L’armée et les NTICs: Les incontournables avions militaires

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En toute évidence, une intervention militaire est la seule solution à même de libérer les régions nord du Mali. Mais, une guerre contre des individus pressés de mourir pour se retrouver au « paradis » n’est pas facile à gagner.

Le rôle que joueront les avions militaires dans ce genre de bataille sera déterminant.

Un avion militaire est un avion développé pour répondre aux besoins des forces armées d’un pays. Ils se divisent en deux catégories principales, en fonction de leur mission : les avions de combat dotés d’armements offensifs ; les avions de soutien, non armés ou dotés d’armements défensifs.

Cette définition s’applique aussi aux hélicoptères.

L’aviation militaire s’est développée dès la Première Guerre mondiale, une décennie après le premier vol, avant de devenir une composante essentielle de la stratégie militaire à partir de la Seconde Guerre mondiale. Les forces armées de nombreux pays disposent d’une composante aérienne séparée (armée de l’air) mais certaines missions spécialisées et leurs moyens peuvent être affectés à d’autres composantes comme l’aéronavale sous le contrôle de l’armée de mer.

Historique

L’avion apparaît quelques années seulement avant la Première Guerre mondiale et est rapidement utilisé par les militaires. Etant une composante de l’armée de terre, en France l’aviation militaire voit le jour en 1909. Ses premières missions sont les mêmes que celles des ballons utilisés précédemment, à savoir la reconnaissance et le réglage des tirs d’artillerie, puis le bombardement léger. C’est afin d’empêcher et de contrer les missions adverses qu’apparaissent les premiers avions de chasse.

La guerre italo-turque est le théâtre de la première utilisation militaire de l’aviation : le 23 octobre 1911, un aviateur italien (le capitaine Carlo Piazza) survole les lignes turques pour une mission de reconnaissance et, le 1er novembre, la première bombe lancée de l’air par un avion tombe sur les troupes turques en Libye. Le 10 septembre 1912, un monoplan Nieuport est le premier avion abattu au combat, descendu par une batterie de mitrailleuses. Il faut attendre le 5 octobre 1914 pour enregistrer le premier combat aérien entre un avion français et un avion allemand, près de Reims.

Dans l’entre-deux-guerres, l’aviation militaire se perfectionne (les monoplans remplacent la plupart des biplans, les moteurs deviennent de plus en plus puissants et les profils d’avions de plus en plus aérodynamiques). Les armées développent beaucoup cette arme, sentant une nouvelle guerre venir. Mais, avant le déclenchement de cette guerre, des nations sont très en avance technologiquement (France, Allemagne, Royaume-Uni) pendant que d’autres prennent du retard (États-Unis, Italie, etc.) alors que les prototypes fleurissent et que leurs performances sont de plus en plus élevées.

L’aviation militaire est utilisée de façon intensive dès le début de la Seconde Guerre mondiale : c’est une composante indispensable de la Blitzkrieg allemande, et la bataille d’Angleterre est la première bataille aérienne de l’Histoire. Cette guerre marque hélas également le début des bombardements massifs d’objectifs civils effectués avec des formations de plusieurs centaines d’avions : d’abord par l’Allemagne (raids sur Rotterdam et Coventry dès 1940) et le Japon, puis par les États-Unis et le Royaume-Uni à partir de 1943 (raids sur Hambourg, Tōkyō, etc.). En Asie, la Seconde Guerre mondiale se termine après les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki.

Tous les conflits survenus depuis (Guerre de Corée, Guerre du Viet-Nam, etc.) ont vu l’aviation militaire jouer un rôle d’autant plus essentiel que les performances des avions ont augmenté considérablement. La nécessité de s’assurer la supériorité sur l’aviation adverse a même été un moteur puissant des différentes innovations apportées depuis le début de la Seconde Guerre mondiale.

Classification

On catégorise généralement les avions militaires en fonction de leurs missions :

  • Avions de combat :
  • chasse, interception ;
  • attaque au sol ;
  • guerre électronique ;
  • bombardement tactique ou stratégique.
  • Avions de soutien :
  • reconnaissance, surveillance, patrouille maritime ;
  • transport de troupe, de matériels ;
  • largage de parachutistes ;
    • école, entraînement ;
    • ravitaillement en vol ;

L’aéronautique navale effectue les mêmes missions avec des appareils capables de décoller et apponter sur un porte-avion.

