PROJET D’INSTALLATION D’UNE AUTOGARE: N’Tomikorobougou promet le jeudi noir à la Commune III

La mairie de la Commune III devra en principe procéder jeudi prochain à l’installation d’une autogare et d’un parking auto à N’Tomikorobougou. D’ores et déjà, cette décision suscite l’ire des natifs du quartier qui...

8 Août 2006 - 11:32
8 Août 2006 - 11:32
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La mairie de la Commune III devra en principe procéder jeudi prochain à l’installation d’une autogare et d’un parking auto à N’Tomikorobougou. D’ores et déjà, cette décision suscite l’ire des natifs du quartier qui se disent prêts à mourir pour que la décision ne soit pas.
 
Il y a deux mois, la mairie de la Commune III a choisi une partie du marché de N’Tomikorobougou pour installer une autogare. Déjà, sous le régime de l’ex-parti unique (UDPM), cet espace avait été réservé pour abriter une mosquée et un parking automobile. Mais ces projets n’avaient jamais été exécutés. Au point que les espaces en question avaient reçu d’autres occupations.
Mais la mairie de la Commune III, soucieuse de l’urbanisation de sa circonscription, veut aujourd’hui remettre les choses à l’endroit. Apparemment cela n’est pas du goût de certaines populations, en l’occurrence celles de N’Tomikorobougou décidées à triompher de la volonté des autorités communales.
En attendant qu’une solution soit trouvée à ce quiproquo, le maire de la Commune III a informé les détaillants qui sont installés sur l’espace prévu pour l’autogare de déguerpir avant jeudi.
Cette annonce a davantage mis le quartier en ébullition. Ses ressortissants ont organisé dimanche soir une marche de protestation qui a pris fin aux environs de 21 h par une assemblée générale chez leur ex-chef de village.
« L’installation d’une gare routière au beau milieu de notre quartier n’est pas pour nous rassurer pour qui sait qu’une autogare est le terreau fertile au banditisme, à la drogue, à la prostitution… », a pesté un participant à l’AG.
 
Déballages
 « Nous allons faire don de vie pour que la décision ne soit pas. La mairie devra marcher sur nos cadavres avant d’installer une gare routière ici. Nous sommes totalement concernés par l’éducation de nos enfants qui ne seront qu’exposés à la déperdition avec la proximité d’une gare routière », a ajouté un autre intervenant.
Moussa Balla Diakité, conseiller municipal, a, pour sa part, indiqué avoir déjà signifié au maire le refus du quartier d’abriter une gare routière. « Il m’a répondu que c’est une décision communale. Mais je ne me rappelle pas avoir participé à la prise d’une telle décision », a ajouté l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, dont le domicile familial est tout proche de l’espace en question.
Intervenant à son tour, le président du Collectif des jeunes de N’Tomikorobougou a juré qu’ils sont prêts à mourir que de cohabiter avec une autogare.
Selon nos sources, la mairie de la Commune III et l’entreprise ABK ont déjà convenu de l’achat de l’espace par la seconde. La même source indique que l’entreprise ABK a déjà avancé une grosse somme pour dédommager les détaillants qui devront céder leurs places et que cet argent a été utilisé par certains conseillers de la mairie, ce qui explique la persistance de la mairie devant la population.
« Le maire a été averti. Mais il a affirmé que c’est la décision du conseil municipal. Nous lui avons dit de nous montrer la décision, il en a été incapable », a réitéré l’ex-membre du gouvernement.
« Nous avons une pétition de 1000 signature. On va la montrer à M. le maire. S’il ne change pas sa décision, nous allons tous mourir jeudi prochain dans notre marché », a dit Ibrahim Kéita, un jeune du quartier.
Sidiki Doumbia
(stagiaire)

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