Pluies articielles au Mali : La sécurité alimentaire en jeu

Dans leur volonté de soustraire l’agriculture des aléas climatiques, les autorités maliennes se sont lancées dans une nouvelle aventure technologique : les pluies provoquées...

Les Echos

21 Août 2006 - 22:30

Dans leur volonté de soustraire l’agriculture des aléas climatiques, les autorités maliennes se sont lancées dans une nouvelle aventure technologique : les pluies provoquées.

Le programme d’exécution de cette prouesse technologique devait atteindre sa vitesse de croisière à partir du 14 août dernier. Mais, selon les responsables de la direction nationale de la météorologie, deux interventions avaient déjà eu lieu le 28 et le 29 juillet 2006. Elles se seraient notamment soldées par d’abondantes pluies à Bamako et dans de nombreuses localités.

Les pluies provoquées consistent simplement à ensemencer les nuages pour augmenter la quantité afin de provoquer des précipitations avant qu’ils ne se dissipent.

Le but visé par ce programme de pluies provoquées est de réduire les conséquences de la sécheresse sur les cultures et garantir la sécurité alimentaire. Il permet surtout de favoriser un bon démarrage de la saison agricole.

Ce premier programme d’expérimentation concerne surtout les régions de Koulikoro, Ségou et Mopti. Il sera mené sur une période de 14 mois pour un investissement de plus de 4 milliards de F CFA.

Selon Daouda Zan Diarra, chef de division agrométéorologique, cité par des confrères de la place, la fréquence des retards de début des saisons de pluies a nécessité le choix des pluies artificielles.

Suite à une instruction du président Amadou Toumani Touré, les structures techniques avaient été chargées d’élaborer un programme dans ce sens. Cette stratégie paraît comme une option sous-régionale parce que des pays comme le Burkina Faso et le Sénégal ont déjà respectivement quatre et deux années d’expérience dans le domaine.

Ce phénomène de pluies provoquées demeurait jusque-là un rêve pour les paysans maliens. Le Mali, à l’image du Burkina Faso, saura-t-il l’utiliser comme une alternative efficace contre l’insuffisance, voire la mauvaise répartition des pluies ?

En tout cas bien maîtrisée, cette technologie peut être un atout de taille dans l’acquisition et le renforcement de la sécurité alimentaire au Mali.

Moussa Bolly