Beaucoup d’avions sont développés en plusieurs versions et adaptés à différentes missions : intercepteur monoplace de base avec une version biplace pour l’entraînement et une version équipée d’une crosse d’appontage pour l’aéronavale.

Les avions de combat sont souvent dotés d’armements externes à la cellule et disposent d’un radar multi-fonctions. Le même avion peut alors être utilisé pour différentes missions en fonction des emports (réservoirs largables, bombes, missiles, pods photographiques, etc.) voire être capable d’effectuer plusieurs missions au cours d’un même vol : avion multirôle.

Les avions de soutien sont parfois développés à partir de versions civiles, c’est le cas de nombreux avions-école et de certains avions de surveillance ou de ravitaillement en vol.

Pour un même type de mission les avions sont ensuite classés en fonction de leurs caractéristiques opérationnelles (rayon d’action, vitesse, etc.) ou de leur construction. Par exemple, les performances actuelles des réacteurs ont généré deux types d’avions de combat : monoréacteur, moins de 10 tonnes ou biréacteurs, classe 20 tonnes.

Technologie

La Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide ont entraîné un effort de recherche et d’innovation considérable afin d’obtenir une supériorité sur le camp adverse. Cet effort s’est naturellement manifesté dans la mise au point de technologies de plus en plus avancées.

D’abord propulsés par le moteur à combustion interne entraînant une hélice, puis un modèle conçu avec un moteur-fusée (le Messerschmitt Me 163), les avions militaires ont utilisé le moteur à réaction dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ceci a rapidement permis de voler à des vitesses tout juste supersoniques dès les années 1950, et encore plus élevées à partir des années 1960.

Des progrès considérables ont également été accomplis dans le domaine électronique (radar, commandes de vol électriques, systèmes de navigation, etc.) et de l’armement (missile, bombe guidée laser, etc.) : aujourd’hui, un chasseur peut en abattre un autre à 80-90 km de distance avec un missile air-air et tirer une munition air-sol à des centaines de km de sa cible.

Coûts d’un avion militaire

Les améliorations des performances (nouveaux moteurs, nouveaux matériaux, nouvelles techniques de construction) et des équipements (radar, avionique) font que le prix des avions augmente fortement d’une génération à l’autre. Dès l’entre-deux-guerres, les avions mit en ligne en 1938 ont eu un coût unitaire des avions 13 à 14 fois plus élevé qu’en 1923[].

En conséquence, même le nombre d’appareils modernes que les nations les plus riches peuvent s’offrir diminue inexorablement. L’Armée de l’air française à ainsi au 1er septembre 2011 un total de 247 avions de combat[] contre environ 550 au début des années 1980 et pour de 120 à 140 avions quittant le service dans les années 2010 n’en recevra sans soute que 70.

À titre d’exemple parmi les avions conçus aux États-Unis :

Evolution du coût des avions militaires américains
Désignation Mise
en
service
Exemplaires
construits
Coût unitaire en monnaie courante
P-51 Mustang 1942 15 575 50 985 $
F-86 Sabre 1949 8 740 220 000 à 343 000 $ suivant les versions
F-4 Phantom II 1960 5 195 2,4 millions de $
F-15 Eagle 1976 1 300 28 à 30 millions de $ suivant les versions
F-22 Raptor 2005 187 350 millions de $

Il convient de préciser, toutefois, que le nombre d’exemplaires de P-51 Mustang comporte des avions construits pendant la Seconde Guerre mondiale, que le nombre d’exemplaires de F-86 Sabre comporte des avions construits pendant la guerre de Corée et que le nombre d’exemplaires de F-4 Phantom comporte des avions construits pendant la guerre du Viet-Nam. Un certain nombre de ces appareils ont donc été construits en remplacement d’appareils détruits par les combats ou en prévision de combats imminents, ce qui relativise sans le remettre en cause l’effet de l’évolution des coûts sur le nombre d’appareils construits.

À ces coûts directs d’achat de l’avion lui-même, il faut ajouter les coûts de maintenance (entretien régulier) et les coûts de formation des pilotes et mécaniciens, eux aussi en hausse constante en raison de l’augmentation de la complexité des avions. Voici quelques chiffres de 2006 concernant l’aviation navale française [] :

  • E-2 Hawkeye : 40 300 €/h.
  • Dassault Rafale : 39 000 €/h.
  • Atlantique 2 : 18 800 €/h.
  • Dassault Super-Étendard : 13 000 €/h.

