Finale de la coupe du maire du district : Sous le signe de la tolérance religieuse

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Mairie du District de Bamako
Mairie du District de Bamako

La coupe de football initiée par le maire du District, Adama Sangaré, à l’endroit des medersas de Bamako, a connu son épilogue le samedi sur le terrain de Badialan I en commune III, avec la victoire de Dar El Hadis de Sogoniko  qui remporte cette première édition face à l’équipe de Al Hanifia de Banankabougou.  Décidemment, les écoles de  medersa de la commune VI étaient à l’honneur sur le terrain de football  du  Badialan I, noir de monde. Originaire du Badialan, cadre de l’ADEMA-PASJ, le Maire Adama Sangaré a de tout temps soutenu les actions de développement, d’accompagnement, de rapprochement et d’intégration socio-politique de sa commune et du District de Bamako. La jeunesse a aussi été de tout temps au centre de ses préoccupations. Dans le contexte d’insécurité généralisée, que le Mali connait, aucun sacrifice ne sera de trop pour le Maire, qui a souci de travailler au brassage des jeunes afin de lutter contre l’extrémisme religieux. Exclus de toute compétition, cette initiative du Maire, qui vient à point nommé va permettre, aux élèves des medersas de s’intégrer à travers le sport en vue de favoriser les conditions de l’instauration d’une paix durable dans le district de Bamako, voire sur toute l’étendue du territoire.

Au départ, huit équipes étaient engagées dans la course et qui se sont affrontées en éliminatoires directes. A la fin de cette phase, c’est l’équipe de la medersa  Dar El Hadis de Sogoniko,  vêtue en blanc rouge et  l’équipe de la medersa  Al Hanifia de Banankabougou habillée en vert qui s’affrontent en finale. Les finalistes ont été habillées par le donateur.  Placée sous la présidence du parrain, Adama Sangaré, cette finale  a drainé les responsables municipaux les notabilités, les responsables des medersas et les mordus du ballon rond. En donnant le coup d’envoi du match, le président du conseil du district a invité les jeunes  à faire plus de fair-play, d’entente et de cohésion et surtout de tolérance. A l’entame de la partie, les deux équipes n’ont pas fait de round d’observation. Malgré un jeu engagé et des occasions de buts de part et d’autre, le temps règlementaire interviendra sur un score nul et vierge.  Il a fallu l’épreuve fatidique des tirs au but pour départager les deux équipes. L’équipe de la medersa  Dar El Hadis de Sogoniko a réussi 4 tirs  au but contre 1  pour  Al Hanifia de Banankabougou. En plus du trophée, l’équipe victorieuse, Dar El Hadis  a reçu la somme de 200.000 FCFA. Quant à la vaincue, Al Hanifia, elle se console avec une enveloppe de 100.000 FCFA. Des prix ont également été décernés respectivement au meilleur joueur du tournoi, le gardien de Dar El Hadis, Mohamed Cissé et  au meilleur buteur, Souleymane Maïga, de la même medersa. Pour leur exploit, les deux joueurs chacun  ont réussi une somme d’encouragement.

Après la remise officielle des prix, le maire du district, parrain de la coupe a livré ses sentiments : « C’est d’abord un sentiment de joie et de satisfaction qui m’anime en ce moment pour les medersas. Ils se  sont réussis pour venir nous voir à la mairie pour dire qu’à la limite, c’est une exclusion du fait qu’ils sont ignorés de compétitions sportives. Nous avions pensé que certaines activités n’étaient permises au niveau des medersas. Nous constaté qu’ils veulent prouver le contraire. C’est pour cette raison que nous avons décidé de tenter une première édition. Dieu merci, je pense que toutes les parties sont satisfaites. Ça nous encouragera à aller vers une deuxième édition. Aujourd’hui, nous sommes tous religieux, mais vous voyez dans quelles mesures, il y a des perversions au niveau de la culture islamique qui ont tendance à dénaturer, à vilipender le nom de l’islam. Nous pensons effectivement que le terrain du sport peut être un  facteur de mobilisation vers la république. Nous estimons qu’il faut davantage lancer l’appel vers la jeunesse, à se retrouver autour d’une activité, surtout sportive. Au-delà de l’école, le  terrain du sport est un terreau fertile pour aller à des idéaux plus positifs. Je pense que cet appel fera  en sorte que nous serons tous mobilisés contre certaines déviances de l’islam, afin que nous puissions tous aller vers dieu, vers la paix, vers la tolérance et vers la république. C’est  pour toutes ces raisons que nous avons placé cette première édition sous le signe de la tolérance religieuse, la paix et la concorde nationale. Vous avez vu qu’il n’y a pas de force de l’ordre pour assurer la sécurité. Nous avons voulu ainsi  pour faire comprendre que l’islam n’est pas la violence. Vous avez vu que tout s’est passé dans le calme. Le jeu s’est produit dans la plus grande sportivité.  Il n’y a pas de vaincu, seule la tolérance a triomphé ».

Une belle initiative à encourager. Vivement pour d’autres en faveur des couches qui se sentent marginalisées.

Jean Goïta

 

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