Salon des médias : La 4ème édition bouclée
Le grand rendez-vous des médias au Mali ‘’Salon des Médias au Mali (SAM-Mali), a bouclé sa 4ème édition avant-hier à Bamako au Palais de la Culture Amadou Hampathé Bâ.

C’était après quatre jours de rencontre entre les hommes et les femmes de médias du Mali et d’autres pays, avec comme thème principal : « Défis de l’information à l’ère des réseaux sociaux ».
Lancé le jeudi 31 juillet par le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l'Administration, Alhamdou Ag Ilyèn, le salon des médias a fermé ses portes le dimanche 3 août au Palais de la Culture. Quatre jours de rencontre et d’échanges entre hommes et femmes de médias venus de plusieurs régions du Mali, et aussi d’autres pays, comme le Sénégal, invité d’honneur de cette 4ème édition.
Le Salon des médias selon le président de la commission d’organisation, Issa Kaba Sidibé, est une initiative purement malienne. La première édition a été lancée en 2022. Pour lui, le Salon des Médias au Mali, est un grand rendez-vous entre les hommes de médias, les structures faîtières, gouvernementale e et non gouvernementale. Cela dit-il, pour échanger et discuter afin d’établir un bilan et de dégager des perspectives.
Pour ce faire, le salon est un espace d’exposition pour les organes de médias, les faitières et autres partenaires afin de faire connaître leur structure et leur service. En plus de cette exposition, le salon des médias organise l’école du salon où les jeunes journalistes sont formés. Sans oublier des panels de haut niveau, des tables rondes et d’autres espaces de discussion sur les maux qui assaillent le monde des médias et les solutions.
K. C.
Amadou Salah Touré, (journaliste au salon des médias)
‘’Ici les stands sont gratuits’’
Amadou Salah Touré, promoteur du groupe ‘’Lumière’’, avait son stand au salon des médias qui s’est déroulé au Mali du 31 juillet au 3 août 2025 au Palais de la Culture. Pour lui, le Salon des médias s’est bien déroulé au Mali et que les stands étaient gratuits comme tous les autres stands.
« En fait, ce stand-là, ils nous le donnent gratuitement. Depuis que le salon des médias a commencé, On ne vend pas de stand au salon. Ils donnent le stand gratuitement à ses exposants. L’objectif du salon c’est de fédérer en réalité la presse et les médias. C’est de faire venir les journalistes pour qu’ils puissent vraiment exposer leur savoir-faire.
Pour moi, il n’y a pas eu de difficultés. En difficulté, nous n’en avons rencontré aucune, ici. Que des échanges d’expériences et autres Ces quatre jours que nous avons vécus ici, nous ne pouvons pas les oublier. Jusqu’en l’année prochaine, nous allons parler de ça. Si nous essayons de regarder les éditions précédentes, on peut voir que cette année, les visiteurs sont un peu timides mais cela n’empêche, vraiment, nous avons reçu beaucoup de visiteurs.
Et les gens sont venus nous encourager. C’est le plus important. Quand les gens viennent t’encourager et te dire : ‘’Vraiment du courage, il faut continuer à travailler’’ ça te donne vraiment, en réalité, envie de continuer à travailler, à propulser, pour aller de l’avant. Quand on dit salon des médias, c’est l’ensemble des journalistes, l’ensemble des promoteurs des organes de presse qui devraient vraiment se mobiliser et se manifester. Le salon des médias, c’est aussi, un lieu de visibilité pour nos entreprises.
Moi, j’invite l’ensemble des promoteurs des médias maliens à participer au salon. Il y a des hommes de médias de certaines régions ici. Des régions de Kayes, de Sikasso, Ségou et autres. Pourquoi nous, qui sommes à Bamako, surtout ceux qui ont des organes de médias, pourquoi nous ne venons pas.
K. C.
ISSA KABA SIDIBE (organisateur du Salon international des médias)
« La crainte qu’on ne vole la vedette au Mali pour faute d’accompagnement de l’Etat »
Le président de la commission d’organisation du Salon des Médias au Mali, Issa Kaba Sidibé craint très fortement qu’un autre pays ne vole la vedette aux Maliens pour l’organisation d’un Salon international des médias au Mali pour faute de moyens. Dans cet entretien en marge du SAM-Mali, Issa Kaba plonge dans la profondeur des difficultés d’organisation du salon et avertit. Il raconte :
« La plus grande difficulté dans l’organisation de ce Salon depuis sa première édition a toujours été les moyens techniques et financiers. Cette année, c’est vrai que ça peut s’expliquer par le contexte du pays, mais nous n’avons jamais pu mobiliser l’argent nécessaire pour organiser du Salon. C’est pourquoi souvent les gens se plaignent de beaucoup de choses, parce qu’il y a des manquements, indépendamment de notre volonté. Mais c’est avec beaucoup d’abnégation et de volonté qu’on essaie de tenir ce Salon.
