Place de l’indépendance : les Maliens mobilisés contre les sanctions de la CEDEAO

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Des centaines de milliers de Maliens ont répondu ce vendredi 14 janvier, à l’appel à la mobilisation des autorités de la transition. A la Place de l’indépendance de Bamako, ils ont scandé tout le mal qu’ils pensent des sanctions de la CEDEAO et apporté leur soutien aux autorités de la transition.

  maliweb.net De mémoire de journaliste, jamais autant de monde ne s’était rassemblé à la Place de l’indépendance de Bamako. A 14h (l’heure du début de la manifestation), à moins d’avoir une escorte, il était impossible d’atteindre le pied du monument. Et l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé ne dira pas le contraire, contraint lui, de prendre place dans la foule près du poste des policiers de la circulation.

La foule s’étendait sur au moins 1 km sur les quatre axes du monument de l’indépendance.  Africa Scène avait pourtant sorti son matériel de grand jour : trois tribunes installées pour accueillir les personnalités ont été vite débordées. Des manifestants en treillis pour certains, des drapeaux du Mali ou des bandeaux sur la tête pour d’autres ont crié leur ras-le-bol face aux sanctions de la CEDEAO.

L’un des premiers intervenants à la Place de l’indépendance fut Jeamille Bittar, leader du Mouvement du 5-Juin. « Il faut rompre les relations diplomatiques avec la France », lance-t-il dans un moment d’hystérie. Dans la foule, Maliweb.net tend son micro à une sexagénaire qui voulait se faire entendre. « On ne veut plus qu’Assimi s’adresse à nous (peuple) en français », dit-elle. « La nuit du 31 décembre, nous avons attendu toute la nuit le discours du président et quand il sort à la télé, il nous parle en français », dénonce-t-elle, sans visiblement comprendre l’enjeu pour un président de la République du Mali de s’exprimer dans une langue nationale plutôt que dans une autre.

En tenue militaire, tout comme le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, Adama Ben Diarra, porte-parole du mouvement Yèrèwolo, principal organisateur du rassemblement a salué ses collègues activistes des pays voisins pour leur soutien au peuple malien. A la place de l’indépendance, dans cette foule dominée par les drapeaux malien et russe, on apercevait des drapeaux d’autres pays de la CEDEAO : Togo, Burkina, Sénégal…

 Choguel ne recule pas…

 Arrivé à 16h30, à la Place de l’indépendance, sous les ovations du public, le Premier ministre Choguel K. Maïga a pris la parole en dernier, après l’intervention de son ministre de l’Administration territoriale qui a informé de l’adoption d’un Plan de riposte aux sanctions de la CEDEAO. Choguel est revenu sur le Plan adopté ce même jour en Conseil de défense. Sans dévoiler les détails du plan, le Premier ministre assure qu’il permettra d’approvisionner les Maliens en produits. « Les Maliens ne manqueront de rien », a-t-il promis, saluant au passage les dirigeants et les peuples de la Guinée, de la Mauritanie, de l’Algérie, de la Chine, de la Russie…

Ces sanctions ne semblent pas inquiéter outre mesure le Premier ministre. Au contraire, dit-il, cela favorise l’administration de la thérapie prévue pour le Mali qu’il compare à un grave malade. Selon Choguel, beaucoup de chefs d’Etat dans leur for intérieur sont contre les sanctions imposées au Mali. « Ils ne peuvent pas faire autrement à cause des pressions et des chantages de puissances étrangères », a-t-il affirmé au cours de son intervention qui a duré une trentaine de minutes.

 

Mamadou TOGOLA/maliweb.net

 

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