Avec notre correspondante à Dakar,
Carine Frenk
Etrangement absente du débat national depuis de longs mois, la crise malienne s’est finalement invitée dans la presse sénégalaise : on commente l’envoi des 500 militaires et l’on s’interroge sur ses répercussions éventuelles.
Lors d’une cérémonie, le président Macky Sall a évoqué, mardi 15 janvier, le risque d’attentat et invité les guides religieux du Sénégal à «
prévenir leurs disciples contre d’éventuelles influences étrangères ».
Pour l’universitaire Bakary Samb, spécialiste des réseaux transnationaux islamiques, c’est la première fois que l’opinion publique sénégalaise s’interroge sur le «
danger du terrorisme au Sénégal » et se pose la question du «
risque de propagation du salafisme » dans un pays d’islam modéré où les confréries font figure de rempart à l’intégrisme.
«
Depuis longtemps, les Sénégalais dorment sur leurs lauriers, ils se croient à l’abri », explique Bakary Samb. Or, selon lui, l’idéologie salafiste, celle qui anime aujourd’hui Aqmi, Ansar Dine ou le Mujao, est d’ores et déjà présente au Sénégal et des relais existent.
Pour la première fois de manière publique, le ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye a même évoqué la présence de «
cellules dormantes au Sénégal ».
Par RFI