Triple meurtre à Farako Mountougoula :Sékou Diallo tue trois de ses enfants et blesse grièvement sa femme avec un fusil de chasse Baïkal
Les populations du village de Farako Mountougoula, dans la commune rurale de Baguineda, sont encore sous le choc. En effet, pour des raisons que nul ne sait, en tout cas de façon précise, Sékou Diallo, un paysan âgé d'environ 50 ans, a ouvert le feu sur ses enfants Tiékoro, Amadou et Aboubakar âgés respectivement de 12, 7 et 3 ans ; et blessé grièvement sa femme, Binta Diallo, âgée de 43 ans, qui a été admise aux services d'urgence de l'hôpital Gabriel Touré. Moussa Diallo, un autre fils de Sékou Diallo, a échappé de peu à la furia meurtrière de son forcené de père. Pour le moment, les gens s'accordent à soutenir que Sékou Diallo a agi sous le coup de la folie.
Les gendarmes de la brigade territoriale de Baguineda, très habitués à traquer et écrouer des bandits et délinquants de toutes factures, sont tombés des nues en apprenant le drame survenu à Farako Mountougoula. Même le Major Soumaïla Coulibaly, CB de la brigade de gendarmerie est sous le choc et se demande encore comment un homme qui a déjà vécu 50 ans ose-t-il tirer, à bout portant, sur ses propres enfants.
Tout a commencé très tôt et très vite le dimanche matin lorsque le Major Coulibaly reçoit un coup de fil du maire de Mountougoula lui annonçant qu'un chasseur vient de tirer sur quelqu'un. Quelques instants plus tard, le maire passe le chef du village au CB au téléphone. Ce dernier confirme au Major Soumaïla Coulibaly qu'un individu a effectivement tiré et tué des gens.
Rapidement, les pandores lèvent une équipe et se rendent sur les lieux. Là, ils constatent le drame indescriptible : trois enfants sauvagement abattus et une femme grièvement blessée qui gisait dans une mare de sang. Arrêté non sans difficultés, le triple meurtrier a été conduit au poste de gendarmerie pour les besoins de l'enquête. Mais déjà, tout le village et même les gendarmes ont conclu à une folie qui a amené le paysan Sékou Diallo à abattre trois de ses propres enfants et blesser sa propre épouse.
Le moins que l'on puisse dire c'est que l'enquête ne sera pas facile car, le meurtrier ne fait qu'enchaîner agressivité et insultes grossières à l'endroit de tous ceux qui s'adressent à lui. D'ailleurs, juste après son arrestation, il a copieusement insulté le CB qu'il tient pour responsable de son arrestation.
Même si les jours de son épouse Binta Diallo ne sont pas en danger, quoique grièvement blessée, la radiographie partielle effectuée sur elle a laissé voir environ une vingtaine de plombs qui se sont logés dans son corps. Les blessures sont visibles sur son sein droit, son œil gauche et ses deux membres inférieurs. D'après Binta Diallo, elle et Sékou Diallo sont mariés depuis 26 ans et ont eu 13 enfants. Interrogée sur l'état de son mari, sa réponse ne permet pas de trancher la question : "Mon mari était une personne calme. Je n'ai rien remarqué d'anormal chez lui avant le jour du drame. La seule chose que j'ai remarquée est qu'il souffrait de dysenterie et c'est le jour où cela a pris fin qu'il est subitement devenu fou. C'est incroyable".
Si la plupart des témoignages converge vers une folie qui aurait conduit Sékou Diallo à tuer ses propres enfants et blesser sa femme, certaines indiscrétions pensent qu'il faut chercher d'autres raisons ailleurs. Dans tous les cas, une enquête est ouverte au niveau de la gendarmerie et permettra d'élucider ce dramatique fait divers qui a coûté la vie à trois innocents enfants et relancé la problématique du port d'arme dans nos villes et villages.
Car, le fusil utilisé par Sékou Diallo est un Baïkal de fabrication russe et le propriétaire n'avait aucune autorisation pour son port. En même temps que nous suivrons le déroulement de l'enquête, nous souhaitons paix aux âmes des disparus et prompt rétablissement à la blessée.
Diakaridia YOSSI
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