Tension intercommunautaire à Bougouni : La tentative de médiation avortée du député Oumar Mariko

Les familles Diakité et les familles Coulibaly de Bougouni entretiennent, depuis quelques mois, des rapports conflictuels. La tension entre ces familles fondatrices du Banimonotié a atteint son paroxysme au mois de mai 2011 et a occasionné plusieurs dizaines d'arrestations de part et d'autre. Face à cette situation qui n'honore personne, la médiation du Dr Oumar Mariko, député élu dans la circonscription électorale de Kolondièba, a été sollicitée. La grande rencontre qui a été convoquée pour le dimanche 9 octobre dans la petite localité de Kokélé située dans la périphérie de Bougouni et qui devrait permettre aux protagonistes de signer la paix des braves, a échoué. L'honorable Mariko n'ayant pas fait le déplacement, certains caciques du clan Diakité n'ont pas daigné rencontrer ses envoyés.

D'après les informations que nous avons pu recueillir sur place, ce sont les Diakité qui auraient sollicité la médiation de l'honorable Oumar Mariko afin de trouver une solution définitive au différend qui les oppose à leurs frères Coulibaly.

Connu pour son engagement indéfectible pour la cause des pauvres et des démunis, le député de Kolondièba, Oumar Mariko, a donc entrepris de concilier les deux clans.

Sa médiation, qui a commencé depuis deux à trois mois, selon certaines sources, l'a conduit trois fois chez les Diakité et trois fois chez les Coulibaly. C'est ainsi qu'il a été décidé de réunir tous les acteurs le dimanche 9 octobre à Kokélé sous la houlette de l'honorable Oumar Mariko. Mais, pour des raisons qui ne nous ont pas été dévoilées, le médiateur n'a pas fait le déplacement. Il s'est fait représenter par deux émissaires. Est-ce pour cela que les caciques du clan Diakité ont boudé la rencontre quand bien même ce sont eux qui ont démarché le Dr Mariko? On n'en sait rien pour le moment.

Cette rencontre avortée nous amène à plusieurs  à nous poser plusieurs questions : après avoir refusé la médiation du ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales, le Général Kafougouna Koné et celle des députés du Cercle, pourquoi solliciter la médiation du Dr Oumar Mariko ? Qu'est-ce qui justifie le choix de la petite localité de Kokélé pour la tenue d'une rencontre dont tous les protagonistes ou presque se trouvent à Bougouni ?

Qu'est-ce qui explique l'absence de Bissi Coulibaly, maire de la Commune rurale de Kola et principal artisan de la resolution du conflit, aussi précaire soit-elle, au mois de mai 2011 ? Les jours et semaines à venir nous édifieront.

Pour rappel, certaines populations des Communes de Bougouni et Kola ont vécu deux journées folles les samedi 7 et dimanche 8 mai 2011. En effet, pour des banalités, elles ont failli en venir aux armes obligeant l'administration à demander du renfort afin de contenir le mouvement insurrectionnel qui pointait à l'horizon. Armées, depuis un certain temps, jusqu'aux dents, ces populations ont pratiquement transformé la ville de Bougouni en une véritable poudrière. La gestion calamiteuse faite de la crise par le préfet Siraba Coulibaly, accusé par les Coulibaly de rouler pour les Diakité, lui a valu sa relève par le ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales. 

Diakaridia YOSSI