Le régisseur de la prison centrale de Bamako, le colonel Mamourou Doumbia, a été enlevé le jeudi 7 juin, au grand marché de Bamako, par des inconnus.
[caption id="attachment_71865" align="alignleft" width="310" caption="Devanture de la Maison d'Arrêt de Bamako"]

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Ceux-ci exigeaient pour le relâcher la libération pure et simple des personnes arrêtées dans le cadre de l'enquête sur " la tentative d'assassinat " du président intérimaire Dioncounda Traoré. Il s'agit de Boubacar Boré, Yacouba Niaré et Mamadou Sangaré, tous trois membres de " Yèrè Wolo Ton ", une association pro-putsch, placés sous mandat de dépôt depuis le 28 mai dernier pour " troubles à l'ordre public " en attendant mieux. Sous la menace d'une arme à feu, le colonel Mamourou Doumbia a été embarqué dans un véhicule qui a pris la direction de la ville garnison de Kati. Il nous revient que c'est l'un de ses proches, qui l'accompagnait au moment du rapt qui a informé son entourage. Lorsque la nouvelle nous est parvenue, nous nous sommes aussitôt rendus à la maison centrale d'arrêt et de correction de Bamako que le colonel Doumbia venait de rejoindre, après avoir été relâché par ses ravisseurs. C'est un homme encore sous le choc, traumatisé par ce qui lui est arrivé que nous avons rencontré.
Toutes nos tentatives pour lui arracher un seul mot sur les circonstances précises de son arrestation furent vaines.
Toutefois, le régisseur s'est engagé à nous donner tous les détails de sa capture quand son état se sera normalisé.
Certains de ses collaborateurs, que nous avons rencontrés, ne tarissent pas d'éloges sur ses qualités d'homme à poigne, qui n'aurait cédé aux exigences de ceux qui l'ont enlevé même au prix de sa vie.Quant aux individus qui se sont livrés à cette besogne abjecte, le fait qu'ils aient emmenés leur otage de quelques heures vers Kati peut donner à penser qu'ils pourraient s'agir de militaires déguisés en civils, le but de l'opération étant de provoquer la peur et de faire foirer l'enquête en cours pour démasquer et punir ceux qui ont attenté à la vie du Pr Dioncounda Traoré.
Nous y reviendrons.
Abdoulaye DIARRA