Le crépuscule des 3 portes que sont la finance, la force et le formatage

Le monde ne bascule pas mais se défait d’une illusion, il se libère. Ce n’est pas un basculement soudain, mais le lent délitement d’un mensonge collectif d’un ordre naturel, rationnel, civilisé, porté par l’Occident et présenté comme indépassable.

17 Juin 2025 - 17:39
 0
Le crépuscule des 3 portes que sont la finance, la force et le formatage

Leur pouvoir ne se base pas sur la légitimité, mais sur la peur. Ce vernis craque désormais de toutes parts, non parce qu’un chaos le submerge, mais parce que l’évidence d’autres voies, longtemps niées ou marginalisées, s’impose aux yeux de tous. Ce n’est pas la fin du monde, c’est la fin d’une fiction à laquelle plus personne de sensé et lucide ne croit, sauf ceux qui ont encore intérêt à la maintenir.

Depuis cinq siècles, un récit impérial s’est imposé comme une vérité prétendument universelle d’un Occident auto-divinisé, se proclamant seul dépositaire de la civilisation, de la raison, de la morale et du progrès. Ce récit n’a jamais été qu’un épais vernis idéologique, destiné à masquer la violence systémique qui le sous-tendait comme le pillage colonial, l’extermination, l’esclavage, la domination économique brute. Mené tambour battant par les monarchies européennes, puis par l’Empire anglo-saxon, et enfin par l’hégémonie américaine, il s’est donné pour mission de remodeler le monde à son image, avec un cynisme rarement égalé. Ils ne négocient pas. Ils imposent. Chaque conquête, chaque guerre, chaque intervention a été justifiée par des valeurs prétendument universelles, qui n’étaient en réalité que des prétextes pour perpétuer un ordre fondé sur l’exploitation et l’asservissement. Les lois sont pour les faibles. Les puissants n’ont besoin de rien d’autre que du contrôle.

Mais aujourd’hui, ce grand récit s’effondre, non pas sous le poids d’une révolution spectaculaire, mais par le simple fait qu’il ne parvient plus à masquer son imposture. La légitimité de ce système tentaculaire, bâti sur la finance prédatrice, la force militaire et le formatage idéologique, se dissout inexorablement devant la réalité d’un monde multipolaire qui refuse désormais l’obéissance. L’édifice vacille, incapable de résister à la montée de puissances qui rejettent cette domination mortifère et construisent patiemment des alternatives solides, réfléchies, respectueuses des équilibres naturels et humains. La chute n’est plus une hypothèse mais une certitude en marche, et ce système mourant n’aura d’autre choix que de s’effondrer ou de déchaîner sa folie suicidaire.

Ce que l’on observe n’est pas un simple rééquilibrage géopolitique. C’est une inversion de logique, un renversement structurel, une réponse du réel aux fantasmes impériaux. Ce texte propose une lecture franche, acérée et articulée de ce basculement en cours, pas à partir des salles de presse occidentales ou des rapports d’experts alignés, mais à partir de ce que les faits, les dynamiques historiques et les mouvements tectoniques du monde nouveau nous disent. Une lecture inspirée, entre autres, par un commentaire fulgurant de lucidité signé jeromebdlb sur Réseau International, preuve que parfois, la vérité perce là où on l’attend le moins dans les interstices du discours dominant. Ce que j’ai tenté ici, c’est d’en déployer l’intuition, d’en suivre le fil jusqu’au bout, d’en extraire la cohérence. Car parfois, ce sont les marges, non les tribunes, qui saisissent le réel le plus profondément.

Ce qui suit n’est ni un manifeste convenu ni une simple analyse académique, c’est une autopsie brutale, sans la moindre anesthésie, du vieux monde à l’agonie. Ce monde des empires déguisés en démocraties, où le pillage se pare des habits rutilants de la morale universelle, où les violences structurelles se dissimulent derrière une façade hypocrite de traités, d’ONG de façade et de bombardements «humanitaires». Pour eux, la démocratie, c’est juste un mot creux. Un simulacre. On vote, mais ce sont eux qui décident. Chaque bulletin est une illusion de pouvoir, car les élections sont une farce quand les règles sont faites sans qu’on ne les lise.

