«Tout ça, c’est hoba hoba !» c’est en ces termes qu’on traitement à Abidjan tous ces crais faux soutiens aux Accords d’Alger. Le spectacle est complètement assourdissant pour un sourd congétrital et à ce rythme, il deviendra ahurissant pour un lunatique. Il ne manquerait plus au tableau que l’Imam et l’Archevêque de Bamako signant main dans la main une motion de soutien à ATT et aux signateurs d’Alger ! Le griotisme de circonstances a encore de beaux jours devant lui.
Pourtant, point n’est question de douter de la sincérité de qui que ce soit ; simplement, il s’agit d’aller plus loin. L’amour le plus ardent ne se nourrit pas à l’eau de rose. Le vin est tiré, il faut le boire pardon le thé… en clair, l’heure des propositions concrètes doit sonner ici et maintenant. En termes de contributions ni plus ni moins. A la place d’ATT, je me hâterai d’ouvrir une ligne de crédit pour le financement du Nord. Pas seulement de Kidal. Alors que tous ceux qui s’égosillent aujourd’hui commencent par délier le cordon de la bourse Maliens ou pas, institutions ou non. Les artistes pourraient organiser un «Tam-Tam» pour le Nord Mali ! Certaines communes ne ramassent-elles pas des sons à la pelle ? Des associations et mouvements ne brassent elles pas des millions ? Alors manifestez-vous passez à la caisse. Le meilleur soutien à apporter aux Accords d’œuvres à leur application. Voyez l’Union Européenne avec sa pluie de milliards. Tiens, tiens ! Cette promptitude et cette générosité seraient-elles si innocentes, si désintéressées ? A voir ! Duor qu’il en soit, nous avons assez chanté, il est temps de danser. Certes, le griotisme de circonstances fait souvent merveille, mais il ne sied en aucun cas à un noble, vrai de vrai. En tout cas, si ça dure, ça ne peut pas continuer.
Y. K.