Le tout nouveau président de l'AJPP, Chahana Takiou, a été assigné en justice, le vendredi 25 août dernier, par l'ancien président de ladite association, Ibrahima Sangho. C'est devant le tribunal de première instance de la Commune III du District de Bamako qu'il a été convoqué en référé. Malheureusement pour Sangho, son avocat Me Malik Ibrahim a raté la procédure et celle-ci a été radiée par lui-même, à la grande satisfaction du conseil de Chahana Takiou, le brillant Me Mamadou Ismaïl Konaté. L'ancien président de l'AJPP, par ailleurs chargé de communication au ministère de la Santé, ne désarme pas et entend, selon son avocat, saisir, dans les tous prochains jours, le juge de fond.
Depuis la mise en place, le 18 août dernier, du nouveau bureau de l'Association des journalistes pour la promotion du professionnalisme (AJPP) dirigé par notre collaborateur Chahana Takiou, les tractations vont bon train, du côté de l'ancien bureau que dirigeait Ibrahima Sangho, afin "d'interdire" (sic) à la nouvelle équipe l'utilisation du sigle "AJPP". Les bons offices initiés par notre confrère Sambi Touré, directeur de publication du quotidien "Info-Matin" et président de l'ASSEP, n'ont pas abouti, vu le comportement d'Ibrahima Sangho et de ses camarades dont Nouhoun Togo. Qui menaçaient de porter plainte contre Chahana Takiou pour "usurpation" de titre. Et, depuis le vendredi 25 août dernier, la menace est devenue une réalité avec la présentation, par le clerc de l'huissier Me Sylvain Makan Kéïta, d'une notification de citation.
Dans la requête en référé d'heure à heure aux fins d'interdiction d'utiliser le sigle de l'AJPP, Me Malik Ibrahim du cabinet "Maya" souligne que "les sieurs Chahana Takiou, journaliste à L'Indépendant, et Abdrahamane Dicko, journaliste aux "Echos" se sont permis de mettre en place un bureau parallèle au nom de l'AJPP, alors même qu'ils n'ont jamais été ni militants ni responsables de cette association. Que cette situation, en tant qu'elle sème une confusion ambiante et hypothèque sérieusement les objectifs de l'AJPP qui ne sauraient être atteints par le fait d'un groupuscule qui n'y a jamais adhéré, cause un préjudice énorme à ladite association. Qu'il y a un risque certain de déviance et de corruption des objectifs de l'AJPP par le bureau illégal et illégitime dirigé par Chahana Takiou. Qu'il convient de conjurer au plus vite lesdits risques en interdisant à Messieurs Chahana Takiou, Abdrahamane Dicko et autres d'utiliser le sigle AJPP ou de parler au nom et pour le compte de cette association sous astreinte de deux millions de F CFA par jour de refus".
Convoqué devant le tribunal de première instance de la commune III du district de Bamako, lors de son audience du vendredi 25 août dernier à 10 heures du matin, ce n'est que passé cette heure de quatre minutes que l'intéressé a reçu la citation chez lui à Boulkassoumbougou.
Ce qui constitue un vice de forme de la procédure. Néanmoins, Chahana Takiou, en bon citoyen, a répondu à la convocation, accompagné de son conseil, Me Mamadou Ismaïl Konaté. Sur place, l'avocat de la partie civile, Me Malik Ibrahim, leur a fait savoir qu'il a radié la procédure. Quand le brillant avocat, Me Konaté, a eu connaissance du dossier, il a tout de suite fait observer les irrégularités de la procédure.
Du coup, Ibrahima Sangho a perdu la première manche de la bataille, étant donné que ses prétentions - qui visaient à empêcher Chahana Takiou de participer à l'Assemblée générale de la Maison de la presse qui devait avoir lieu le samedi 26 août 2006 - n'ont pas été comblées. Est-il nécessaire de rappeler que la bataille que mène Chahana Takiou est celle qui consiste à contribuer à l'assainissement du milieu de la presse ? Comment comprendre qu'Ibrahima Sangho - qui ne pratique pas, depuis plus de 10 ans, la profession et qui se trouve actuellement comme chargé de mission au ministère de la Santé ! - puisse diriger, dans l'illégalité, des journalistes ? Comment comprendre également que Nouhoum Togo - technicien de douane de son état, nommé par "effraction" chargé de mission au cabinet du ministre de la Défense ! -, réclame aussi son appartenance au corps des journalistes, alors même qu'on ne lui connaît pas un seul reportage, une seule enquête, un seul compte-rendu et qu'il ignore jusqu'à l’ab-ba de la profession ?
Ce sont pourtant ces deux chargés de mission qui se prévalent d'être des journalistes et prétendent les représenter au sein de la Maison de la presse. C'est cette usurpation de titre que des journalistes courageux, avec à leur tête Chahana Takiou, refusent. Ce qui lui a valu d'être assigné en référé vendredi dernier. Il attend une nouvelle citation puisque le conseil du duo Ibrahima Sangho - Nouhoum Togo a décidé de saisir le juge de fond après ce premier échec.
A suivre.
Alassane DIARRA