Mohamed Mouktabil, président de la Fédération Royale Marocaine de karaté en exclusivité : "Je suis candidat à la présidence de l'Ufak, votez alors pour le changement !"
"Le 23 juillet, vous aurez le choix entre perpétuer le statu quo ou écrire une nouvelle page du karaté africain"

Avec près de 40 ans d'expériences, Mohamed Mouktabil, président de la Fédération royale marocaine de karaté et disciplines associées depuis 2004, est l'un des candidats sérieux pour briguer la présidence de l'Union des fédérations africaines de karaté (Ufak) lors de l'Assemblée générale élective du 23 juillet prochain à Abuja, au Nigeria. Le candidat pour le changement nourrit beaucoup d'ambitions afin de redonner le blason du karaté africain. "Je vous propose une vision "unie, ambitieuse et transparente", où chaque pays aura sa place. Ensemble, nous pouvons faire de l'Afrique une puissance du karaté mondial", nous a confié M. Mouktabil dans un entretien qu'il a bien voulu nous accorder lors de notre séjour à Tétouan, au Maroc. En tant que 5e dan, l'actuel président de la Zone Nord de karaté et l'ex-préfet de police auprès du Palais royal pendant 38 ans, est très engagé sur le karaté marocain et africain. Suivez l'interview !
Aujourd'hui-Mali : Pour nos lecteurs, qui êtes-vous ? Et quel est votre parcours dans la discipline sportive qu'est le karaté ?
Mohamed Mouktabil : Vous avez Mouktabil Mohamed, président de la Fédération royale marocaine de karaté et disciplines associées depuis 2004. Je suis ceinture noire 5e dan en karaté depuis 1992. Président de la Zone Nord, je suis également membre du comité exécutif de l'Union des fédérations africaines de karaté (Ufak).
Comment se porte aujourd'hui le karaté marocain ?
Je pense que le karaté marocain est en pleine ascension aujourd'hui, grâce à des résultats internationaux remarquables (médailles aux championnats d'Afrique et du monde) et une structuration solide des ligues régionales. Et le plus important, c'est que la relève est assurée par des jeunes talents formés dans des académies spécialisées, comme celle de la Fédération royale marocaine de karaté (FRMK). Cependant, des défis persistent, notamment en termes de financement et de médiatisation.
Quelle est la politique mise en place pour arriver à ce stade ?
La Fédération royale marocaine de karaté et disciplines associées a axé sa politique sur la formation de l'encadrement technique via des stages nationaux et internationaux notamment au Japon ou en Europe. Il y a aussi la compétition avec la participation systématique aux événements continentaux et mondiaux. Et surtout le développement des jeunes avec des programmes scolaires et universitaires afin de détecter les talents. Puisqu'il existe déjà des conventions scolaires et universitaires
S'agissant des partenariats, il faut dire que nous avons de très bonnes relations avec le ministère des Sports et certains sponsors privés.
Quelle place occupe, aujourd'hui, le Maroc au niveau mondial ?
Le Maroc est dans le Top 15 mondial (WKF), leader en Afrique avec l'Egypte et l'Algérie. Des athlètes comme Saïd ou Baya sont n°1 mondial. Nasry Sanae Agalmame, Hani Bilal Hakimi ou Btissam Sadini ont marqué l'histoire récente du karaté mondial.
Abuja accueillera l'Assemblée générale de l'Union des fédérations africaines de karaté, le 23 juillet prochain. Quels sont les enjeux ?
Je pense que l'un des enjeux clés de cette assemblée générale sera d'abord la transparence et la gouvernance. Il s'agira de renforcer la crédibilité de l'Union des fédérations africaines de karaté, après des années de gestion critiquée.
Ce sera aussi l'occasion d'uniformiser les standards techniques et financiers en termes de développement continental. Et également, il sera question de la préparation aux prochains Jeux olympiques Los Angeles en 2028. Et là, je pense que le karaté africain pourrait revenir aux JO. Pour cela, l'Afrique doit être prête.
Etes-vous candidat ? Si oui, pourquoi ?
