Agriculture : Les populations de Siby s’imprègnent sur les enjeux de la Loi portant sur le Foncier Agricole

Cette journée d’information et de sensibilisation sur les enjeux de la loi portant sur le Foncier Agricole(LFA) et l’Agroécologie paysanne tenue ce dimanche 14 septembre 2025 à l’Hôtel Kamadjan de Siby a été initiée par la Convergence Globale des Luttes pour la terre et l’eau/ Ouest Africaine à travers sa plateforme Nationale qui est la Convergence Malienne contre les Accaparements des Terres ( CMAT).
Cette journée d’information et de sensibilisation populaire à Siby rentre dans le cadre de la campagne sur les enjeux de la Loi portant sur le foncier Agricole et son prolongement avec les terroirs en Agroécologie Paysanne de la Convergence Malienne contre les Accaparements des Terres ( CMAT) qui vise à renforcer la compréhension des communautés rurales, des élus, des hommes/femmes de médias sur la Loi Foncière Agricole et son mécanisme d’action avec l’agroécologie paysanne avec un focus sur les systèmes semenciers paysans. Elle permettra aux parties prenantes de : Comprendre les enjeux et défis de la sécurisation foncière et son articulation avec l’agroécologie paysanne avec un focus sur les systèmes semenciers paysans ;Impliquer les médias dans la vulgarisation des dispositions de la LFA relatives entre autres à la sécurisation foncière Agricole, à l’accès des femmes et jeunes à la terre et à la résolution des différends liés au foncier Agricole .
Pour Moussa Coulibaly de la CMAT, le contexte mondial néolibéral est en plein questionnement et est en pleine évolution/confrontation, à la croisée des chemins dans les choix sociétaux à effectuer pour assurer la souveraineté foncière, semencière, alimentaire et énergétique, pour lutter contre les inégalités de plus en plus fortes, contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité.
L’économie du Mali reste dominée par l’Agriculture, elle-même en butte à des difficultés récurrentes : sécheresses et inondations de plus en plus fortes, dégradation des terres et des eaux notamment par de nombreuses pollutions dues aux pratiques Agricoles et minières, politiques Agricoles incohérentes. Mais aussi le Mali a de nombreux atouts en main portés par les mouvements paysans et communautaires, qu’il faut mettre en avant et soutenir : la cohésion sociale, la sécurisation et protection des terres , eaux, forêts et autres ressources naturelles, la paix et l’équité avec au cœur les communautés qui sont la clef d’une dynamique de développement harmonieux, prospère, sain et équitable dans leur terroirs, pour la nation et la région en s’appuyant sur l’agroécologie paysanne et ses 7 piliers.
En croire M Boukary Guindo , le développement Agricole procède aussi d’une responsabilité partagée par un ensemble d’acteurs notamment institutionnels, dont l’État, les collectivités territoriales, les professions agricoles, la société civile. Les politiques publiques nationales Agricoles, élaborées prennent racines dans la Loi d’orientation Agricole de 2006 qui en son article 3 stipule : « La politique de développement Agricole vise à garantir la souveraineté alimentaire et à faire du secteur Agricole le moteur de l’économie nationale en vue d’assurer le bien-être des populations. » La LOA de 2006 est une Loi cadre qui, poussée sans cesse par les mouvements paysans et communautaires et avec notamment l’appui d’experts et universitaires a permis : L’adoption d’une Politique foncière Agricole en 2014; La promulgation d’une Loi foncière Agricole historique en 2017 reconnaissant un quatrième régime foncier notamment les terres Agricoles des communautés, mais freinées par la non-adoption d’un Arrêté interministériel ; L’élaboration d’une Politique semencière nationale qui reconnait les systèmes semenciers paysans comme partie intégrante du « sous-secteur semencier » à travers un large processus participatif dont l’adoption est en attente; La reconnaissance de l’agroécologie dans une stratégie nationale de transition, mais sans l’intégration de l’agroécologie paysanne dans le processus d’élaboration et avec une représentation peu inclusive notamment vis-à-vis des mouvements paysans et communautaires impliqués. Ces importants textes qui insufflent une dynamique d’inclusion des acteurs dans la gouvernance des ressources naturelles en particulier du foncier visant à assurer une sécurisation foncière en vue d’une souveraineté alimentaire dans notre pays semblent méconnus par une grande majorité des populations.
Pour cette campagne d’information et de sensibilisation sur la LFA et les dispositions relatives à la sécurisation des fonciers coutumiers ruraux à savoir les communautés rurales, les autorités coutumières et administratives locales, les collectivités et services techniques concernés (Agriculture, Eaux et Forêts, Brigade fluviale…) les médias, les membres de la PN-CGLTE-OA, les acteurs de la société civile ; la CMAT compte toucher plus de 1000 personnes (femmes et hommes).
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net
Quelle est votre réaction ?