Ce système épuisé ne s’effondre pas par hasard ; il s’écroule sous le poids de ses propres mensonges, de sa suffisance arrogante et de son refus fanatique d’admettre que la majorité du globe refuse désormais de payer la note exorbitante de son confort illusoire. Dans cette phase terminale, il est vain de continuer à cirer le discours, à maquiller l’indéfendable ou à diluer la vérité dans les eaux stagnantes d’une diplomatie pusillanime. Il faut briser le silence, démasquer sans concession, couper net les faux-semblants. Et dans ce même souffle, tracer les premiers contours d’un monde qui se dessine enfin : un monde imparfait, certes, fragile et incertain, mais porteur d’une intention radicalement neuve. Celle d’une coopération sans domination, d’une résistance sans extermination, d’une construction sans exploitation. Voilà l’enjeu historique qui nous saisit, loin des faux récits et des vieilles stratégies moribondes.

À ce stade crucial, le rôle des BRICS dépasse de loin celui d’une simple coalition économique. Ils incarnent le pivot central d’un ordre mondial en gestation, une alternative structurée à la domination occidentale déclinante. Ces nations, loin d’être de simples acteurs passifs, orchestrent patiemment la déconstruction d’un empire fondé sur l’hybris et la prétention, exposant au grand jour l’arrogance suicidaire des dirigeants occidentaux. Ces derniers, enfermés dans leur bulle idéologique et leur croyance aveugle en une suprématie éternelle, ont ignoré les réalités multipolaires, creusé leur propre tombe en refusant de négocier ou d’adapter leurs stratégies. Pendant que l’Occident s’embourbe dans ses illusions et ses politiques désastreuses, les BRICS consolident leurs réseaux financiers alternatifs, développent des infrastructures globales et tissent des alliances militaires et diplomatiques solides, desserrant l’étau du dollar et réinventant les règles du jeu international. Cette dynamique ne signe pas seulement la fin d’une hégémonie ; elle marque l’extinction de l’orgueil démesuré, de cette hybris qui avait conduit les anciens maîtres du monde droit à leur déclin.

Je vous invite à traverser le crépuscule arrogant d’une hégémonie qui, aveugle à sa propre agonie, refuse obstinément de reconnaître sa mort imminente, pour atteindre l’aube posée, implacable, d’un pluralisme nouveau qui ne réclame plus la permission de s’imposer. Il ne reste en vérité que deux certitudes, deux forces majeures qui expliquent tout ce que nous vivons aujourd’hui. D’un côté, la lente mais inexorable émergence d’un ordre multipolaire, construit patiemment sur les ruines des certitudes unilatérales. De l’autre, la réponse souveraine d’un groupe de nations autrefois humiliées, reléguées au rang de figurants secondaires, désormais animées par une volonté froide et implacable, qui est qu’elles ne réclament plus leur droit à exister, mais elles le prennent, sans concession. Ce ne sont pas des acteurs impulsifs ou naïfs, mais des puissances qui ont su patienter, qui ont enduré en silence, absorbé les humiliations et les attaques, pour ne se lancer que lorsque la victoire est devenue inévitable. Leur détermination est la marque des stratèges d’un nouveau monde, bien loin des gesticulations désespérées d’un ancien ordre à l’agonie.

Certes, notre époque est marquée par la confusion, les récits s’entrechoquent et les frontières s’estompent, mais les faits, eux, demeurent implacables et incontestables. L’effondrement que nous observons n’est pas celui d’un chaos désordonné, mais bien la chute d’un ordre artificiel, rigide et fossilisé, qui, sous le masque hypocrite de la civilisation, n’a jamais été qu’un vaste pillage dissimulé derrière des idéaux creux. Ce cartel, cet impitoyable conglomérat d’intérêts financiers, militaires et idéologiques anglo-occidentaux, a régné sans partage pendant cinq siècles. Pourtant, aujourd’hui, il est capturé par les pièges qu’il a lui-même tendus – par ses armes que sont la peur, le chantage et la division systématique – et qui se retournent contre lui. Face à un front émergent, formé de puissances résilientes comme la Chine, la Russie, l’Inde ou l’Iran, il se trouve désemparé. Ces acteurs, longtemps ignorés ou méprisés, ont bâti patiemment des alliances économiques alternatives, des réseaux financiers hors du contrôle du dollar, et des capacités militaires dissuasives, notamment nucléaires et cybernétiques, que le cartel peine désormais à contrer. Par exemple, la mise en place de systèmes alternatifs comme le SWIFT parallèle, la consolidation des BRICS, ou encore les vastes projets d’infrastructures eurasiennes tels que la Nouvelle Route de la Soie, démontrent une capacité stratégique bien plus avancée que les tentatives désordonnées de l’Occident pour maintenir sa suprématie. Ce basculement historique est inéluctable, et le cartel, dans sa cécité arrogante, refuse encore de reconnaître que le monde qu’il croyait immuable lui échappe désormais.

