Fête nationale : le Bénin invite l’AES à défiler à Cotonou

À l’occasion de la fête nationale, le Bénin a invité des troupes de pays membres de l’AES à participer au défilé du 1er août, un geste d’ouverture diplomatique alors que les relations sont tendues et que le pays reste marqué par une attaque jihadiste meurtrière en avril.

28 Juillet 2025 - 10:08
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Fête nationale : le Bénin invite l’AES à défiler à Cotonou

À l’approche du 65ᵉ anniversaire de son indépendance, que le pays célébrera le 1er août 2025, le Bénin choisit de tendre la main à ses voisins sahéliens malgré un contexte sécuritaire et diplomatique tendu. Ce qui pourrait être la dernière fête nationale présidée par Patrice Talon se veut un moment d’« apothéose », selon les mots du porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji.

Intervenant dimanche 20 juillet sur Canal 3 Bénin, M. Houngbédji a annoncé que quatre pays ont été invités à faire défiler leurs troupes aux côtés des forces béninoises, dont deux appartiennent à la Confédération des États du Sahel (AES) – une initiative diplomatique forte alors que les relations avec certains de ces pays, notamment le Niger, sont profondément dégradées. Le Bénin partage plus de 200 km de frontière avec chacun des deux pays membres de l’AES que sont le Burkina Faso et le Niger, des zones particulièrement vulnérables aux incursions jihadistes.

« Nous avons fait la démarche de les inviter formellement pour leur dire que nos populations sont les mêmes de part et d’autre des frontières », a déclaré le porte-parole, précisant que le Bénin restait disposé à une bonne coopération, en dépit de la rupture politique entre l’AES et la Cédéao. Une façon, selon lui, de rappeler que la solidarité régionale ne doit pas céder aux dynamiques de division.

Cette main tendue survient à peine trois mois après une attaque jihadiste meurtrière, survenue le 17 avril dernier dans les localités de Banikoara et Koudou, dans le département de l’Alibori. Le 23 avril, Wilfried Houngbédji avait annoncé un bilan de 54 soldats béninois tués, qualifiant l’assaut de « dramatique ». L’attaque, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), avait également permis aux assaillants de s’emparer d’un important arsenal.

« Une vie perdue, c’est déjà trop », avait-il déclaré, tout en dénonçant la volonté des terroristes de « saper le moral » des forces armées et de la nation entière. Il avait aussi regretté le manque de coordination sécuritaire avec certains pays voisins, estimant que le dispositif insuffisant de l’autre côté des frontières avait facilité l’action des assaillants.

Ces événements tragiques ont ravivé les tensions régionales. Depuis fin 2023, les relations entre le Bénin et le Niger se sont nettement détériorées, notamment après que le général Abdourahamane Tiani a accusé Cotonou de collusion avec des puissances étrangères et d’aide aux groupes armés. Des accusations qualifiées d’« infondées » par le gouvernement béninois, qui avait convoqué la diplomatie nigérienne à Cotonou.

Dans ce climat, la présence ou non des troupes de l’AES au défilé du 1er août sera observée comme un signal fort, pouvant marquer un tournant dans les relations sous-régionales.

AC/Sf/APA

Source: https://fr.apanews.net/

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