Présidentielle 2012 : Qui veut abattre IBK ?

0

Le président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita a, selon de récents sondages d’opinion effectués par un bureau d’études, des chances réelles, de succéder à ATT en 2012. Au terme de ces sondages, sur  une dizaine de  potentiels candidats à la magistrature suprême en 2012, IBK ferait toujours partie des deux premiers. Donc, en lice pour un second tour au cours duquel il pourra bénéficier d’une large coalition d’acteurs politiques. Cela suffit pour jeter des peaux de banane sur son parcours vers Koulouba. Le récent épisode de protestations des Maliens rapatriés de Côte d’Ivoire contre le leader du RPM fait partie de ce plan machiavélique.

C’étant toujours réclamé d’une opposition responsable, le président du Rassemblement pour le Mali (RPM), El Hadj Ibrahim Boubacar Kéita a connu tous les privilèges d’une carrière politique bien remplie. Ambassadeur, ministre, Premier ministre pendant 6 ans (record national de longévité à la primature), président de l’Assemblée nationale pendant 5 ans, le patron des tisserands n’a qu’un seul point qui manque à sa riche carrière pour qu’elle soit complète : la présidence de la République. Et, Dieu seul sait combien l’homme croit dur comme fer que l’échéance de 2012 qui se profile à l’horizon sera la bonne. Surtout qu’apparemment la succession du président ATT sera véritablement ouverte, l’homme du 26 mars 1991 ayant promis de se retirer. Dans ces circonstances, l’adversité, les obstacles, les manipulations de l’opinion ne manqueront pas sur le chemin de celui que ses admirateurs appellent encore affectueusement "Ladji Bourama". Ce qui est sûr, c’est que les autres prétendants au fauteuil présidentiel ne se feront pas prier pour exploiter toute erreur, si petite soit-elle, pour prendre des avances sur le président du RPM. Surtout que, selon les analystes politiques, c’est le seul parti au sein duquel le leadership du fondateur et candidat à la présidentielle de 2012, n’a jamais été contesté.

Depuis la cérémonie de pose de la première pierre de la stèle du Cinquantenaire sur le site du Kurukanfouga, dans le terroir d’origine de ce Mandéka bon teint, IBK est comme marchant sur des œufs. A cette cérémonie, le président ATT avait présenté le sabre de guerrier que les chasseurs de la localité lui avaient offert à son "aîné et fils de la contrée " IBK. Celui-ci avait touché le sabre comme pour le bénir. Ce geste du président de la République, simplement mû par son humilité légendaire, avait été très mal interprêté par les uns et les autres. Pour une certaine opinion, ATT venait de simuler le passage de témoin entre lui et le chef de file du RPM pour 2012. Cela aura donc suffi à déclencher une certaine hostilité envers le premier responsable du parti du tisserand. C’est ainsi que sa proximité de vue et de convictions avec le président Laurent Gbagbo sera pointée d’un doigt accusateur dans certains milieux. Des intoxications feront ressortir les réprobations  contre les fameux propos du kankélétigui selon lesquels " le président ivoirien n’a pas de sang malien sur les mains ". Ces protestations vont atteindre leur summum avec des menaces de poursuite en justice par l’Association des Maliens rapatriés et victimes des événements de Côte d’Ivoire. Heureusement que l’arbre à palabre est une richesse culturelle bien partagée au Mali. Et, après des échanges francs et sincères, les tireurs de ficelle ont été exposés au grand jour.

Pour les premiers responsables du RPM, le malentendu qui vient d’être aplani entre les Maliens rapatriés de Côte d’Ivoire et IBK a permis de comprendre que la marche de ce dernier vers la présidentielle de 2012 sera pleine d’embûches. " Seules, la détermination et la bravoure du peuple acquis à la cause du RPM et de tous les acteurs politiques qui croient au triomphe des idéaux du parti du tisserand, permettront d’atteindre les objectifs que le parti s’est assignés ", affirme un député du RPM.

Bruno D SEGBEDJI

 

Commentaires via Facebook :