Cette triade infernale, nommées «les 3 portes» (Finance, Force, Formatage) a longtemps constitué une machine de guerre brutale, un engrenage sans faille au service d’une domination sans partage. Par la dette, ils ont enchaîné des nations entières, transformant l’économie en un outil d’asservissement financier ; par la guerre, ils ont imposé le silence aux récalcitrants, semant destruction et chaos pour discipliner les dissidents ; par le récit, ils ont blanchi leur brutalité, façonnant des fables convenues qui justifiaient chaque agression au nom de «valeurs universelles». Rien n’a été laissé au hasard puisque les institutions internationales, naguère censées protéger l’équité, furent subverties, transformées en instruments dociles de leur volonté. Les règles du droit international ont été détournées, vidées de leur substance pour servir de prétexte à des ingérences illégitimes. Et les discours humanitaires se sont mués en mascarades cyniques, masquant les ambitions impérialistes sous un vernis moraliste. Cette mécanique, parfaitement huilée et méthodiquement orchestrée, régnait en maître. Mais aujourd’hui, ce système colossal se grippe, se déchire et s’expose au grand jour. Là où il triomphait hier, imposant sa loi sans contestation, il est désormais paralysé, incapable de contenir un monde qui refuse de se soumettre. Le cartel vacille, ses rouages craquent sous la pression d’une réalité multipolaire qui lui échappe, annonçant la fin d’un règne fondé sur le mensonge et la coercition.

Ce n’est pas une défaite fortuite, un simple coup du sort malheureux. Non, c’est un retournement méthodique, mûrement préparé, orchestré avec une patience infinie qu’on n’imagine jamais chez ceux que l’on qualifie hâtivement de «barbares». Les puissances montantes comme la Russie, la Chine, l’Iran, et bien d’autres encore, dont la stratégie se cache dans la discrétion calculée, ont mené une guerre silencieuse, mais d’une précision rigoureuse. Elles n’ont jamais cherché à remplacer «l’Empire anglo-occidental», à se glisser dans ses habits pour en revendiquer la domination. Non, elles ont choisi de contourner son édifice fragile, de l’ignorer en silence et de bâtir dans l’ombre des alternatives réelles et fonctionnelles. Là où «l’empire» pensait détenir le monopole absolu, ces nations ont œuvré pour créer des systèmes monétaires indépendants, échappant ainsi à l’emprise du dollar et de ses institutions. Elles ont tracé des corridors économiques en dehors des routes dictées par l’Occident, forgeant des alliances militaires non-expansionnistes, où l’objectif n’est pas de dominer mais de se protéger et de se soutenir. Parallèlement, elles ont lancé des canaux médiatiques affranchis de la censure occidentale, permettant ainsi aux voix dissidentes d’émerger, perturbant le narratif imposé et exposant la déliquescence du discours dominant. Cette approche, fluide et non-belliqueuse, a permis aux émergents de forger un monde parallèle qui, à terme, rendra cet «empire» obsolète, sans même avoir eu à frapper un seul coup.

Les puissances émergentes n’ont pas seulement riposté, elles ont neutralisé cet occident corrompu et arrogant. Et ce, non pas par la destruction, mais en rendant l’outil de domination totalement inopérant. Elles ont mené une guerre de dévaluation silencieuse, un processus méthodique visant à miner l’influence du cartel, non par confrontation directe, mais en exposant l’évidence inévitable que le monde d’hier n’a plus de place pour cette hégémonie moribonde. Chaque provocation de l’ancien centre, que ce soit en Ukraine, à Gaza, à Taïwan ou ailleurs, a été accueillie non par une surenchère belliqueuse, mais par une démonstration froide et décisive de supériorité. Une supériorité stratégique, qui sait où elle va ; logistique, qui maitrise les flux, les ressources et les capacités ; morale, qui démontre le vide absolu du discours dominant, qui n’a plus rien à offrir, si ce n’est l’illusion d’une puissance révolue. Alors que le cartel s’épuise dans une escalade vaine et suicidaire, ses adversaires l’absorbent sans se hâter, l’attendent patiemment, et dans le même mouvement, le désarment, le privent de son pouvoir d’influence.

Or, ce basculement, pour quiconque possède un minimum de lucidité, n’est pas une hypothèse lointaine puisqu’il est en cours, palpable… désormais tangible. L’ancien monde, dans sa rage désespérée de garder un semblant de contrôle, tente d’ouvrir un troisième cycle de confrontation totale, croyant naïvement qu’une guerre mondiale pourrait lui restituer la légitimité qu’il a perdu. Mais cette guerre, il ne peut plus la gagner. Elle n’est plus militaire, et surtout, elle a déjà commencé depuis longtemps. Ce n’est plus une bataille de territoire, mais une bataille de sens, d’influence, de vérité. Et là, l’ancien ordre a déjà été vaincu, non par une défaite militaire, mais par l’érosion invisible mais irréversible de son autorité morale et stratégique. La guerre, dans sa forme classique, ne viendra jamais ; elle a été rendue obsolète par l’irrévocabilité du changement en cours.

