CDR/URD : Un divorce consommé

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Le militant Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath
Le militant Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath (à gauche), avec Soumaïla Cissé, leader de l’Union pour la république et la démocratie, à Bamako, le 12 mai 2018. CRÉDITS : SEBASTIEN RIEUSSEC / AFP

À la faveur d’une conférence de presse, le Porte parole du Collectif pour la défense de la République (CDR), Mohamed Youssouf Bathily a déclaré leur rupture avec l’URD de Soumaila Cissé, candidat malheureux aux élections présidentielles 2018. C’était, le mardi 11 septembre 2018,à la Maison de la presse, en présence des cadres, des militants et sympathisants du CDR.

Pour mémoire d’homme, le Collectif pour la défense de la République (CDR) avait jeté son dévolu, le jeudi 28 juin passé, sur le candidat Soumaila Cissé pour les élections présidentielles du 29 juillet. C’est ainsi que les militants et sympathisants du CDR sous la houlette de son porte parole, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, ont battu les campagnes électorales pour ledit candidat. Au résultat du premier tour, le candidat Soumaila Cissé a affronté IBK au deuxième tour le 12 août et IBK a été déclaré vainqueur avec 67,17% des voix par la Cour constitutionnelle. Et, il a prêté serment, conformément à la loi, devant les membres de la Cour suprême, le 4 septembre 2018.

Dans une déclaration lue, Ras Bath a tout d’abord salué le candidat malheureux Soumaila Cissé pour la pertinence de son programme présidentiel et son statut d’homme d’Etat. Et il rappelle que suivant les recommandations des journées populaires du CDR organisées les 24 et 25 mars 2018 à Bamako, le comité scientifique a échangé avec les candidats qui ont bien voulu adhérer au manifeste du CDR, le candidat Soumaila Cissé a été choisi par le CDR. Et après une campagne électorale bien accomplie par le CDR, et la proclamation définitive des résultats du 2etour le lundi 20 août par la Cour constitutionnelle, le comité scientifique du CDR, conformément à son mandat, s’est réuni  le jeudi 23 août pour évaluer la participation du CDR à cette élection et analyser le rôle  des structures chargées des élections au Mali. C’est ainsi qu’il est convenu de remercier l’ensemble des militants du CDR et de l’URD pour leur engagement républicain et inconditionnel. Selon lui, l’Investiture d’IBK le 4 septembre, par la Cour suprême malgré, les irrégularités graves qui ont émaillé ces élections : bourrage des urnes, achat de conscience, tripatouillage des résultats… met fin au processus électoral selon les lois maliennes. « Par conséquent, met fin à l’accord politique conclu entre le CDR et le candidat de l’URD, M. Soumaïla Cissé. A cet effet, le CDR  annonce le retour à son statut originel et à ses activités de société civile », assène-t-il. Il renchérit que le CDR prend acte de la proclamation de M. Ibrahim Boubacar Kéita comme président de la République du Mali. Cependant, souligne-t-il, le CDR se joint aux actions juridiques initiées par les candidats réunis autour de Soumaïla Cissé et le parti Sadi contre les membres de la Cour constitutionnelle pour forfaiture devant la Cour suprême et la Cour de justice de la CEDEAO. Ainsi, il annonce la non-participation du CDR aux élections législatives annoncées par le gouvernement pour les mois d’octobre et novembre 2018, tant quelles seront organisées par Ag Erlaf, sur la base du fichier aux versions multiples et surveillées dans des zones du Nord et du Centre par des groupes armés. Avant de déclarer que le CDR est disposé à s’allier à toutes les forces vives de la nation pour mener le chantier de renforcement du contrôle citoyen, de la bonne gouvernance et surtout, de l’amélioration du processus électoral.

B. KONE

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