C’est le 17 févier 2002 que Amadou Djigué a été élu à la tête du Conseil Maliens des Chargeurs (CMC) pour un mandat de cinq (5) ans qui prend donc fin le 17 février 2007. Toutefois, le ministre de tutelle, selon les textes, organise les élections cinq (5) mois avant cette échéance, élections qui démarrent au niveau régional pour déboucher sur la mise en place du bureau national à Bamako. Cette mise en place a eu lieu en 2002 à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali.
En raison de sa gestion opaque, unilatérale et patrimoniale du CMC, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer la démarche erronée du Président Djigué à la tête de cette structure. Ce qui ne date d’ailleurs pas d’aujourd’hui. Déjà une année après son élection, la première assemblée qu’il a tenue à Ségou fut émaillée de remous. L’assemblée avait rejeté tous les textes en sommant le Président de les reprendre. Malheureusement, Djigué ne tiendra plus d’assemblée, alors qu’il en faut deux par an, soit dix au cours de son mandat. En ce qui concerne les réunions de commissions techniques, elles n’ont jamais été tenues. Les réunions de bureau se tiennent l’occasionnellement. Une gestion catastrophique qui a conduit le 1er Vice Président Samaké à démissionner depuis environ deux ans pour ne pas cautionner cette mascarade. Il n’est d’ailleurs pas le seul. Tous pensent que le CMC doit être différemment géré, pas comme la société Djigué.
Depuis donc son investiture, Djigué est devenu incorrigible. Et puisque nous en avons parlé dans notre dernière parution, il est en train de remuer ciel et terre pour défendre l’indéfendable. A propos, nous revenons sur l’article qui fait planer Djigué:
[ Crise de confiance entre le Président et les membres du Bureau, non-respect des dispositions statutaires dans la gestion de l’Institution, absence de réunions du Bureau élu, le Conseil Malien des Chargeurs devient de plus en plus la seule affaire de DJIGUE qui essaie de faire feu de tous bois pour masquer ses carences. Comme si ça ne suffisait pas, il cherche à faire proroger son mandat par les pouvoirs publics, ignorant royalement qu’il exerce une fonction élective pour laquelle il doit soumettre le bilan de sa gestion à la sanction des ressortissants de l’Institution qui ne sont pas tous ses inconditionnels.
Il est temps, plus que temps pour les autorités de se pencher sur la gestion et le fonctionnement du Conseil Malien des Chargeurs qui est loin d’être en mesure d’organiser et de représenter les chargeurs maliens, conformément à la mission qui lui est assignée par l’ordonnance n° 99-036/P-RM du 23 septembre 1999 qui consacre sa création.
En effet, les structures régulièrement élues telles que le Bureau national et l’assemblée consulaire ne fonctionnent guère comme prévu par les textes. Les réunions statutaires du Bureau sont carrément mises aux oubliettes, l’assemblée consulaire, quant à elle, est tout juste bonne pour orner la galerie. Et pourtant, DJIGUE, lui, tourne en rond et gère les lambeaux qui permettent encore de se souvenir qu’un Conseil Malien des Chargeurs existe au Mali.
En plus, au mépris de l’assemblée consulaire qui l’a lui-même élu, il a commis les services d’un célèbre avocat de la place pour trouver les moyens de proroger son mandat de président de cette structure qui, au contraire, devrait vraiment se remettre en cause. L’on se demande bien quelle mouche l’aurait piqué pour initier cette démarche, alors qu’il était vraiment plus aisé et respectable, de demander un mandat supplémentaire à ses mandants sur la base d’arguments qui pourraient convaincre, évidemment s’il en a.
De toute façon, cette démarche somme toute cavalière, frise le mépris des chargeurs maliens et pourrait provoquer un précédent dangereux dans l’histoire des institutions consulaires du Mali. Faudrait-il rappeler que selon l’ordonnance de création du CMC précité, c’est un Etablissement Public National à caractère Professionnel. Par conséquent, l’Etat dans son pouvoir régalien devrait rétablir la situation au lieu de se prêter à un jeu aussi dangereux que celui de prorogation de mandat.
Les chargeurs au Mali représentent, au vu des textes fixant sa composition « les importateurs, exportateurs et transitaires agréés au Mali, propriétaires ou non de la marchandise, qui sont chargés de l’expédition de celle-ci ». Du beau monde parmi lesquels beaucoup de présidentiables de l’Institution. Est-ce peut-être ce qui semble mettre Djigué aux abois pour s’engager dans une voie qui ne serait pas du tout honorable pour la stature qu’on lui prête ? ]
En tout cas, rien n’interdit à Djigué de se présenter à sa propre succession. Mieux, il doit comprendre une fois pour toute que même un Président de la République du Mali ne saurait dépasser d’une journée la durée de son mandat. Le ministre de l’Equipement et des transports a l’obligation, dès le mois de septembre prochain, d’organiser de nouvelles élections. Et Djigué doit se prêter au jeu. A bon entendeur, salut !
Ahmed Diarra