Les deux premiers cycles ont permis à «l’Empire anglo-occidental» de tout rafler, d’imposer sa domination au prix du sang et des destructions. Les deux guerres mondiales ont saigné l’Europe, brisé son tissu social, économique et politique, pour finir par couronner l’Amérique comme seule superpuissance de l’après-guerre. À cette époque, les États-Unis se sont dressés sur les ruines d’un monde dévasté, fort de son monopole sur la finance, la diplomatie et les armées.

Le deuxième cycle, la Guerre froide, a agi comme un verrouillage stratégique, permettant à l’Occident de régner sur l’ensemble de la sphère capitaliste et d’écraser toute alternative, notamment le bloc soviétique. La paix libérale, soi-disant idéale, a été imposée comme une norme universelle, un mirage de stabilité, alors que «l’Empire» continuait de renforcer son pouvoir économique et militaire tout en masquant ses exactions derrière un voile de démocratie et de libre-échange.

Le troisième cycle, celui du chaos permanent, de l’hégémonie dissimulée sous le masque des croisades humanitaires et de la «guerre contre le terrorisme», devait achever ce projet de domination planétaire. Mais ce cycle a vite viré au désastre stratégique. L’Irak, en 2003, a fait exploser le vernis moral qui avait été soigneusement construit pendant des décennies. L’invasion a non seulement dévasté un pays, mais a aussi brûlé toute légitimité des interventions militaires occidentales, réveillant l’opposition à la toute-puissance américaine. L’Afghanistan, après vingt ans de guerre, a anéanti l’illusion d’invincibilité de «l’Empire», mettant en évidence ses faiblesses stratégiques et humaines. La Syrie, quant à elle, a porté un coup fatal à l’omnipotence des États-Unis, démasquant l’incapacité de l’Occident à imposer son ordre en dehors de ses frontières immédiates, tout en exposant l’hypocrisie de ses prétendues «interventions humanitaires».

Aujourd’hui, l’Ukraine et Gaza viennent clore ce chapitre et la guerre en Ukraine a non seulement mis en évidence les failles de l’approche impériale, mais elle a aussi révélé l’impuissance stratégique des États-Unis et de l’OTAN, tandis que Gaza, avec son cycle de violences incessantes, détruit peu à peu l’édifice du récit occidental, celui d’une moralité auto-imposée et d’une supériorité indiscutée. Ces échecs successifs montrent que «l’Empire», sous son apparente toute-puissance, est désormais en déclin, pris dans ses propres contradictions, et que sa chute est inéluctable.

Ce cartel hégémonique, n’ayant plus la capacité de gouverner par l’exemple ou la persuasion, cherche désormais à exister uniquement par la menace, les sanctions économiques, les ingérences politiques, les blocus économiques et les guerres médiatiques. Mais sa machine est désormais détraquée. L’ordre unipolaire du XXe siècle, si soigneusement tissé sur l’idée d’une domination incontestée de l’Empire anglo-occidental, se fissure. Là où les États vassaux se courbaient autrefois sous le joug des exigences impériales, un vent nouveau souffle désormais avec de la souveraineté retrouvée, de la résilience populaire, et d’alliances stratégiques inattendues et imprévisibles. Là où «l’Empire» croyait pouvoir asseoir son pouvoir par la peur, il se retrouve désormais à faire face à des nations qui n’ont plus peur de lui. Ses moyens de pression autrefois redoutés comme les sanctions économiques, les menaces militaires et la guerre de l’information, sont désormais perçus, non comme des instruments de force, mais comme des reliques d’une époque révolue, parfois ridicules, souvent contre-productives. Ce qui imposait l’obéissance hier, fait aujourd’hui sourire, voire inquiète ceux qui en étaient les cibles. Les peuples, les pays et les systèmes qui se sont longtemps soumis ou pliés à ce règne déclinant ne cherchent plus à plaire aux maîtres du vieux monde, mais à construire des trajectoires autonomes, parfois en dépit des pressions extérieures. Ce qui semblait être une certitude hier est devenu une farce grotesque aujourd’hui.