S’il y a d’autres difficultés, c’est la mobilisation. Je crois qu’il y a bon nombre de nos confrères au Mali qui ne comprennent pas les enjeux de ce que nous sommes en train de faire, qui croient souvent que le Salon, c’est pour quelques personnes. Nous, nous pensons que ce Salon, c’est pour pratiquement tous les hommes de médias du Mali. C’est pourquoi la Maison de la Presse, depuis la première édition, a compris en nous accompagnant et en appelant toujours à la mobilisation pour le salon. Nous tenons ici à remercier la Maison de la Presse, malgré, qu’elle aussi, elle traverse des moments difficiles. Elle n’a jamais failli dans l’accompagnement du Salon des Médias. Malgré tout cela, nous avons du mal à vraiment nous fédérer, à rassembler toute la presse malienne. C’est vrai que lors des cérémonies d’ouverture, on voit tout le monde, mais après, c’est difficile même pour mobiliser les gens, pour les panels. Venir écouter les maux qui assaillent notre monde. C’est difficile d’échanger alors que c’est un espace pour les hommes et femmes de média. L’objectif même du Salon, c’est bien cela : de pouvoir donner un espace d’expression à nous autres. Parce qu’en longueur d’année, nous nous mettons à la disposition des uns et des autres. Chaque événement qui se passe dans notre pays, nous aidons les autres à organiser, à mieux communiquer sur leurs événements. Mais quand il s’agit de nous-mêmes, on a du mal à communiquer. Donc la mobilisation est un grand défaut.
C’est vrai que les autorités ont la volonté, ils viennent pour les panels, ils sont à notre disposition. Mais jusqu’ici, nous ne pensons pas que ce soit à la hauteur du souhait. Il y a quelques départements qui nous accompagnent parfois. Mais, souvent c’est nécessaire pour organiser un panel. Il n’y a aucun département qui a un budget annuel, minime que ce soit, alloué au Salon des Médias. Il n’y a aucune institution, à part les gouvernements à travers quelques départements qui accompagnent le Salon. La présidence, aussi, nous accompagne avec un peu d’appui. Mais les autres institutions, elles n’ont jamais répondu à nos lettres ni à nos demandes. Donc c’est un cri de cœur que nous lançons aux autorités maliennes, pas seulement la présidence ou le gouvernement, mais on peut tous se retrouver autour de cet idéal qu’est le Salon des médias.
Des voyages de délégations annulés
Nous avons quand même tenté d’amener des confrères de partout. C’est à la dernière minute qu’on a été obligé, avec beaucoup de gêne, d’appeler certaines délégations pour leur dire qu’on ne peut pas les prendre en charge. On n’a pas de partenariat, ni avec les hôtels qui traversent aussi des moments difficiles, ni avec d’autres structures. Le sponsoring, c’est très difficile. Il y a plus de 6 pays qui avaient des délégations prêtes à rejoindre Bamako depuis le 29 juillet. C’est avec beaucoup de frustration que nous avons appelé les délégations du Burkina pour leur dire que cette année, ça ne va pas être possible.
Oui, c’est que nous envisageons d'internationaliser le Salon des médias. C’est ce que nous souhaitons, c’est ce que nous voulons. Mais le problème est : quand ils appellent les gens, il faut les mettre dans des conditions minimales au moins. Pour le moment nous avons beaucoup de difficultés. C’est le moyen qui manque. Nous ne sommes pas accompagnés par notre Etat.
Si les autorités des autres pays ont compris la nécessité d’un tel espace, la nécessité d’un tel événement, et que nous, nos autorités, n’ont pas compris, aujourd’hui, nous pensons qu’on n’a pas le choix. D’autres pays ou un autre pays va voler la vedette au Mali. Le Cameroun a tenu son premier salon, l’année dernière. La Côte d’Ivoire aussi. Le Sénégal s’apprête à tenir son premier salon en octobre prochain. Nous, nous sommes à notre quatrième édition. Nous sommes les pionniers dans l’organisation d’un salon des médias en Afrique. Pas qu’au Mali, en Afrique. Nous sommes les premiers. Une initiative inédite. Il n’y a aucun pays en Afrique, en 2022, qui organisait un Salon des Médias. C’est vrai qu’il y a le Salon de l’Agriculture, mais le Salon des Médias, exclusivement pour les médias, c’est au Mali que ça a commencé. Nous sommes les pionniers. Beaucoup d’entre eux sont venus au Salon des Médias pour s’inspirer.
Koureichy Cissé
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