Aigles, Jean-François Jodar : L''équipe a été très naïve au milieu de terrain""

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Le sélectionneur national, Jean François Jodar est apparu mal à l”aise, hier à l”occasion de sa traditionnelle conférence de presse d”après match.

La mine de sérénité affichée par le technicien français n”a trompé personne et on s”en est rendu compte dès le début du point de presse. Les débats ont été houleux et ont finalement dégénéré lorsque certains confrères ont commencé à critiquer le dispositif tactique du sélectionneur national, sa gestion du groupe et surtout son refus de prendre des risques. Mais d”entrer dans le vif du sujet, Jodar a d”abord félicité les

Olympiques pour leur qualification à la phase de poules des éliminatoires des Jeux de Beïjing 2008 face au Mozambique (1-0 à l”aller à Bamako et 2-3 à Maputo dimanche dernier). "Le match nul face au Bénin est un mauvais résultat. On a perdu deux points chez nous dans une rencontre qu”on aurait pu plier depuis la première mi-temps. L”équipe a été très naïve en milieu de terrain et sur le but béninois, les joueurs auraient pu faire une faute tactique sur le porteur du ballon même au prix d”un carton jaune. Je n”étais pas non plus satisfait de notre entame de la partie, même si au bout de 10 minutes les garçons ont créé le jeu et se sont offerts moults occasions", a résumé le sélectionneur national. Jodar ajoutera que son équipe a bien entamé la deuxième période, avant de pécher dans le dernier quart d”heure. "L”équipe s”est désunie tactiquement et s”est divisée en deux. Elle a balancé de longs ballons, et cette formule arrangeait du coup les adversaires béninois. On était plus prêt d”encaisser que d”aggraver notre mise. Bref, la seconde période était de moins bonne qualité que la première".

Selon l”entraîneur national, l”avenir est un peu plus compliqué pour les Aigles. Toutefois, s”empresse-t-il d”ajouter, toutes les trois équipes (Togo, Mali et Bénin) peuvent décrocher le ticket qualificatif. Le côté positif est l”invincibilité de l”équipe qui affiche une victoire et deux nuls, soulignera Jean-François Jodar. "Le problème des Aigles est l”inefficacité offensive et la difficulté dans l”exécution des balles arrêtées. Nous n”avons aucun tireur attitré de coup francs et de coups de pieds arrêtés. Il n”y a personne dans l”effectif pour exécuter cette tâche. Pourtant nous avons consacré notre séance du vendredi à ces phases de jeu", regrette le technicien français.

Les questions sur sa gestion de l”effectif, le choix de ses onze de départ et surtout sa méconnaissance du football africain provoquent l”ire de Jean François Jodar. "Sachez que tant que je serai aux commandes des Aigles, Mahamadou Diarra dit Djila, Mohamed Lamine Sissoko et Frédéric Kanouté au mieux de leur forme ne seront pas à la touche. J”ai une ossature de base et je ne compte pas changer. Et j”ai préféré Dramane Traoré à Mamadi Sidibé parce que le premier n”a pas besoin d”espace comme le second.

Et la défense béninoise était trop bien regroupée dimanche. C”est vrai que Djila aussi n”a pas été la grande satisfaction, mais il faut dire que les trois milieux de terrain n”ont pas beaucoup permuté et Seydou s”est décroché pour aller servir d”attaquant de soutien à Kanouté. Mais j”ai préféré un récupérateur expérimenté comme Djila que de mettre dans le bain de la partie Drissa Diakité, car je n”ai pas une vision fixe du rôle de demi défensif", s”est défendu Jodar avant de marteler que le plus important est que le public malien et les joueurs croient encore à la qualification. Et le technicien français de demander à la presse d”attendre septembre prochain pour juger.

Hier Jean François Jodar a donné l”impression d”un technicien qui n”a pas encore fini son apprentissage du football africain et sa spontanéité. Le dosage entre les "seconds couteaux" et les ténors ne semble pas être une priorité pour le technicien français qui se dit prêt à assumer ses choix jusqu”au bout. "Sachez que j”ai un devoir de résultats vis-à-vis du peuple malien et que si je ne qualifie pas l”équipe pour Ghana 2008, je suis viré. Donc il faut qu”on respecte ma vision et ma façon de faire. J”ai les coudées franches dans mon travail, aucune pression n”est exercée sur moi et je n”ai aucun complexe devant les joueurs pour leur dire ce que je pense d”eux", a répété le technicien Français.

M. N. TRAORÉ

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