Le faible nombre d’appareils utilisés augmente les coûts. Si l’on prend le cas du E-2 Hawkeye, l’US Navy chiffre en 2006 l’heure d’exploitation à 18 000 US$ pour 150 exemplaires acheté depuis 1960, tandis que la Marine nationale n’a que trois exemplaires de cet avion qui lui coûte pratiquement trois fois plus cher à l’heure.

Parc d’avions de combat en 2002

Un chasseur-bombardier F-4 Phantom II américain, conçu dans les années 1960

On estime qu’en 2002 environ 28 000 avions de combat étaient opérationnels dans le monde, avec la répartition géographique suivante :

  • États-Unis : 22 %
  • Alliés de l’OTAN : 14 %
  • Russie : 9 %
  • République populaire de Chine : 10 %
  • Reste de l’Asie : 18 %
  • Moyen-Orient et Afrique du Nord : 13 %
  • Reste du monde : 14 %

Avions militaires et environnement

L’aviation militaire (terrestre et aéronavale) déroge au protocole de Kyoto et est très émettrice de gaz à effet de serre. L’utilisation de drones est parfois présentée comme permettant une surveillance à moindre impact environnemental, en complément de l’imagerie satellite dont l’écobilan ne semble pas non plus avoir été fait.
Les carburants de ces avions peuvent contenir des additifs toxiques et polluants. Les produits (antigels, produits de nettoyage..) peuvent aussi au sol contribuer à polluer les aérodromes militaires et leurs environs. Un avion en difficulté se débarrasse généralement de son carburant avant un atterrissage en urgence, souvent au-dessus d’une forêt ou d’une zone agricole ou de la mer, pour éviter de polluer les villes.

Les munitions des avions et hélicoptères sont aussi sources de pollution lors de leur usage, des exercices ou en fin de vie si elles ne sont pas démantelées dans les meilleures conditions (ce qui est le plus souvent le cas depuis l’invention de l’aviation militaire).

Se pose aussi la question des déchets militaires et du démantèlement en fin de vie (les avions comprennent de nombreux métaux polluants, et contiennent généralement de l’amiante et des matériaux amiantés[]. À titre d’exemple, l’armée de l’air française prévoit le retrait d’environ 70 aéronefs par an en moyenne sur la période 2009 – 2014 (800 t/an d’aluminium et autres métaux et composites, soit 6 000 t de matériel volant à démanteler pour 2009 – 2015 ; plus de 800 cellules d’aéronefs dont 300 d’hélicoptères). Ce matériel s’ajoute aux environ 400 aéronefs déjà en attente d’élimination (+/- 2750 t), notamment regroupés sur la base aérienne de Châteaudun[].

 

Ahmed M.THIAM

Source : Wikipédia

 

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2 COMMENTAIRES

  1. SANS OUBLIER LE CHRONOGRAMME, QUE FAUT-IL PREVOIR DANS LA FEUILLE DE ROUTE POUR UNE SORTIE DURABLE DE LA CRISE ?

    LA GUERRE EST INÉVITABLE CONTRE LE TERRORISME ET DOIT ÊTRE MENÉE PAR LES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI, AVEC LE RENFORT, PLUS TARD, PAR LE CONTINGENT DE LA CEDEAO/UA/ONU.

    POUR PLUS D’EFFICACITÉ ET MOINS DE DÉGÂTS COLLATÉRAUX, ELLE DOIT COMMENCER PAR UNE GUERRE INFORMATIONNELLE (GUERRE STRATÉGIQUE DE RENSEIGNEMENTS SUR LE TERRORISME) A BASE DE NTICs, PLUS PRÉCISE ET MIEUX CIBLÉE, MENÉE EN PARALLÈLE AVEC LA PRÉPARATION DU FICHIER ELECTORAL ET LA NÉGOCIATION, ET SE TERMINER PAR UNE GUERRE DIRECTE.

    APRES LA LIBÉRATION DU NORD, VIENDRONT LES ÉLECTIONS TRANSPARENTES ET CRÉDIBLES, LE RENFORCEMENT DE LA DÉCENTRALISATION ET DE LA SÉCURITÉ, LA RÉCONCILIATION NATIONALE ET LES BASES DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET ÉQUITABLE.

    Bonjour,
    La sécurité est un élément important, qui conditionne tout le reste.

    Le danger peut se trouver partout, en témoigne le dernier enlèvement d’un français dans la région de Kayes.

