Fin de la Grève du SNESUP : Le médecin après la mort

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La levée du mot d’ordre de grève du SNESUP n’aura rien servi pour sauver l’année académique universitaire 2010. Le gouvernement lors du conseil des ministres du 14 juillet a tout simplement renvoyé les étudiants et les enseignants grévistes en congé forcé pour dit-il rétablir l’ordre.

Pendant plus de six (06) mois, les enseignants ont déserté les classes laissant les pauvres étudiants à leur triste sort. Toutes les tentatives de négociation ont été vouées à l’échec. On a même assisté à des marches des étudiants et de nos malheureuses mères pour appeler ou supplier les grévistes à reprendre le chemin des cours mais en vain.

Ils auront attendu jusqu’au mois de juillet pour arriver à un compromis concernant les différents points de revendication. Une date fatidique car, le retard accusé ne permet plus de sauver l’année universitaire 2010 dans les facultés comme la FLASH, la FAST ; le CESB, la FSEG et la FMPOS.

L’Etat coupable, les enseignants aussi !
Le gouvernement de la République du Mali s’est montré impuissant face au problème des enseignants grévistes et n’a rien pu pour faire revenir ces derniers en classe. Le Ministre en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde n’a pu faire mieux que d’accompagner le syndicat dans son aventure destructrice de l’école. Une complicité décriée aujourd’hui par les parents d’élèves.

Le gouvernement, impuissant face à cette situation, s’est retrouvé coincé et a décidé de fermer toutes les structures de l’enseignement supérieur en même temps pour dit-il préparer la rentrée 2011-2012 dans les meilleures conditions. Par cette décision prise en conseil de ministres, le gouvernement Kaïdama pour se justifier a tenté de dissimuler le problème en se rabattant sur des problèmes d’ordre structurel connus de tous dans les structures universitaires de l’université de Bamako (effectif pléthorique, manque d’enseignants, insuffisance de locaux administratifs et pédagogiques…).

Dans le communiqué du conseil des ministres du 14 juillet 2011, les autorités sur la base d’un rapport sur l’enseignement supérieur et du plan d’actions à court terme, se disent être contraintes de prendre des mesures appropriées en vue de disposer d’un système d’enseignement et de recherche plus performant et capable de concilier les impératifs de développement du pays et la compétition internationale.

Ces mesures sont la fermeture des résidences universitaires en vue de leur réhabilitation avant la rentrée scolaire 2011-2012 ; la création de quatre (04) universités en lieu et place de l’université de Bamako; le renforcement des capacités d’encadrement et des capacités de gestion des structures d’enseignement.

La mise en œuvre de ces mesures permettra t-il de sortir l’enseignement supérieur de l’ornière ? Difficile de répondre. Les parents d’élèves en tout cas s’inquiètent déjà de l’impact réel de cette mesure sur l’avenir de l’école malienne.
Daouda T. KONATE

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