Oui, je suis candidat à la présidence de l'Union des fédérations africaines de karaté lors de l'Assemblée générale élective prévue ce mois à Abuja, au Nigeria. Je suis candidat pour rompre avec les dysfonctionnements notamment le manque de transparence et la centralisation des ressources. Il s'agira pour moi de professionnaliser le karaté africain via des fédérations professionnelles et des sponsors. Une manière de faire rayonner l'Afrique dans les instances mondiales (WKF).
Quels sont vos atouts pour briguer la présidence de l'Union ?
Je pense que mon premier atout est d'abord mon expérience dans le domaine du karaté en tant qu'ancien athlète et dirigeant de la Fédération royale marocaine de karaté avec tous les succès avérés. Nous sommes les premiers au monde au niveau de l'organisation des championnats internationaux et Top 10 au niveau des résultats.
Quand je venais à la Fédération en 2004, le nombre d'associations de karaté était estimé 300 et nous sommes aujourd'hui à 1000 associations et 350 000 pratiquants, 1870 arbitres nationaux et 28 arbitres mondiaux. Alors qu'ils étaient seulement 170 arbitres nationaux et 3 arbitres mondiaux.
Je tisse de relations solides avec la WKF et les fédérations européennes et asiatiques. J'ai une vision pragmatique avec des projets concrets à travers les académies panafricaines et le fonds de développement.
Quelle stratégie avez-vous mise en place pour convaincre les délégués ?
Je pense que la meilleure stratégique pour convaincre les délégués, c'est d'abord les consultations individuelles en écoutant les besoins de chaque fédération. Je dispose aussi d'un programme clé en main à travers un plan d'action chiffré. Par exemple, je propose 30 % d'augmentation notamment des compétitions juniors en 3 ans.
Concernant les alliances stratégiques, il s'agira de soutenir les fédérations qui n'ont pas les moyens techniquement et financièrement avec des contrats d'objectifs.
Si vous êtes élu, quelles seront vos priorités pour redorer le blason du karaté africain ?
Si je suis élu président, la première des choses, c'est de mettre un accent particulier sur la transparence au sein de l'Union des fédérations africaines de karaté. Cela passe obligatoirement par un audit financier et la publication des comptes.
Ensuite viendra la formation avec la création d'un centre continental d'arbitrage et d'entraîneurs et la médiatisation pour plus de visibilité de nos activités à travers des accords de partenariats avec des chaînes de télévision d'autres organismes. L'équité, ce sera aussi mon combat avec des quotas pour certaines fédérations afin de bénéficier des stages internationaux.
Quelle appréciation faites-vous du karaté en Afrique ?
Je pense que le karaté africain dispose des atouts avec la richesse en talents et la passion des pratiquants. Parlant des faiblesses, il y a le manque d'infrastructures, l'inégalité Nord/Sud et surtout la gestion amateurisme. Comme opportunités, le karaté peut devenir un sport phare avec une gouvernance rénovée.
Comment jugez-vous la gouvernance du bureau sortant ?
Si on parle de la gouvernance au sein du bureau sortant de l'Union des fédérations africaines de Karaté, il faut reconnaitre qu'il y a des points positifs avec l'organisation de quelques compétitions majeures. En ce qui concerne les points négatifs, on peut parler de l'opacité financière, l'absence de stratégie de développement et surtout le favoritisme.
Quels sont vos rapports avec les autres fédérations africaines ?
Nous avons de très bonnes relations collaboratives et respectueuses, basées sur le dialogue avec les réunions régulières pour harmoniser les calendriers. Il y a aussi le partage avec l'expertise marocaine mise à disposition. Par exemple, des stages communs avec des Fédérations africaines et européennes bien après une convention signée des deux côtés.
Avez-vous un message à l'endroit des délégués à l'AGE du 23 juillet ?
Le 23 juillet prochain, vous aurez le choix entre perpétuer le statu quo ou écrire une nouvelle page du karaté africain. Je vous propose une vision "unie, ambitieuse et transparente", où chaque pays aura sa place. Ensemble, nous pouvons faire de l'Afrique une puissance du karaté mondial.
Votez alors pour le changement !
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA à Tétouan au Maroc
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