Éducations aux médias : JDH anime le débat au Sima

A l’occasion de la 4 e édition du Salon des Médias au Mali, les organisateurs avec l’appui financier de l’organisation canadienne Journalistes pour les Droits Humains JDH ont tenu une table ronde axée sur la thématique d'Éducation aux Médias.

6 Août 2025 - 01:14
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Éducations aux médias : JDH anime le débat au Sima

C’était au palais de la culture de Bamako, le Samedi 2 août 2025 avec comme conférenciers Kalambry Alexis, directeur de publication Mali-Tribune et Togola Tidiane, président de la fondation Tuwindi, modérée par la journaliste Astan Sow.

Alexis Kalambry, directeur de publication du journal Mali-Tribune, conférencier a commencé par situer le contexte en expliquant la situation particulière que le Mali traverse en matière d’information et le véritable rôle de celle-ci.

« La prolifération rapide des médias sociaux, combinée à un contexte de tensions multiples, crée un terreau fertile pour la désinformation. Face à la crise mondiale de l'information, l'Éducation aux Médias et à l'Information (EMI) devient un enjeu crucial pour le Mali. Dans un pays où la désinformation et les discours haineux menacent le tissu social, l'EMI représente un rempart essentiel pour préserver la cohésion nationale et renforcer la démocratie. », a souligné monsieur Kalambry.

Tidiane Togola, président de la fondation Tuwindi, a précisé que la réalité est le défi d’informer autrement les jeunes. Selon lui : « le flux important de sources, fait que le journaliste lui-même a besoin d’être informé et éduqué sans intoxiquer. Avant les sources étaient officielles et sures mais aujourd’hui non».

Le rôle premier du journaliste est de lutter contre la désinformation. Malheureusement, les sources se sont multipliées et les médias aussi. Les journalistes ont besoin d’être prémunis. L’éducation des médias est donc indispensable, ajoute-t-il.

Pour Kalambry, c’est le lieu de saluer les organisations qui forment à l’éducation aux médias en l’occurrence JDH, Tuwindi, Forum de la presse, ...

Pour Tidiane Togola, faire du fact checking c’est comme le médecin après la mort. C’est un vrai défi de vérifier continuellement les fausses nouvelles sauf que l’on atteint difficilement la même cible lorsque l’on publie la bonne information. C’est pourquoi il est important de prévenir ces défis. Avec les plateformes, nous avons fait à notre échelle l’expérience avec Wuya, qui offre une réponse aux fakes news, Explique Togola.

Kalambry ajoutera que pour crédibiliser l’information, il est indispensable que les journalistes sachent pourquoi ils veulent et doivent informer la population est surtout comment.

« La course au buzz fait que beaucoup migrent de l’autre côté pour ensuite revenir s’excuser chaque fois sur la véracité des faits ou de l’information. C’est quoi le plus important finalement pour informer ? », s’interroge Kalambry.

“ Ce qui se passe, c’est qu’il y’a des problèmes et la conséquence des problèmes. Le premier c’est la famille, l’éducation. Le deuxième c’est l’école et ce qu’elle nous apprend. Il y’a aussi l’éducation de la vie. Les réseaux et les algorithmes produisent aussi des discours haineux, les productions de masse. Pourquoi ne pas voir à ce niveau ce que l’on peut faire », insiste Togola.

L'Éducation aux Médias peut permettre aux enfants d’être prémunis et préparés. Dès qu’il y a quelque chose, il faut être capable d’identifier la source, pouvoir mettre en place quelque chose pour éviter que les gens ne fassent croire que ce qui est faux.

L’espace digital a pris de la place et c’est une réalité. Le smartphone fait aujourd’hui si tu ne l’as pas tu es suspect et avant, c’était synonyme au luxe. Que ce soient les jeunes ou les professionnels, face à l’écran, il y’a quelque chose qui plane. Et pourtant, ils s’adressent au public large. L’espace digital devient un terrain glissant, si les lois sont pointues. La notion d’influenceurs doit être redéfinie. Est-ce qu’un journaliste va décider de continuer à exercer peu importe le nombre de lecteurs contrairement aux influenceurs qui ont de l’audience sur les réseaux sociaux, a mis en évidence Tidiane Togola.

