Moussa Mara après sa démission des PUR: «Poulô a des ennuis judiciaires»
L’élection présidentielle 2012 aura été fatale aux Partis unis pour la république (PUR). Le choix du candidat devant porter leurs couleurs est passée par là. Réconfortant, du coup, les sceptiques quant à l’avenir de ce regroupement dont beaucoup disaient qu’il allait faire long feu, tant les ambitions des premiers responsables des deux premières forces politiques des PUR, Housseini Amion Guindo, de la CODEM et Moussa Mara du Yèlèma étaient identiques. Et, sans surprise, la désignation du premier comme champion des PUR a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le second a des interrogations sur la façon dont le choix du premier s’est opéré, car Poulô a des ennuis judiciaires. Donc, dans cette optique, il ne peut pas cheminer pour les PUR.
La Conférence des Présidents des PUR a désigné à l’unanimité celui de la CODEM, Housseini Amion Guindo dit Poulô comme candidat du regroupement à l’élection présidentielle de 2012. Manifestement, cette désignation ne plait pas au Président du parti Yèlèma, Moussa Mara, l’un des membres influents du regroupement. Conséquence, le parti du fils de Joseph Mara a quitté les PUR et se positionne à son tour pour l’élection présidentielle, au cours de laquelle il compte bien mesurer l’électorat de son parti. Toute chose qui est regrettable, car, quoi qu’on en dise, Mara et Poulô sont responsables politiques qui représentaient l’espoir pour les jeunes du Mali. Comment en sont-ils arrivés là?
Les PUR étaient un regroupement de 17 partis politiques, après le retrait de l’UDM Jama Ka Wassa du défunt Ibrahima Siby. Les signataires de la plateforme s’étaient engagés à soutenir un candidat unique à l’élection présidentielle de 2012. A l’approche de cette échéance, il avait été lancé un appel à candidature aux prétendants. Trois Présidents de partis se sont présentés. Il s’agit de ceux de la CODEM, de Yèlèma et de la COPP, Me Mamadou Gakou, qui, vu l’issue improbable d sa candidature s’est retiré des PUR. Il restait donc Mara et Poulô en course.
Pour le choix du candidat a été mise en place une commission composée des 14 autres présidents de partis. Avant sa mise en place, les candidats s’étaient engagés à accepter son choix. Les responsables des PUR avaient également formulé des critères de choix sur la base desquels le candidat devait être choisi. Il devait, entre autres, satisfaire aux conditions légales, avoir une bonne capacité intellectuelle, être charismatique, avoir une audience nationale et internationale, avoir occupé ou occuper des postes importants dans le pays, contribuer à 70% à la campagne électorale, connaître l’administration et l’Etat et avoir un parti bien représenté dans le pays et à l’extérieur. Vu sous cet angle, Poulô remportait largement la compétition devant Mara.
Malheureusement, selon le président de Yèlèma, que nous avons rencontré, la commission n’a tenu compte que d’un seul critère, à savoir le nombre d’élus. Ce qu’il désavoue. Car il croit savoir que le Président du parti de la quenouille a des ennuis judiciaires. «A un moment donné, imaginez qu’on découvre que notre candidat fait l’objet de poursuites judiciaires. Ce serait fini pour nous. Regardez le cas DSK», a-t-il expliqué, avant d’ajouter qu’il n’était pas dans une logique d’une déclaration de guerre. «Je considère les PUR comme un regroupement avec lequel nous avons cheminé ensemble et je regrette qu’à la dernière minute nous ayons eu des divergences de vue. Peut-être qu’on pourra se retrouver après ces élections», a conclu le Maire de la Commune IV du District de Bamako.
Youssouf Diallo
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