WALLAHI JE SOFFOQUE

C’est un argumentaire peu convaincant que nous servent les tenants du pouvoir après avoir signé ce qu’un confrère de la place a appelé les «accords de la honte». Il n’y a rien, en effet, qui oblige le peuple malien à se saigner une fois de plus à blanc parce qu’une poignée de...

30 Nov -0001 - 00:00
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C’est un argumentaire peu convaincant que nous servent les tenants du pouvoir après avoir signé ce qu’un confrère de la place a appelé les «accords de la honte». Il n’y a rien, en effet, qui oblige le peuple malien à se saigner une fois de plus à blanc parce qu’une poignée de traîtres a pris les armes et s’est retranché dans les collines. Et à brader sa souveraineté sur une partie du territoire national et son intégrité géographique contre des conciliabules déshonorants. Soient-ils venus du puissant voisin du Nord qu’est l’Algérie.
Ce que tente de nous faire avaler le gouvernement de ATT n’est rien d’autre qu’un acte de capitulation. Un de plus serait-on tenté de dire, si l’on se rappelle que c’est sous la transition, c’est-à-dire le 12 avril 1992 que le fameux Pacte National a été signé. A l’époque et au début de sa mise en application, le Nord a été placé sous la coupe réglée des combattants touaregs. Qui tuaient et pillaient sous les regards des populations médusées qui ne savaient à quel saint se vouer. Les Maliens se rappellent encore et sans volonté de réveiller les vieux démons que c’était pendant cette période que des femmes ont été éventrées dans le cercle de Goundam, des musulmans qui se trouvaient dans une mosquée dans le Gourma ont été mitraillés (en août 1992).
L’exercice de communication auquel se livre présentement le Général président est pour le moins difficile. Et même s’il est accompagné de remise de clés et des promesses pré-électoralistes, il aura difficilement une force de conviction qui fera admettre au peuple du Mali en général et aux populations du Nord en particulier que les accords d’Alger restaureront la paix et la quiétude. Les populations qui ont connu les affres de la période 90-96 se demandent légitimement si l’après «les Accords d’Alger» ne sera pas teinté de troubles et de l’insécurité qui ont suivi la Flamme de la Paix du 27 mars 1996. Ce qui nous convaincra sera de l’avis de tous les Maliens sauf des signataires du Pacte bis de conduire les fauteurs de troubles devant la justice de notre pays ou devant une cour martiale pour ceux qui sont militaires. De les condamner pour les crimes commis.
Les caresser dans le sens du poil leur donnerait encore le droit de circuler à tombeau ouvert dans les villages et les hameaux noirs et de tuer sans se poser la moindre question sur leurs actes. Les ramener dans les casernes de ceux qu’ils ont trahi hier créerait de la zizanie dans les rangs. Les hommes au lieu de constituer une armée de métier, disciplinée, engagée jusqu’au sacrifice suprême, formeront une soldatesque qui ne répondra pas présente sur les champs de l’honneur. Car un soldat trahi par son chef ne se voit pas en devoir d’obéir à l’aveuglette. Et de trahison, il n’y aura pas de plus grande et de plus grave que celle dont le peuple malien dans son ensemble vient d’être victime.
Certes cette fois-ci n’est pas la première pour les populations des régions du Nord. A Ménaka, tout le monde se rappelle encore les pressions que le juge de paix à compétence étendue a subies pour ne pas faire passer lors des dernières municipales la liste opposée à celle des descendants de Firhoun. 
Berger PREUX

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