Difficulté dans la mise en œuvre de l’accord : La Cma et la Plateforme veulent exclure tout mouvement proche du gouvernement

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Mali: signes de décrispation entre les groupes rivaux du Nord

Les mouvements qui ont rendus possible la signature de l’accord de paix le 15 mai dernier en se désolidarisant de la Cma, sont en passe d’être exclus par cette dernière du processus de paix pour, dit-on, avoir trahi. On leur reproche de rouler pour le Mali. Pis le gouvernement assiste impuissant à cette crise.

La  signature du  pacte de sang entre la Plateforme et la Cma,  à 30 km de Annefis  en l’absence des communautés sédentaires du nord du Mali  et de l’Etat du Mali avait entre autres pour objet l’exclusion de la majorité  des mouvements issus des communautés sédentaires  (Ganda Izo,  Gandalassal Izo,  Cmfpr2, Cmfpr3).

La signature du 15 mai 2015 a été possible grâce aux mouvements Cpa et Cmfpr 2 qui ont  accepté de se désolidariser des mouvements séparatistes de la Cma.  Dès lors ils se sont vus exclus par la Cma et Cma Plateforme  juste pour avoir  pris l’initiative de signer pendant que le Mnla, le Hcua et le Maa était restés fidèles à leurs  revendications séparatistes.

Le Mouvement, Ganda Izo, Gandalassal Izo et la Cmfpr 3 n’ont jamais su les véritables  raisons de leur exclusion de la mise en œuvre de l’accord. La seule raison paraissant  évidente est celle  d’écarter ou de diminuer la représentation des communautés majoritaires dont ils sont issus.

Ces mouvements ont tous participé au processus de  dialogue et réconciliation  qui a  abouti à l’accord signé à Bamako  le 15 mai et le 20 juin 2015. Ils ont été  des  acteurs de  l’accord de Ouagadougou et  du processus d’Alger,  auteurs et signataires de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger (cf : Article 67 de l’accord). Ils sont des membres de droit du Csa (cf : Article 58 de l’accord).

La majorité écrasante des mouvements issus des communautés  sédentaires est sur le point d’être exclus  de la mise en œuvre de l’accord. Le Gouvernement se  montre indifférent aux tentatives d’exclusion des mouvements signataires de l’accord,  pis il continue de travailler avec une partie seulement des mouvements (Cma et Plateforme).

Une partie de  la médiation  incite ces mouvements à prouver leur capacité de nuisance pour mériter d’être pris en compte dans la mise en œuvre de l’accord. Une autre partie soutient l’application stricte de l’accord en respect du principe inclusif prôné par la résolution 2100 du Conseil des  Nations Unies et l’accord issu du processus d’Alger.

Iniquité et exclusion criardes dans la représentativité ?

Les propositions de la Plateforme pour la composition du Comité de suivi de l’Accord (Csa) est de : Quatre représentants de la communauté arabe (Mohamed Ould Matali, Moulaye Ahmed Ould Moulaye Rigani, l’ancien ministre Mohamed El Moctar et Ahmed  Ould Sidi Mohamed) ; trois de la communauté Imghad (Fahad Ag Almahmoud, Habala Ag Hamzata, Mohamed Ahmed Ag Mohamed Ahmed Haidara) ; deux seulement pour la grande communauté Songhois (Me Harouna Toureh et Abdourhamane Maïga). Un seul membre est cité pour la communauté Bellah.

De l’analyse de ces propositions de la  Plateforme il ressort que les communautés touaregs et arabes (Plateforme+Cma) pourront avoir 17 membres au Csa contre trois pour toutes les autres communautés sédentaires non moins majoritaires.

Les mouvements  victimes de menaces d’exclusion ne sont  jusque là pas impliqués dans les  structures de sécurité et défense: Comité Technique de Sécurité  (Cts), équipes Mobile de Vérifications  (Emov), Mécanisme Opérationnel de Coordination (Moc)…

Hachi Cissé

 

Patrouille mixte de sécurité avant le cantonnement

Une violation de l’accord

Le Gouvernement, la Plateforme et la Cma avec l’accompagnement des organisations et pays membres de la Médiation sont sur le point d’opérationnaliser les patrouilles mixtes de sécurité avant le cantonnement en violation  de l’accord. L’objectif inavoué  de ces patrouilles avant le cantonnement est de  désarmer les combattants des mouvements  victimes du non respect du caractère inclusif de la mise en œuvre de l’accord.

H.C.

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