    Dans ma proposition de sortie de crise, intégrée dans la lettre ouverte, adressée en ligne, au Président du Mali et aux Maliens, j’ai indiqué qu’il fallait d’abord opter pour une SÉCURISATION DE TOUTES LES RÉGIONS DU MALI y compris celles qui ne sont pas occupées par les terroristes et en parallèle mener les concertations nationales et régionales, les conférences de compromis dédiées aux négociations et préparer le fichier électoral pour des élections après la libération du Nord.

    Cette sécurisation doit être assurée par les forces de défense et sécurité du Mali AVEC LE RENFORT PLUS TARD PAR LE CONTINGENT DE LA CEDAO/UA/ONU.

    Le guide et la plateforme de concertations nationales et de négociation pour une sortie durable et honorable de la crise Malienne adressée sous forme de lettre ouverte, entre autres, au Président du Mali et aux Maliens, s’appuie sur ma proposition de sortie de crise.

    La complexité de la guerre au Nord Mali fait qu‘il est indispensable de bien la préparer avant de la démarrer.

    Les partenaires, exemples, les États Unis et la France, pourront aider l’Afrique surtout sur la surveillance et les informations précises, sur les terroristes au Mali, nécessaires pour une guerre informationnelle (guerre stratégique de renseignements sur le terrorisme).

    Ces informations doivent être collectées, corrélées et sécurisées sur une longue période pour garantir leur fiabilité et pour rendre efficace la guerre au Nord Mali en réduisant, voire en évitant, les dégâts collatéraux dont parlent les Américains et l’ONU.

    Cette collecte doit s’amplifier et s’étendre aux pays du champ et même au niveau international pour aider le Mali, la CEDEAO et L’UA à rendre la guerre plus précise et mieux ciblée car :

    (1) la population et les terroristes se trouvent aux mêmes endroits, souvent, sans que la population locale le sache,

    (2) certains ressortissants des régions du Nord Mali ont été incorporés par les terroristes et les djihadistes dans leurs armées,

    (3) les terroristes peuvent passer d’un pays à un autre et ils fonctionnent en réseau. Avec Al Quaeda et AQMI, ce réseau est régional et mondial.

    (4) la guerre s’effectuera dans une zone du sahel, il faut être habitué ou s’y adapter.

    C’est tout cela qui rend cette guerre, au Mali, difficile.

    Pour la gagner, il faut la préparer à l’avance et sérieusement avec une excellente coordination et synchronisation entre les pays et avec l’aide précieuse de la population du Mali, en particulier la population locale, des pays de la sous-région et des partenaires au niveau international.

    De ce fait, l’emploi des drones (avions sans pilote) plus précis et à grande portée de surveillance et d’action serait souhaitable.

    Étant donné, comme dit l’article du Washington Post, Pentagon planning multinational military operation in Mali, publié en début décembre 2012, que les plus précis, d’une grande portée d’attaque, se trouvent en Europe, des autorisations de vol des pays du champ (exemples, l’Algérie, le Niger, le Burkina, La Mauritanie, la Libye, le Tchad, …) doivent être cherchées longtemps à l’avance pour ne pas entraver une opération qui doit être rapide et qui ne doit pas échouer ou être retardée.

    De ce point de vue aussi, la synchronisation entre les différents pays est indispensable.

    Ainsi, il serait souhaitable que soient lancés en parallèle, l’autorisation de la guerre à délivrer par l’ONU, le support informationnel de la guerre stratégique de renseignements sur le terrorisme à travers la coopération internationale (CEDEAO, UA, France, USA, UE, ONU, …), le renforcement de capacités associé et la dynamisation/motivation des forces de défense et sécurité et la négociation entre Maliens.

    En plus, de permettre une sortie durable de la crise Malienne, cette dernière doit préparer psychologiquement les Maliens à la guerre contre le terrorisme en évitant la guerre civile.

    APRES LA LIBÉRATION DU NORD MALI, ORGANISER:

    – le renforcement de la décentralisation,

    – adéquatement la sécurité,

    – la réconciliation nationale et la réconstruction de l’unité nationale,

    – des élections électorales crédibles et transparentes.

    – les bases du développement durable et équitable du Mali pour une intégration équitable de toutes les communautés dans un cadre démocratique et sécurisé.

    Bien cordialement
    Dr NASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

  2. Je ne vois pas l’intérêt de cet article qui n’est qu’un copier/coller, sur la technologie des avions qui ne nous interesse pas car nous n’avons pas d’avions.

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