L’arsenal du chaos, certes, reste intact, les armes de destruction massive sont toujours prêtes à être déployées, mais l’adversaire a depuis longtemps anticipé ce scénario. Il n’a pas attendu que le déluge s’abatte pour élaborer sa riposte ; il a agi en amont, cachant ses parades et renforçant ses lignes de défense. Loin de céder à la tentation suicidaire de la guerre totale, il adopte la stratégie froide et calculée de ceux qui, ayant perdu l’illusion de la victoire par la force brute, cherchent à durer. Ce n’est pas la destruction qu’il recherche, mais une forme d’imposition plus subtile d’un monde où la guerre, loin d’être un outil de domination, serait reléguée aux poubelles de l’Histoire. Un monde où la violence n’est plus un levier politique. Cette perspective, impensable pour l’Occident, bouscule tout ce qu’il a construit. Elle met à jour la nature de sa domination avec une négation systématique de l’altérité, un déni de toute forme de coexistence pacifique entre modèles différents. C’est là la rupture majeure. D’un côté, un bloc rongé par son propre déclin, un «empire» qui ne peut même plus concevoir qu’il soit en train de perdre, et qui se berce de l’illusion que la guerre pourra encore le purifier. De l’autre, un rassemblement de puissances diverses et stratégiques, qui n’ont pas pour objectif de régner à leur tour, mais d’empêcher que le cycle infernal de la domination et de la destruction ne se perpétue. Ils ne veulent pas prendre la place de «l’Empire», ils veulent l’empêcher de revenir. Et c’est précisément là où réside la plus grande peur de l’Occident avec la fin d’un modèle corrompu, non pas par la force de l’ennemi, mais par sa propre incapacité à évoluer.

L’Histoire, loin de suivre la ligne droite et linéaire imposée par les narrateurs victorieux, progresse par ruptures, par chocs, par effondrements soudains et par l’irruption de forces imprévues. Elle n’a jamais demandé la permission, ni même le consentement des puissances en place. Aujourd’hui, l’Occident collectif, ce vieux cartel dont la cohésion ne tient plus qu’à l’inertie de récits obsolètes et à des structures fatiguées, s’accroche désespérément à l’illusion qu’il peut contenir l’inéluctable. Il veut encore croire qu’il peut forcer l’Histoire à se plier sous la pression de la force brute, de l’intimidation, ou du chantage moral. Mais la vérité est que c’est déjà trop tard. Non pas parce qu’un autre empire l’aurait supplanté (un empire qui, en fin de compte, ne serait que le même drame dans un costume différent) mais parce que le monde a évolué au-delà de la centralité d’un seul acteur, d’un seul modèle. Les peuples ont vu le centre vaciller et ont compris qu’il n’existe plus de centre qui tienne. L’ordre unipolaire qui prétendait tout régir et tout ordonner s’effondre sous les coups de boutoir de l’émergence d’un autre paradigme avec celui d’un ordre multipolaire en construction. Et ce n’est pas une hypothèse, c’est une réalité en formation. Ce monde est déjà là sous nos yeux, et insaisissable pour ceux qui continuent de se réfugier dans leurs illusions.

Ce n’est pas une victoire éclatante qui se livre sous les feux de la gloire, mais une désactivation méthodique, lente et irréversible d’un système prédateur, rendue possible par une intelligence stratégique sans faille, une patience forgée par des siècles d’histoire et la construction d’alternatives crédibles et fonctionnelles. L’issue du vieux monde n’est plus une question de «si», mais de «quand». Ce n’est plus une question de savoir si ce monde s’effondrera, mais jusqu’où ceux qui persistent à le soutenir seront entraînés dans sa chute. Et la véritable question qui se pose désormais est d’une simplicité redoutable, car, qui parmi ceux qui continuent de maintenir ce système de pieds et mains, aura le courage de s’en détacher avant qu’il ne les engloutisse ? Puisque l’agonie de l’ancien ordre est déjà en cours, et seuls ceux capables de lâcher prise, de couper les liens qui les unissent à cet «empire» fatigué, pourront espérer sortir indemnes du cataclysme à venir.

Ce qui se profile à l’horizon ne sera pas clément pour ceux qui tergiversent encore. Il ne s’agit pas d’une transition en douceur, mais d’un basculement brutal, d’un franchissement de seuil décisif. Ce monde est déjà là. Ceux qui continueront de se cacher dans les vestiges de l’ancien ordre devront en assumer le prix.

L’époque des demi-mesures, des discours polis et des faux compromis est révolue. La vérité, brute et imparable, reprend enfin ses droits, sans fard ni atténuation. L’Histoire, elle, ne se plie plus aux caprices des derniers défenseurs d’un monde dépassé. Elle a déjà tranché, et le verdict est sans appel.

Phil Broq.

Source: https://reseauinternational.net/

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0