Soumeylou Boubèye Maïga : «La neutralité des militaires, un esprit de raison et des compromis de confiance»

1 Sep 2020 - 13:06
1 Sep 2020 - 15:02
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Soumeylou Boubèye Maïga : «La neutralité des militaires, un esprit de raison et des compromis de confiance»
Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga
L’ancien Premier ministre estime que pour réussir la Transition, ce triptyque est nécessaire. Il livre dans l’entretien qui suit, sa lecture de la situation actuelle de notre pays L’Essor : Quelle est votre lecture de la situation du pays, marquée par l’irruption des militaires sur la scène politique suivie de la démission du président de la République ? Soumeylou Boubèye Maïga : Je pense que ce qui est survenu le mardi 18 août dernier était pratiquement inévitable, parce que nous étions arrivés dans une situation d’impasse. Toutes les réponses qui ont été apportées à la crise depuis le mois de juin étaient à la fois tardives et insuffisantes. On s’acheminait tout droit vers une radicalisation encore plus dangereuse de part et d’autre. Je pense que le 18 août a permis d’éviter, au moins, ce processus de radicalisation et de confrontation. Maintenant, c’est à nous de saisir l’opportunité créée pour repartir avec des bases garantissant à la fois la légitimité et la crédibilité des institutions. L’Essor : Êtes-vous rassuré par les premiers pas des membres du Comité national pour le salut du peuple ? Soumeylou Boubèye Maïga : Ils sont sur un terrain qui leur était totalement étranger. Ils ont réussi à mener une action dans laquelle tout le commandement opérationnel de l’Armée a été impliqué. Maintenant, nous devons tous nous efforcer d’être dans une logique d’accompagnement et de soutien. Pour réussir la Transition, nous devons respecter la neutralité des militaires, avoir un esprit de raison et nous concéder des compromis de confiance. Nous devons accompagner les militaires dans leur effort de faire émerger un consensus et ne pas les soumettre à des tensions inutiles ou d’exiger d’eux des prises de position plus ou moins partisanes. L’Essor : La transition qui s’ouvre est perçue par nombre de nos compatriotes comme celle devant fonder le nouveau Mali. Quels peuvent être les contours de l’architecture, les missions et la durée de la transition? Soumeylou Boubèye Maïga : En matière de transition politique, il faut être assez humble et se fixer des objectifs limités, mais importants pour le pays. Je sais que d’habitude dans les transitions, il y a toujours une sorte de tentation messianique. Dans la situation actuelle, il faut éviter de vouloir embrasser trop de choses. Je crois que les questions fondamentales portent essentiellement sur l’architecture institutionnelle, la feuille de route et la durée de la transition. Pour l’architecture institutionnelle, il faut effectivement un exécutif dirigé par un président et un Premier ministre civils comme le préconise la Cedeao, mais dans lequel les militaires ont une présence qui reflète le rôle qu’ils ont joué et qu’ils doivent tenir pour garantir une certaine trajectoire. à côté de l’exécutif, notre position, c’est de créer un Conseil national de transition qui sera l’organe législatif dont la composition doit être inclusive, ayant une compétence législative pour la période de la transition. Ce Conseil national de transition devrait être composé des représentants des partis, de la société civile, des Forces armées et de sécurité. .........LIRE LA SUITE SUR LESSOR.SITE

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