Kalambry préconise que l’on doit être capable de donner la bonne information car la nature a horreur du vide. C’est ce qui laisse la place aux fausses nouvelles. « Vérifions et dénonçons chaque fois », incite-t-il.

Comme solutions, Togola et Kalambry se rejoignent en conseillant de changer d’approches quant à l’éducation aux médias. Il faut vacciner les gens à avoir l’esprit critique et développer certaines aptitudes pour pouvoir recouper autant de fois que possible.

« Il est plus que temps que la régulation, qui est un point important voire nécessaire, soit notre cheval de bataille. Tik-Tok, Meta, … ne nous consultent pas quand ils font leur politique de communautés. Donc à nous de prendre en main les choses », tel est l’appel de Togola à l’endroit des hommes de médias.

Aminata Agaly Yattara

Éducations aux médias :

JDH anime le débat au Sima

 

A l’occasion de la 4 e édition du Salon des Médias au Mali, les organisateurs avec l’appui financier de l’organisation canadienne Journalistes pour les Droits Humains JDH ont tenu une table ronde axée sur la thématique d'Éducation aux Médias.

 

C’était au palais de la culture de Bamako, le Samedi 2 août 2025 avec comme conférenciers Kalambry Alexis, directeur de publication Mali-Tribune et Togola Tidiane, président de la fondation Tuwindi, modérée par la journaliste Astan Sow.

Alexis Kalambry, directeur de publication du journal Mali-Tribune, conférencier a commencé par situer le contexte en expliquant la situation particulière que le Mali traverse en matière d’information et le véritable rôle de celle-ci.

« La prolifération rapide des médias sociaux, combinée à un contexte de tensions multiples, crée un terreau fertile pour la désinformation. Face à la crise mondiale de l'information, l'Éducation aux Médias et à l'Information (EMI) devient un enjeu crucial pour le Mali. Dans un pays où la désinformation et les discours haineux menacent le tissu social, l'EMI représente un rempart essentiel pour préserver la cohésion nationale et renforcer la démocratie. », a souligné monsieur Kalambry.

Tidiane Togola, président de la fondation Tuwindi, a précisé que la réalité est le défi d’informer autrement les jeunes. Selon lui : « le flux important de sources, fait que le journaliste lui-même a besoin d’être informé et éduqué sans intoxiquer. Avant les sources étaient officielles et sures mais aujourd’hui non».

Le rôle premier du journaliste est de lutter contre la désinformation. Malheureusement, les sources se sont multipliées et les médias aussi. Les journalistes ont besoin d’être prémunis. L’éducation des médias est donc indispensable, ajoute-t-il.

Pour Kalambry, c’est le lieu de saluer les organisations qui forment à l’éducation aux médias en l’occurrence JDH, Tuwindi, Forum de la presse, ...

Pour Tidiane Togola, faire du fact checking c’est comme le médecin après la mort. C’est un vrai défi de vérifier continuellement les fausses nouvelles sauf que l’on atteint difficilement la même cible lorsque l’on publie la bonne information. C’est pourquoi il est important de prévenir ces défis. Avec les plateformes, nous avons fait à notre échelle l’expérience avec Wuya, qui offre une réponse aux fakes news, Explique Togola.

Kalambry ajoutera que pour crédibiliser l’information, il est indispensable que les journalistes sachent pourquoi ils veulent et doivent informer la population est surtout comment.

« La course au buzz fait que beaucoup migrent de l’autre côté pour ensuite revenir s’excuser chaque fois sur la véracité des faits ou de l’information. C’est quoi le plus important finalement pour informer ? », s’interroge Kalambry.

“ Ce qui se passe, c’est qu’il y’a des problèmes et la conséquence des problèmes. Le premier c’est la famille, l’éducation. Le deuxième c’est l’école et ce qu’elle nous apprend. Il y’a aussi l’éducation de la vie. Les réseaux et les algorithmes produisent aussi des discours haineux, les productions de masse. Pourquoi ne pas voir à ce niveau ce que l’on peut faire », insiste Togola.

L'Éducation aux Médias peut permettre aux enfants d’être prémunis et préparés. Dès qu’il y a quelque chose, il faut être capable d’identifier la source, pouvoir mettre en place quelque chose pour éviter que les gens ne fassent croire que ce qui est faux.

