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SOMAGEP - Agence de Djelibougou[/caption]
A la Direction Générale de la SOMAGEP Sa (société malienne de gestion de l’eau potable) l’usager n’est assurément plus accueilli aujourd’hui comme un roi. Il faut s’y rendre pour s’en rendre compte. Depuis un certain temps, en effet, il y a un fait nouveau à la SOMAGEP : la direction générale de cette société s’est totalement barricadée derrière portes et fenêtres ultra sécurisées et qu’on ne peut franchir sans un badge magnétique que ne détiennent que les seuls agents de la structure.
Cette mesure sécuritaire (barricade ?) est une nouveauté. Beaucoup d’usagers qui s’y sont rendus ces derniers temps, ont été désagréablement surpris de voir la société dans une telle situation qui cache mal une volonté de limiter au strict minimum les visites. Nombreux sont donc les usagers (les malheureux) qui, dossiers en main, pouvaient souvent attendre d’interminables minutes, devant la porte d’accès. Ici, avant de pouvoir entrer, l’usager ou le visiteur doit prendre son mal en patience et attendre l’arrivée ou profiter de la sortie d’un agent pour pouvoir entrer et régler son affaire. Tout est fait pour que seuls les Travailleurs de la direction soient les seuls à disposer de ce badge, qui permet d’ouvrir ou de fermer les portes de ce service, qui est pourtant présenté comme un service public de l’Etat.
Quand on vient trouver que la porte est fermée, inutile de tenter de contourner. C’est la même situation à l’Est, à l’Ouest, au nord ou au sud des bâtiments de la direction générale de la SOMAGEP. Se pose dès lors une question : Pourquoi la SOMAGEP Sa, qui a obtenu le transfert à son profit de la gestion du service public de l’eau, met-elle un tel dispositif entre elle et les usagers pour lesquelles elle doit son existence ? La question reste posée. Mais, tout porte à croire que cela a un lien avec les deux mouvements de protestation organisés, l’année dernière, par des populations, très remontées et venues se plaindre devant la direction de la SOMAGEP, en tapant sur des bidons et des tasses vides. Un geste à travers lequel les consommateurs expriment leur mal vivre et surtout les difficultés qu’elles ont à accéder à l’eau potable.
Lors de ces deux manifestations parties de certains quartiers de la rive droite de Bamako, les locaux de la SOMAGEP avaient été sérieusement menacés par une foule de clients qui était venu juste crier sa soif en demandant des explication à la SOMAGEP ; surtout que cette société, dès qu’elle a pris le service en main, a augmenté les tarifs de l’eau…
Depuis son lancement en mars 2012, (date à laquelle elle a commencé à prendre en charge la facturation de l’eau au Mali) au aujourd’hui, la SOMAGEP n’arrive toujours pas à avoir une réelle maîtrise de ce service, malgré tous les moyens mis à sa disposition par l’Etat.
Une fuite en avant
C’est donc avec empressement que l’on va évoquer ces menaces pour justifier cette mesure. Mais la vérité est que cette société sur laquelle les gens ont fondé beaucoup d’espoir, est aujourd’hui entrain de montrer ses limites. Trois ans après, elle (la SOMAGEP Sa), a toujours de la peine à assurer une bonne couverture de la ville de Bamako et du reste du pays. En période d’intense chaleur (ou le besoin est immense) les machines de la société dépassent à peine 231 500m3/jour, au moment où les besoins de la ville de Bamako pouvaient atteindre les 320 000 m3/jour.
La société se doit dès lors de chercher les moyens matériels, humains et technologiques lui permettant d’être à hauteur de mission et d’attente, et non de trouver des mesures d’évitement qui risquent, à terme, d’entacher la crédibilité de la société et de convaincre de l’incompétence de ceux qui en assurent la direction….
Papa Sow