagne de sensibilisation de la société civile, des organisations, syndicats et partis politiques a été reçue jeudi après-midi par l’Adéma/PASJ. Aux termes de la rencontre, les deux parties ont décidé de se retrouver le plus tôt possible pour élaborer un cadre de collaboration.
La rencontre entre l’Adéma et l’ADJ, jeudi après-midi au siège du parti de l’Abeille, rentrait dans le cadre de la campagne de sensibilisation entreprise par l’Association démocratie et justice à l’endroit des partis politiques, organisations et syndicats sur les mauvaises orientations actuelles de la démocratie au Mali et d’explication du Manifeste.
Dioncounda Traoré, président de l’Adéma, entouré d’une dizaine de membres du comité exécutif parmi lesquels Marimantia Diarra, Mohamédoun Dicko, Tiémoko Sangaré, Fakoraba Coulibaly, après avoir souhaité la bienvenue à ses hôtes a écouté attentivement le message.
D’entrée de jeu, le Pr. Diop a fait la genèse du Manifeste qui, selon lui, est né du constat que la démocratie au Mali marque le pas. Pr. Diop a expliqué que les partis politiques qui sont des maillons et artisans essentiels dans la construction d’une démocratie sont, de nos jours, mis à l’écart de la gestion. Ce qui, a-t-il déploré, n’améliore pas la gouvernance. Pourquoi avez-vous ramené le débat hors du parti ? N’êtes-vous pas manipulés ? ont été, entre autres, les préoccupations soulevées par l’Adéma.
Pour Dioucounda Traoré, l’Adéma a sa propre stratégie de gestion de parti, ses choix de conquête du pouvoir. Selon lui, il était dans l’ordre des choses que l’ADJ reconnaisse cette vision et position du parti de l’Abeille. Mohamédoun Dicko, lui, a ajouté qu’au Mali, les partis politiques étaient en reconstruction. Il a sollicité l’ADJ pour les aider dans cette dynamique de reconstruction.
Répondant aux préoccupations de l’Adéma, la délégation conduite par Pr. Diop a expliqué être passée par-dessus la tête du parti parce que l’ADJ ne souhaitait pas tomber dans un piège où le débat se cantonnerait au seul sommet. Elle a fait remarquer que les partis politiques étaient confrontés à un problème de fonctionnement démocratique à l’interne.
Pour Pr. Diop et les membres de sa délégation, l’ADJ est une association trans-partis politiques et « les initiateurs du Manifeste ne sont pas manipulés ». Sur ce sujet, Diop a rappelé à ses interlocuteurs le Manifeste de 1994 et la Lettre ouverte à la Cour constitutionnelle en 2002 pour dénoncer les travers de la démocratie. La rencontre qui avait débuté sous une certaine tension s’est achevée dans la convivialité, l’ADJ et l’Adéma ayant décidé de se rencontrer le plus tôt possible pour élaborer un cadre de collaboration. Dioncounda Traoré a dit que si cette rencontre ne se tenait pas au plus vite, la faute incomberait à l’ADJ. Et à celle-ci de lui en rejeter d’ores et déjà la responsabilité.
L’Adéma/PASJ était le troisième parti politique rencontré par l’ADJ après l’UMP et le RPM. Jeudi, elle envisage de rencontrer le Bara du Pr. Yoro Diakité et peut être l’UNTM où, affirme-t-on, la tenue de la rencontre est à l’étude.
Denis Koné