L’espace digital a pris de la place et c’est une réalité. Le smartphone fait aujourd’hui si tu ne l’as pas tu es suspect et avant, c’était synonyme au luxe. Que ce soient les jeunes ou les professionnels, face à l’écran, il y’a quelque chose qui plane. Et pourtant, ils s’adressent au public large. L’espace digital devient un terrain glissant, si les lois sont pointues. La notion d’influenceurs doit être redéfinie. Est-ce qu’un journaliste va décider de continuer à exercer peu importe le nombre de lecteurs contrairement aux influenceurs qui ont de l’audience sur les réseaux sociaux, a mis en évidence Tidiane Togola.

Kalambry préconise que l’on doit être capable de donner la bonne information car la nature a horreur du vide. C’est ce qui laisse la place aux fausses nouvelles. « Vérifions et dénonçons chaque fois », incite-t-il.

Comme solutions, Togola et Kalambry se rejoignent en conseillant de changer d’approches quant à l’éducation aux médias. Il faut vacciner les gens à avoir l’esprit critique et développer certaines aptitudes pour pouvoir recouper autant de fois que possible.

« Il est plus que temps que la régulation, qui est un point important voire nécessaire, soit notre cheval de bataille. Tik-Tok, Meta, … ne nous consultent pas quand ils font leur politique de communautés. Donc à nous de prendre en main les choses », tel est l’appel de Togola à l’endroit des hommes de médias.

Aminata Agaly Yattara

 

 

 La liberté d’expression :

Un droit fondamental

 

Le samedi, 2 août 2025, dans le cadre des activités du Salon des Médias au Mali, plusieurs panels ont été animés par les professionnels des médias sur les problématiques liées au secteur de l’information, parmi lesquels celui sur la liberté d’expression, animé par Modibo Fofana, président d’Appel Mali avec les participants.

Modibo Fofana, qui dès l’entame souligne le sens réel de ce principe de la liberté d’expression dans la constitution du Mali, un droit fondamental pour tout citoyen.

« Liberté d’expression est un droit fondamental mais ne signifie pas tout dire. Du moment où il y a des professionnels mais à côté d’autres non, tous exerçant le même métier.

Le journalisme est pour les professionnels qui savent comment recouper, comment vérifier, c’est qui peut être publié ou pas », soulève Modibo.

« Dans le contexte malien, les journalistes s’autocensurent quand il faut parler ou traiter les questions de sécurité. Ils sont responsables et c’est le lieu de saluer leur sens de la responsabilité.”

Modibo Fofana ajoutera que les journalistes, les blogueurs, les web activistes et influenceurs sont tous dans les médias. Mais les autres sont plus libres dans leurs interventions, dans les contenus contrairement aux journalistes. Mais le journaliste doit avoir plus de rigueur et un regard vigilant dans le traitement de l’information. Le journaliste est rappelé à l’ordre en cas de faute selon les textes qui régissent la presse et les délits de presse.

Pour le président de la maison de la presse, la liberté d’expression est dans la menace. Les situations ont évolué, les pratiques ont évoluées, les journalistes ont évolués, mais les lois n’ont pas évolué,

Quant à Alexis Kalambry, il n’y a aucune protection. Il poursuit en disant que : nous sommes désarmés.

« Le pluralisme n’est pas la tasse de café des militaires. Nous faisons le maximum mais quand on veut quelqu’un, il n'y a pas d’échappatoire. Pour ce qui est de l’essentiel, chaque journaliste travaille avec son éthique car l’éthique est personnelle. Chacun vient avec sa culture, ses principes, son éducation. Mais la déontologie s’applique à tous les journalistes », affirme-t-il.

Pour Tidiane Togola, rien ne justifie la désinformation. On le dit hein : ma liberté s’arrête où commence celle des autres. La liberté d’expression n’est pas négociable quel que soit la situation socio politique du pays.

Modibo a rejoint Togola en insistant sur la loi de la cybercriminalité, qui semble avoir des caractères liberticides.

Les autres participants dans l’ensemble ont intervenu sur la question de formation sur la sécurité physique et numérique des journalistes, la problématique liée au fait que les journalistes ne soient confondus avec les influenceurs ou videomans, l’autocensure des journalistes,  es lois et textes qui ne sont toujours pas en phase avec les attentes.

Aminata Agaly Yattara

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