"Si la monnaie est manipulée de l’extérieur, alors toute souveraineté devient fictive"

Dans cet épisode d’Avenir Souverain, deux combats essentiels pour la dignité du continent sont à l'honneur: celui pour une monnaie véritablement africaine, loin des tutelles extérieures, et celui pour une justice équitable, affranchie des logiques néocoloniales. Analyses avec deux invités de poids: Djibril Gningue et Maître Amadou Tieoulé.

29 Juillet 2025 - 12:06
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"Si la monnaie est manipulée de l’extérieur, alors toute souveraineté devient fictive"

Repenser l’intégration monétaire en Afrique de l’Ouest tout en brisant les chaînes d’une justice internationale à géométrie variable: voilà deux fronts brûlants que l’Afrique ne peut plus ignorer. Sur les ondes de Sputnik Afrique, l’analyste sénégalais Djibril Gningue revient sur les tentatives des présidents Diomaye Faye et Patrice Talon pour relancer l’UEMOA, menacée par les désaccords profonds avec les États de l’AES.

“Si la monnaie est manipulée de l’extérieur, alors toute souveraineté devient fictive”, a-t-il rappelé, soulignant la nécessité d’un projet monétaire repensé, plus inclusif et moins soumis aux logiques franco-centristes.

Du côté de l’UEMOA, la fracture avec l’AES est bien réelle. Djibril Gningue insiste sur les causes géopolitiques: “Les pays côtiers veulent préserver un statu quo monétaire piloté par la BCEAO. Les États sahéliens, eux, veulent rompre avec la dépendance”. Pourtant, il garde espoir.

“La jeunesse africaine ne veut plus de compromis mous. Elle veut des choix nets, courageux, audacieux. Les dirigeants doivent désormais écouter cette voix”, a-t-il affirmé.

Mais le projet d’une Afrique libre ne peut se limiter à la seule économie. La justice internationale, représentée par la Cour pénale internationale (CPI), fait l’objet d’un rejet croissant sur le continent. Pour Maître Amadou Tieoulé, la CPI est devenue “un instrument de domination politique, utilisée pour mettre au pas les dirigeants africains qui osent s’opposer à l’ordre occidental”.
“La CPI n’a pas levé le petit doigt face aux crimes en Irak, en Palestine ou en Afghanistan. Mais elle s’est acharnée sur Laurent Gbagbo, qu’elle a gardé dix ans sans preuve. Voilà l’injustice que nous dénonçons”, affirme-t-il.

Face à cette injustice, l’AES réagit. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger lancent une Cour pénale commune pour juger les crimes les plus graves : génocides, crimes de guerre, corruption, terrorisme. Une initiative que Tieoulé qualifie de “tournant historique”.
“Nous devons créer une justice communautaire, enracinée dans nos réalités, nos langues, nos traditions. C’est le prolongement naturel de notre souveraineté politique”, conclut-il.

Source: https://fr.sputniknews.africa/

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