Mohamed Kimbiri, president du collectif des associations musulmanes du Mali : L'armée malienne face au péril des réseaux sociaux

Notre pays, en proie à l'hydre terroriste et à l'économie criminelle, éprouvé par des attaques ciblées, cordonnées, et simultanées, est au centre d'une situation de guerre multiforme.

12 Juillet 2025 - 01:33
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Mohamed Kimbiri, president du collectif des associations musulmanes du Mali : L'armée malienne face au péril des réseaux sociaux

Pour faire face à cette guerre imposée, le Mali a besoin d'une armée forte, efficace et accompagnée. Malgré les actions salutaires de nos FDS sur le terrain, la situation est de plus en plus préoccupante avec son corolaire de sinistrés, de déplacés, et de morts. Les supplices que traverse la population malienne nous interpellent tous.

e contexte sociopolitique et sécuritaire du pays exige de chaque composante du Mali, de jouer pleinement sa partition dans la stabilisation. En tant que religieux porteur du message divin, nous estimons que nous avons un rôle crucial à jouer dans le renforcement de la cohésion nationale.

Qu'elle soit à vocation informative ou d'influence, la communication en temps de guerre est un domaine complexe, impliquant des enjeux militaires, politiques et sociaux. Elle est essentielle pour coordonner les actions, influencer l'opinion publique et faire face aux défis de la guerre de l'information.

En période de guerre, la communication joue un rôle crucial, tant sur le plan militaire qu'auprès de la population civile. Elle englobe à la fois la diffusion d'informations, la propagande, et la gestion de la perception publique des événements.

Les enjeux de communication sont multiples, allant de la coordination des troupes à la mobilisation du soutien populaire, en passant par la nécessité de contrer la désinformation de l'ennemi. Mais mal utilisée comme aujourd'hui à travers les réseaux sociaux, la diffusion de fausses informations peut avoir des conséquences désastreuses, tant sur le plan militaire que sur la perception de la guerre par le public.

Il s'agit pour nous de trouver des voix et moyens d'accompagnement par des approches de communication efficaces à travers un soutien aux FDS par des actions de lutte contre la désinformation et la manipulation médiatiques visant à les discréditer, à fustiger les campagnes d'intoxication et de déstabilisation.

Aujourd'hui, les réseaux sociaux ont transformé la manière dont l'information est diffusée et consommée en temps de guerre, permettant une diffusion plus rapide et une plus grande portée, mais aussi une plus grande facilité de désinformation.

   Depuis quelques années, la désinformation occidentale contre le Mali, à travers une intoxication médiatique exacerbée, est devenue un mal qui perdure tel un cancer rongeant et annihilant toute projection du pays vers le développement et la réalisation des aspirations des populations à vivre une vie meilleure.

Ces réseaux, véritables caisses de résonnance donnent volontairement, par malhonnêteté et subordination, des informations tronquées où le mensonge par omission volontaire est roi. De tout petits détails sont grossiers à outrance et les données essentielles sont escamotées et ostracisées.

 Généralement, c'est à travers les réseaux sociaux que les fauteurs de troubles procèdent par la diffusion de fausses informations et images, parfois générées par le recours à l'Intelligence artificielle ou importées de contextes sans aucun rapport avec le pays ou l'événement. A travers cela, ils exploitent la vulnérabilité de certaines personnes visant à saper le moral de notre armée en transformant la fulgurante victoire des FDS en bérézina militaire sur le terrain. Ces mêmes réseaux se livrent à la diffusion des informations non recoupées et souvent avec un manque criard d'équilibre dans le traitement. Ils oublient que les Maliens actuellement veulent des preuves tangibles et non des arguties.

  Ce qui relève de la surprise et de l'incompréhension, c'est par un mimétisme antipatriotique que certains Maliens (de l'intérieur comme de l'extérieur) du secteur dit de la communication tombent dans ces pratiques malsaines de démotivation de nos FDS via les réseaux sociaux. Cela à travers des actions et déclarations trompeuses pour manipuler l'opinion publique, leur sport favori afin d'atteindre des objectifs inavoués et inavouables. Il suffit d'une simple observation pour se rendre à l'évidence que l'ennemi découvre son front aussi bien au-dedans qu'au dehors. Que des gens de crédibilité sulfureuse jettent de l'opprobre sur notre armée est inacceptable.

  Ces attaques cordonnées et ciblées dans certaines localités du pays ne sont en général que des tentatives désespérées des groupes terroristes en débâcle face aux succès de plus en plus éclatants des FAMA.

Conscients que la stabilité est la pierre angulaire de tout développement, nous, Maliens, sommes heureusement très résilients et déterminés à payer le prix de la stabilité. C'est pourquoi, nous sommes en phase avec notre confrère Moussa Baba Coulibaly dans une vidéo de sensibilisation largement partagée et qui avait donné l'alerte face aux dérives des réseaux sociaux.

Dans un Mali d'aujourd'hui en guerre, toute information n'est pas bonne à diffuser, toute vidéo ou toute image n'est pas bonne à balancer sur les réseaux sociaux, uniquement avec comme objectif de collecter un maximum de vues et de partages.

En communication de crise, il y a des protocoles à respecter. Voilà pourquoi, avant de diffuser une vidéo, une image, une publication, ou avant de tenir des propos sur des réseaux sociaux, il y a des questions à se poser. Cette vidéo est-elle utile pour mon pays ? Ces informations dont j'ai eu connaissance sont-elles importantes pour mon pays ? Nos frères et sœurs qui sont au front et qui se battent jusqu'au sacrifice ultime, est-ce que je ferais mieux qu'eux si, jamais, je dois me retrouver au front ?  Assurément, non !

En termes de responsabilité, il serait absolument important pour une personne qui choisit le métier de la communication d'éviter une réaction prestesse face aux évènements d'un pays en guerre comme le Mali et de se poser la question ultime que tout communicateur doit se poser encore, cette information est-elle utile à diffuser ? Qu'ai-je à y gagner ?

Enfin, permettez-moi d'exprimer au nom de toute la Communauté musulmane du Mali nos compassions à toutes les victimes des différentes attaques barbares et prompt rétablissement pour les blessés. Que Dieu Tout-Puissant fasse surabonder ses bénédictions là où le besoin se trouve pour chaque citoyen, et pour chaque citoyenne. Amine ! 

Mohamed KIMBIRI

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