La participation aux J.O. n’est pas une imposture : Les contre-pieds d’un champion

15 Août 2012 - 11:05
15 Août 2012 - 11:05
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A bonne distance, tout était là à Londres et ces Jeux Olympiques vont tout de même transformer en vérité celle de nos athlètes. Le nom propre de Daba Modibo Keïta ne sert ici que de loupe pour analyser son passage à ces J.O. Nos athlètes ont  eux-mêmes sauvé leurs campagnes londoniennes en se sacrifiant. Voilà ce qu’on peut dire. Nous étions nombreux à rester au pays dans nos starting-blocks à attendre la lancée de nos champions. Des centaines de photographes étaient présents à Londres, ils ont filmé tout le monde, mais peut-être pas des Maliens. On ne verra donc pas nos athlètes sur les photos de la conquête de ces J.O. Nous pouvons dire maintenant que si on a parlé d’eux, c’était uniquement par rapport à ce qu’on savait déjà de Daba Modibo Keïta, notre champion national et porte-étendard à ces J.O. Notre participation a été celle du neutre Il s’agissait de « déboulonner » tout ce qui entoure notre participation aux J.O. : comme vision, fascination…, mais aussi usurpation. Les nôtres sont allés produire la politique de leurs muscles. Notre constat : notre Daba M. Keïta national est-il devenu, après cet autre échec, le meilleur ennemi de ses performances, à ce stade des compétitions internationales disputées ? Non, ce n’est pas qu’on veuille l’attaquer en solitaire car jusqu’ici, personne n’a remis en question ce que notre bonhomme sait faire sur un tatami. C’est que les arts martiaux nous entraînent toujours dans un rapport immédiat à la vie. L’autre soir, il fallait sentir la magie du visage de Daba Modibo Keïta après son échec contre l’Italien Carlo Molfelta (28 ans, 1m 80) et seulement 2èe du dernier tournoi européen. Son score : 6-4 au final. Un match qui nous laissera des regrets sur l’arbitrage. Une infortune à déplorer pour notre champion. Et il y a la suite : notre double Champion du monde des Lourds (2007-2009) abandonnera aussi la suite de la compétition pour la médaille de Bronze. Un problème de genou branlant nous privant d’une médaille olympique ? Notre jeune champion, puisqu’il était physiquement diminué dès le début des J.O. parce qu’il n’a pas su assurer, n’assumera pas par la suite. On y lira sans doute l’expression d’un ravage intérieur. Un champion qui perd, c’est tout un programme. Dans l’entremêlement prodigieux des coups de pied, on a peut-être vu la forclusion d’un destin de médaillés à ces J.O. Mais il y avait aussi autre chose : c’est le fait du renoncement à la médaille de Bronze, à ce combat de l’âge. Et c’est ici que nous autres amoureux des arts martiaux, nous disons qu’ils sont un peut en rapport direct avec une dette. N’avons-nous pas remarqué ce qu’il y a de bien dans l’Olympisme ? C’est la gratuité et ce rêve d’émancipation. Qu’on se souvienne encore du saut rageur en longueur de l’Américain noir allant battre tous les records, alors que ses autres condisciples, eux aussi champions à ces J.O. de 1968, furent expulsés pour avoir osé dresser un poing ganté à la montée des couleurs. Nos athlètes ont joué avec nos attentes et se sont eux-mêmes laissé prendre au piège d’une logique qui leur appartient en propre. Nous étions à l’étroit devant leur défaite. Mais on vient d’apprendre, par notre confrère M. Bolly, que le Mali a eu droit à la « Médaille de l’amitié et de la fraternité». Un commentaire à faire ? S. Koné  

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