Présidentielle de 2012 : Quel Mali ATT laissera-t-il derrière lui au soir du 8 juin?

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Avec l’impasse autour du choix d’un fichier électoral, tout porte à croire que le Mali s’achemine lentement, mais sûrement vers un scénario catastrophe en 2012.

La cohésion sociale  aura volé en éclats en raison d’élections mal fagotées et à part le candidat qui aura tiré son épingle du jeu, les autres crieront au scandale. La force de la contestation amènera la population à réclamer de nouvelles élections plus crédibles. ATT, contraint par les événements, acceptera d’organiser de nouvelles élections  et de rester au pouvoir pendant encore un an, temps nécessaire pour conduire des consultations populaires crédibles sur la base du fichier biométrique. Pendant ce temps, l’Assemblée Nationale ayant été dissoute, la nouvelle Constitution donnera les pleins pouvoirs au Président qui gouvernera par ordonnance.
La Primature passera aux mains du gagnant  des consultations avortées,  qui tentera de former un gouvernement d’union nationale. Plusieurs partis politiques refuseront d’y entrer.  Les élections à reprendre  auront un coût budgétaire énorme que le pays ne peut supporter. Les bailleurs de fonds rechigneront à casquer un montant exorbitant des dépenses extrabudgétaires liées à la consultation référendaire. Si les bailleurs de fonds restent sur leur position, ce sont deux années qui seront nécessaires pour mettre de l’ordre dans ce capharnaüm.
La crise post-électorale s’installera durablement. Le Président aura du mal à convaincre la classe politique que tout cela n’était pas prémédité. La crise sociale s’aggravera avec la montée des revendications corporatistes. Les professeurs de l’enseignement supérieurs  attendraient le Gouvernement au coin de la rue, avec les étudiants accablés par l’année blanche. Eux aussi auront une revanche à prendre. Le désordre s’étendra et s’amplifiera et le pays deviendra une chaudière.  Le PDES sera montré du doigt. ATT tentera de reprendre la main. Il balancera tous ceux qui sont épinglés dans les rapports du Vérificateur Général. La Maison d’arrêt de Bamako-Coura refusera du monde. Les mouvements sociaux s’amplifieront et affecteront le climat économique qui se dégradera rapidement. Les ressources venant des Impôts et de la Douane tariront rapidement. Le pays sera au bord de la banqueroute. Au nord, l’affaiblissement du pouvoir central donnera des idées aux irrédentistes. AQMI, boosté par la situation, se renforcera. Que va-t-il se passer ? Le pays retiendra son souffle.
Cette politique fiction doit être considérée comme une analyse géopolitique.

Birama FALL




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