Un demi-milliard : c’est le montant reproché à la direction de la zone Niono de l’Office du Niger par une mission de vérification. Cette accusation ne porte que la seule redevance eau.
L’équipe du Bureau du Vérificateur général (BVG) en mission de contrôle à l’Office du Niger a décelé mardi 15 août 2006 un détournement de plus de 500 millions de F CFA sur la seule redevance eau dans la seule zone de Niono.
L’équipe a, selon une source, aussitôt porté plainte auprès du juge contre le directeur de la zone et son chef de service administratif et financier. Le dossier, à l’heure actuelle, est en principe entre les mains de la gendarmerie.
Vu l’ampleur des dégâts, le vérificateur déployé sur le terrain a failli tomber en syncope, car, il aurait laissé entendre que les dégâts et autres détournements dans l’Office du Niger risquent de porter sur des montants astronomiques, jamais rencontrés dans les annales de la corruption et des scandales au Mali.
Il faut dire que le présent dossier n’a pas concerné d’autres aspects de la gestion comme les intrants agricoles, l’attribution des marchés, le carburant… mais bien la seule redevance eau. De plus, des zones comme Macina, Molodo, Ndébougou, Kouroumari n’ont pas encore fait l’objet d’investigations.
C’est dire que la mission du BVG devra s’attendre à lever à tous les coups de gros lièvres. L’on ne comprend trop pourquoi alors le PDG Youssouf Kéita a été relevé de ses fonctions avant même la fin des missions de contrôle. En responsables enclins à transparence et de préservation des deniers publics, ses supérieurs auraient dû attendre la fin du travail du Vérificateur général. Sa relève, jusqu’à preuve du contraire, exhale les relents d’une sanction/protection.
A ce rythme, rien ne nous empêche d’avoir le sentiment qu’il existe bel et bien une volonté politique d’extraire certains Maliens des mailles du filet au nom d’une justice sélective, qui est en train de prendre racine dans notre pays.
Néanmoins, évitons de généraliser en prêtant à tous des sentiments métaphysiques, car il existe encore dans toutes les corporations des âmes saines qui n’acceptent jamais de se compromettre pour l’argent sale. Souhaitons que le juge de Niono, saisi, soit de ceux qui détestent les gains illicites.
La rédaction