65e anniversaire de l’indépendance : le Mali fait une démonstration de sa puissance militaire

Mariam Diarra, venue de Sébénikoro, s’est installée au premier rang, sous une bâche, pour assister à l’événement. « Je suis venue saluer le travail des militaires à la tête du pays », confie cette sexagénaire. Comme elle, des centaines de spectateurs, parfois venus de villages environnants, ont afflué dès l’aube, certains prenant place dès 5 heures du matin pour ne rien manquer. Le défilé a débuté à 10 heures, après le dépôt d’une gerbe de fleurs au Monument de l’Indépendance et la revue des troupes.

La cérémonie s’est ouverte par le défilé civil des structures centrales de l’État, suivi par les écoles militaires. Puis se sont succédés les différents corps de défense et de sécurité : administration pénitentiaire, eaux et forêts, police, gendarmerie nationale, génie militaire, armée de l’air, ou encore l’armée de terre, dont le chef d’état-major, le général Harouna Samaké, a conduit le défilé du 65e anniversaire de l’indépendance.

Les motards de la gendarmerie ont impressionné le public par leurs acrobaties aux couleurs du Mali et de l’Alliance des États du Sahel. Le point culminant du défilé aérien a été marqué par trois passages des chasseurs Sukhoi-24. Dans un vacarme assourdissant, ces appareils, considérés comme un atout majeur de l’armée malienne, ont tenu la foule en haleine. Selon le commentateur officiel, ces avions ont cumulé 78 heures de vol en 2024.

Mais la séquence qui a le plus captivé l’attention du public est restée le passage des troupes motorisées. Des blindés de différents types, dont des MRAP résistants aux engins explosifs improvisés et des blindés amphibies capables d’évoluer sur tous terrains, ont défilé. L’armée a aussi mis en avant sa logistique, en exhibant des véhicules de transport de troupes, de carburant et même des chars.

Une armée à la hauteur des attentes

Avec plus de 7 000 km de frontières partagées avec sept pays voisins, le Mali fait face depuis plus d’une décennie à une crise sécuritaire multiforme, opposant forces armées à des groupes séparatistes et djihadistes, désormais tous qualifiés de « groupes armés terroristes » par les autorités de transition. Déployée sur l’ensemble du territoire, l’armée a tenu à montrer qu’elle dispose encore de capacités de réserve supérieures à celles de plusieurs pays africains réputés « stables ».

« En décidant d’organiser ce défilé malgré le contexte sécuritaire difficile, Assimi envoie un message de détermination aux ennemis, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur », a analysé Drissa Méminta, activiste proche du régime, à la fin de la cérémonie.

Mamadou TOGOLA / maliweb.net